[7,1,1] I.
(1)<1> Συνέβη δὲ ταύτην γενέσθαι τὴν μάχην καθ' ἣν ἡμέραν καὶ Δαυίδης τοὺς
Ἀμαληκίτας νικήσας εἰς Σίκελλαν ὑπέστρεψεν. ἤδη δὲ αὐτοῦ δύο ἡμέρας ἔχοντος ἐν
τῇ Σικέλλα τῇ τρίτῃ παραγίνεται διασωθεὶς ἐκ τῆς μάχης τῆς πρὸς Παλαιστίνους ὁ
τὸν Σαοῦλον ἀνελὼν τήν τε ἐσθῆτα περιερρηγμένος καὶ τὴν κεφαλὴν τέφρᾳ
περιχεάμενος. <2> καὶ προσκυνήσας αὐτὸν πυνθανομένῳ, πόθεν ἥκοι τοιοῦτος, ἀπὸ
τῆς τῶν Ἰσραηλιτῶν μάχης ἔλεγε: γενέσθαι δ' ἀτυχὲς αὐτῆς τὸ τέλος ἐδήλου πολλῶν
μὲν ἀναιρεθεισῶν τοῖς Ἑβραίοις μυριάδων, πεσόντος δὲ καὶ τοῦ βασιλέως αὐτῶν
Σαούλου μετὰ τῶν τέκνων: <3> ταῦτα δὲ σημαίνειν ἔφασκεν αὐτὸς παρατυχὼν τῇ τροπῇ
τῶν Ἑβραίων καὶ τῷ βασιλεῖ πεφευγότι παρών, ὃν καὶ κτεῖναι μέλλοντα ὑπὸ τῶν
πολεμίων λαμβάνεσθαι παρακληθεὶς αὐτὸς ὡμολόγει: τῇ ῥομφαίᾳ γὰρ αὐτὸν ἐπιπεσόντα
διὰ τὴν τῶν τραυμάτων ὑπερβολὴν αὑτὸν ἀσθενῆσαι κατεργάσασθαι. <4> καὶ σύμβολα
τῆς ἀναιρέσεως ἐπεδείκνυεν τόν τε περὶ τοῖς βραχίοσι χρυσὸν τοῦ βασιλέως καὶ τὸν
στέφανον, ἃ περιδύσας τὸν Σαούλου νεκρὸν κομίσειεν αὐτῷ. Δαυίδης δὲ μηκέτ'
ἀπιστεῖν ἔχων ἀλλ' ἐναργῆ τεκμήρια τοῦ Σαούλου θανάτου βλέπων καταρρηγνύει μὲν
τὴν ἐσθῆτα, κλαίων δὲ καὶ ὀδυρόμενος μετὰ τῶν ἑταίρων ὅλην διεκαρτέρησε τὴν
ἡμέραν. <5> ποιεῖ δ' αὐτῷ τὴν λύπην χαλεπωτέραν ὁ Σαούλου παῖς Ἰωνάθης
πιστότατός τε ὢν φίλος αὐτῷ καὶ σωτηρίας αἴτιος γεγενημένος. τοσαύτην δ'
ἐπεδείξατο τὴν ἀρετὴν καὶ τὴν πρὸς τὸν Σαοῦλον εὔνοιαν, ὡς μὴ μόνον ἐπὶ
τεθνηκότι χαλεπῶς ἐνεγκεῖν πολλάκις ὑπ' αὐτοῦ κινδυνεύσας ἀφαιρεθῆναι τὸν βίον,
ἀλλὰ καὶ τὸν ἀποκτείναντα κολάσαι. <6> φήσας γὰρ πρὸς αὐτὸν, ὡς αὐτὸς γένοιτο
κατήγορος ἀνελὼν τὸν βασιλέα, καὶ μαθών, ὡς εἴη πατρὸς Ἀμαληκίτου γένος,
ἐκέλευσεν αὐτὸν ἀπολέσθαι. ἔγραψε δὲ καὶ θρήνους καὶ ἐπιταφίους ἐπαίνους Σαούλου
καὶ Ἰωνάθου, οἳ καὶ μέχρις ἐμοῦ διαμένουσιν.
| [7,1,1] — I —.
1. Il advint que ce combat eut lieu le jour même où David, vainqueur
des Amalécites, était retourné à Sékéla<2>. Il y avait deux jours que
David se trouvait dans cette ville quand survient, au troisième, échappé
au combat contre les Philistins, l’homme qui avait tué Saül ; il avait les
vêtements en lambeaux et la tête couverte de cendre. Après s’être
prosterné devant David, comme celui-ci s’informait d’où il venait dans cet
état, il répondit : « Du combat livré par les Israélites. » Il en raconta
l’issue malheureuse, comment des dizaines de milliers d’Hébreux avaient
péri, comment leur roi Saül lui-même était tombé avec ses enfants. S’il
était ainsi renseigné, c’est, disait-il, qu’il avait assisté en personne à
la déroute des Hébreux et s’était trouvé aux côtés du roi fugitif ; il
avouait avoir lui-même tué Saül, sur les instances de celui-ci, au moment
où il allait être pris par les ennemis, car Saül s’était jeté d’abord sur
son glaive<3>, mais l’excès de ses blessures lui avait enlevé la force de
s’achever. Pour preuve de son dire, l’homme montrait les bracelets d’or et
la couronne du roi, dont il avait dépouillé le cadavre de Saül pour les
apporter à David. Celui-ci, ne pouvant plus douter, à la vue de ces
témoignages manifestes de la mort de Saül, déchire ses vêtements et passe
toute la journée à gémir et à se lamenter avec ses compagnons. Son chagrin
s’avivait encore à la pensée du fils de Saül, de Jonathan, son plus fidèle
ami de naguère et à qui il était redevable de la vie. Et telle fut la
grandeur d’âme et la générosité de David à l’égard de Saül que non
seulement sa mort l’affecta péniblement, bien qu’il eût maintes fois
risqué de périr sous ses embûches, mais encore qu’il alla jusqu’à châtier
son meurtrier. Il déclara, en effet, à cet homme qu’il s’était accusé
lui-même d’avoir tué le roi, et quand il sut qu’il était issu d’un père de
race Amalécite, il le fit envoyer au supplice. Puis il écrivit des
lamentations et des éloges funèbres sur Saül et Jonathan qui se lisent
encore aujourd’hui<4>.
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