HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Ion (tragédie complète)

Vers 300-349

  Vers 300-349

[300] (ΚΡΕΟΥΣΑ) σὺν ἀνδρί· σηκοῖς δ´ ὑστερεῖ Τροφωνίου.
301 (ΙΩΝ) πότερα θεατὴς χάριν μαντευμάτων;
302 (ΚΡΕΟΥΣΑ) κείνου τε Φοίβου θ´ ἓν θέλων μαθεῖν ἔπος.
303 (ΙΩΝ) καρποῦ δ´ ὕπερ γῆς ἥκετ´ παίδων πέρι;
304 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἄπαιδές ἐσμεν, χρόνι´ ἔχοντ´ εὐνήματα.
305 (ΙΩΝ) οὐδ´ ἔτεκες οὐδὲν πώποτ´ ἀλλ´ ἄτεκνος εἶ;
306 (ΚΡΕΟΥΣΑ) Φοῖβος οἶδε τὴν ἐμὴν ἀπαιδίαν.
307 (ΙΩΝ) τλῆμον, ὡς τἄλλ´ εὐτυχοῦς´ οὐκ εὐτυχεῖς.
308 (ΚΡΕΟΥΣΑ) σὺ δ´ εἶ τίς; ὥς σου τὴν τεκοῦσαν ὤλβισα.
309 (ΙΩΝ) τοῦ θεοῦ καλοῦμαι δοῦλος, εἰμί τ´, γύναι.
310 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἀνάθημα πόλεως τινος πραθεὶς ὕπο;
311 (ΙΩΝ) οὐκ οἶδα πλὴν ἕν· Λοξίου κεκλήμεθα.
312 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἡμεῖς ς´ ἄρ´ αὖθις, ξέν´, ἀντοικτίρομεν.
313 (ΙΩΝ) ὡς μὴ εἰδόθ´ ἥτις μ´ ἔτεκεν ἐξ ὅτου τ´ ἔφυν.
314 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ναοῖσι δ´ οἰκεῖς τοισίδ´ κατὰ στέγας;
315 (ΙΩΝ) ἅπαν θεοῦ μοι δῶμ´, ἵν´ ἂν λάβηι μ´ ὕπνος.
316 (ΚΡΕΟΥΣΑ) παῖς δ´ ὢν ἀφίκου ναὸν νεανίας;
317 (ΙΩΝ) βρέφος λέγουσιν οἱ δοκοῦντες εἰδέναι.
318 (ΚΡΕΟΥΣΑ) καὶ τίς γάλακτί ς´ ἐξέθρεψε Δελφίδων;
319 (ΙΩΝ) οὐπώποτ´ ἔγνων μαστόν· δ´ ἔθρεψέ με
320 (ΚΡΕΟΥΣΑ) τίς, ταλαίπωρ´; ὡς νοσοῦς´ ηὗρον νόσους.
321 (ΙΩΝ) Φοίβου προφῆτιν μητέρ´ ὣς νομίζομεν.
322 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἐς δ´ ἄνδρ´ ἀφίκου τίνα τροφὴν κεκτημένος;
323 (ΙΩΝ) βωμοί μ´ ἔφερβον οὑπιών τ´ ἀεὶ ξένος.
326 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἔχεις δὲ βίοτον· εὖ γὰρ ἤσκησαι πέπλοις.
327 (ΙΩΝ) τοῖς τοῦ θεοῦ κοσμούμεθ´ ὧι δουλεύομεν.
328 (ΚΡΕΟΥΣΑ) οὐδ´ ἦιξας εἰς ἔρευναν ἐξευρεῖν γονάς;
329 (ΙΩΝ) ἔχω γὰρ οὐδέν, γύναι, τεκμήριον.
324 (ΚΡΕΟΥΣΑ) τάλαινά ς´ τεκοῦς´ ἄρ´, ἥτις ἦν ποτε.
325 (ΙΩΝ) ἀδίκημά του γυναικὸς ἐγενόμην ἴσως.
330 (ΚΡΕΟΥΣΑ) φεῦ·
330 πέπονθέ τις σῆι μητρὶ ταὔτ´ ἄλλη γυνή.
331 (ΙΩΝ) τίς; εἰ πόνου μοι ξυλλάβοι, χαίροιμεν ἄν.
332 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἧς οὕνεκ´ ἦλθον δεῦρο πρὶν πόσιν μολεῖν.
333 (ΙΩΝ) ποῖόν τι χρήιζους´; ὡς ὑπουργήσω, γύναι.
334 (ΚΡΕΟΥΣΑ) μάντευμα κρυπτὸν δεομένη Φοίβου μαθεῖν.
335 (ΙΩΝ) λέγοις ἄν· ἡμεῖς τἄλλα προξενήσομεν.
336 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἄκουε δὴ τὸν μῦθον· ἀλλ´ αἰδούμεθα.
337 (ΙΩΝ) οὔ τἄρα πράξεις οὐδέν· ἀργὸς θεός.
338 (ΚΡΕΟΥΣΑ) Φοίβωι μιγῆναί φησί τις φίλων ἐμῶν.
339 (ΙΩΝ) Φοίβωι γυνὴ γεγῶσα; μὴ λέγ´, ξένη.
340 (ΚΡΕΟΥΣΑ) καὶ παῖδά γ´ ἔτεκε τῶι θεῶι λάθραι πατρός.
341 (ΙΩΝ) οὐκ ἔστιν· ἀνδρὸς ἀδικίαν αἰσχύνεται.
342 (ΚΡΕΟΥΣΑ) οὔ φησιν αὐτή· καὶ πέπονθεν ἄθλια.
343 (ΙΩΝ) τί χρῆμα δράσας´, εἰ θεῶι συνεζύγη;
344 (ΚΡΕΟΥΣΑ) τὸν παῖδ´ ὃν ἔτεκεν ἐξέθηκε δωμάτων.
345 (ΙΩΝ) δ´ ἐκτεθεὶς παῖς ποῦ ´στιν; εἰσορᾶι φάος;
346 (ΚΡΕΟΥΣΑ) οὐκ οἶδεν οὐδείς· ταῦτα καὶ μαντεύομαι.
347 (ΙΩΝ) εἰ δ´ οὐκέτ´ ἔστι, τίνι τρόπωι διεφθάρη;
348 (ΚΡΕΟΥΣΑ) θῆράς σφε τὸν δύστηνον ἐλπίζει κτανεῖν.
349 (ΙΩΝ) ποίωι τόδ´ ἔγνω χρωμένη τεκμηρίωι;
