HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XXXIX

Chapitre 4-5

  Chapitre 4-5

[39,4] Κἀν τούτῳ Ἀτουατικοί, πλησιόχωροί τε αὐτοῖς ὄντες, καὶ τὸ γένος τό τε φρόνημα τὸ τῶν Κίμβρων ἔχοντες, ὥρμησαν μὲν ὡς καὶ βοηθήσοντές σφισιν. Ἐπειδὴ δὲ ἔφθησαν προαλόντες, ἀνεχώρησαν, καὶ πάντα τἆλλα χωρία ἐκλιπόντες, ἐς ἓν τεῖχος τὸ κράτιστον ἀνεσκευάσαντο. Καὶ αὐτῷ τὸν Καίσαρα προσβαλόντα, ἐπὶ πολλὰς ἡμέρας ἀπεκρούσαντο, μέχρις οὗ πρὸς μηχανῶν ποίησιν ἐτράπετο. Τότε γάρ, τέως μὲν τήν τε ὕλην τέμνοντας καὶ τὰ μηχανήματα συμπηγνύντας τοὺς Ῥωμαίους ἑώρων, γέλωτα τῇ ἀπειρίᾳ τῶν γιγνομένων ἐποιοῦντο. Ἐπεὶ δὲ ἐκεῖνά τε ἐξειργάσθη, καὶ ὁπλῖταί σφισι πανταχόθεν ἅμα ἐπ' αὐτῶν προσήγοντο, κατεπλάγησαν, ἅτε μηπώποτε τοιοῦτό τι ἑορακότες· καὶ διεκηρυκεύσαντο, τά τε ἐπιτήδεια τοῖς στρατιώταις πέμψαντες, καὶ ὅπλα τινὰ ἀπὸ τοῦ τείχους ῥίψαντες. Ὡς μέντοι τά τε μηχανήματα τῶν ἀνδρῶν γυμνωθέντα αὖθις εἶδον, καὶ ἐκείνους πρὸς θυμηδίαν οἷα ἐπὶ νίκῃ τετραμμένους ᾖσθοντο, μετέγνωσαν· καὶ ἀναθαρσήσαντες, τῆς νυκτὸς ἐπέξοδον, ὡς καὶ ἀνελπίστους σφᾶς κατακόψοντες, ἐποιήσαντο. Περιπεσόντες δὲ τοῖς προφύλαξιν ( γὰρ Καῖσαρ ἀκριβῶς πάντα ἀεὶ διῴκει) ἐσφάλησαν· καὶ οὐδὲ τῶν λοιπῶν οὐδεὶς ἔτι συγγνώμης ἔτυχεν, ἀλλὰ πάντες ἐπράθησαν. [39,4] Sur ces entrefaites, les Aduatiques, voisins des Nerviens et qui avaient la même origine et la même audace que les Cimbres, s'étaient mis en marche pour les secourir ; mais prévenus par la défaite des Nerviens, ils rentrèrent dans leur pays et abandonnèrent toutes leurs places, à l'exception d'une seule, qui était la plus forte et où ils se retirèrent. César l'attaqua ; mais ils le repoussèrent pendant plusieurs jours, jusqu'au moment où il s'occupa de la construction des machines. Tant que les Aduatiques virent les Romains couper des pièces de bois et les assembler pour former des machines, ils plaisantaient, parce qu'ils n'en connaissaient pas l'usage ; mais lorsqu'elles furent achevées et qu'on y eut amené, tous les côtés, des soldats pesamment armés, les barbares, qui n'avaient jamais rien vu de pareil, furent frappés de stupeur. Ils envoyèrent une députation à César pour demander la paix, firent porter à ses soldats tout ce dont ils avaient besoin et jetèrent du haut des murs une partie de leurs armes. Puis, ayant vu ces machines dégarnies de soldats et remarquant que les Romains s'abandonnaient à la sécurité qu'inspire la victoire, ils se repentirent de leur démarche, reprirent leur audace et firent une sortie, pendant la nuit, dans l'espérance de les surprendre et de les tailler en pièces. Mais ils allèrent donner contre les avant-postes ; car César veillait constamment à tout, et leur tentative échoua. Aucun de ceux qui échappèrent à la mort n'obtint grâce : ils furent tous vendus.
[39,5] Ἐπειδὴ δὲ οὗτοί τε κατεστράφατο, καὶ ἄλλοι οἱ μὲν ὑπ' αὐτοῦ, οἱ δὲ καὶ διὰ τῶν ὑποστρατήγων, συχνοὶ ἐκεχείρωντο, τε χειμὼν ἐνέστη, ἀνεχώρησεν ἐς τὰ χειμάδια. Μαθόντες δὲ ταῦθ' οἱ οἴκοι Ῥωμαῖοι, ἐθαύμασαν ὅτι ἔθνη τοσαῦτα, ὧν οὐδὲ τὰ ὀνόματα πρότερον ἠκρίβουν, ᾑρήκει· καὶ ἐψηφίσαντο πεντεκαίδεκα ἐπ' αὐτοῖς ἡμέρας θῦσαι· ὅπερ οὔπω πρότερον ἐγεγόνει. Κἀν τῷ αὐτῷ τούτῳ χρόνῳ Γάλβας Σέρουιος, ὑποστρατηγῶν αὐτῷ, μέχρι μὲν τε ὡραία {ἦν} καὶ τὸ στράτευμα συνεστὸς εἶχεν, Οὐαράγρους παρά τε τῇ Λεμμάνῳ λίμνῃ, καὶ πρὸς τοῖς Ἀλλόβριξι μέχρι τῶν Ἄλπεων οἰκοῦντας