[300] CRÉUSE. Avec mon époux : il s'est arrêté à l'antre de Trophonius. ION. Est-ce par curiosité, ou pour interroger l'oracle? CRÉUSE. Il veut interroger cet oracle et celui de Phébus sur une même question. ION. Est-ce sur les fruits de la terre ou sur vos enfants que vous venez le consulter ? CRÉUSE. Nous n'avons point d'enfants, quoique depuis longtemps l'hymen nous ait unis. ION. 305 Ainsi tu n'as jamais été mère? CRÉUSE. Apollon sait que je n'ai point d'enfants. ION. Infortunée ! heureuse en tout le reste, combien ce bonheur te manque ! CRÉUSE. Mais toi, qui es-tu? Combien ta mère me paraît heureuse ! ION. Je suis le serviteur du dieu : tel est le nom qu'on me donne. CRÉUSE. Est-ce la ville qui t'a consacré à lui, on bien as-tu été vendu comme esclave? ION. Je l'ignore ; je sais seulement que j'appartiens à Phébus. CRÉUSE. A mon tour, étranger, je me sens touchée de pitié pour toi. ION. Sans doute parce que j'ignore celle qui m'a enfanté et celui qui m'a donné le jour. CRÉUSE. Habites-tu ce temple, ou quelque autre maison ? ION. La maison du dieu est la mienne, partout où le sommeil me surprend. CRÉUSE. Est-ce enfant ou jeune homme que tu es venu dans ce temple ? ION. C'est dès ma plus tendre enfance, a ce que disent ceux qui passent pour le savoir. CRÉUSE. Quelle est la femme de Delphes qui t'a nourri de son lait? ION. Je n'ai jamais connu le sein d'une nourrice. Celle qui m'a nourri. CRÉUSE. 320 Quelle est-elle, infortuné ? Dans ma misère, je trouve d'autres misérables. ION. La prêtresse d'Apollon me tint lieu de mère. CRÉUSE. Parvenu à l'âge d'homme, quel moyen d'existence avais-tu ? ION. Cet autel m'a nourri des dons des étrangers qui visitent ce temple. CRÉUSE. Que je plains celle qui t'a mis au monde, quelle qu'elle soit! ION. Peut-être suis-je le fruit d'une faute dont elle eut à rougir. CRÉUSE. As-tu de quoi subvenir à tes besoins? tes vêtements annoncent l'aisance. ION. Le dieu que je sers me pare de ses dons. CRÉUSE. N'as-tu fait aucune recherche pour découvrir les auteurs de tes jours ? ION. Je n'ai aucun signe auquel je puisse les reconnaître. CRÉUSE. 330 Hélas ! il est une autre femme dont le sort est semblable à celui de ta mère. ION. Quelle est-elle? parle. Quelle joie si tu m'aidais à la découvrir ! CRÉUSE. C'est pour elle que je suis venue ici avant l'arrivée de mon époux. ION. Que désire-t-elle ? je la servirai avec zèle. CRÉUSE. Elle voudrait consulter secrètement l'oracle d'Apollon. ION. Explique-toi : je seconderai ton désir. CRÉUSE. Écoute donc... Mais la pudeur m'empêche de parler. ION. Alors tes vœux seront stériles : la Pudeur est une divinité sans énergie. CRÉUSE. Cette amie dont je parle reçut Apollon dans ses bras. ION. Apollon dans les bras d'une femme ! ne parle pas ainsi, étrangère ! CRÉUSE. 340 Elle donna un fils à ce dieu, à l'insu de son père. ION. Non ; elle veut couvrir la faute d'un mortel, CRÉUSE. Ce qu'elle dit, l'infortunée l'a réellement éprouvé. ION. Que fit-elle, si elle fut aimée d'un dieu? CRÉUSE. Elle exposa l'enfant hors de la maison paternelle. ION. Et cet enfant exposé, où est-il? vit-il encore ? CRÉUSE. On l'ignore, et c'est là-dessus que je veux consulter l'oracle. ION. S'il n'est plus, de quelle manière a-t-il péri ? CRÉUSE. Elle craint qu'il ne soit devenu la proie des bêtes sauvages. ION. Sur quel indice a-t-elle conçu cette crainte?


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Dernière mise à jour : 9/10/2009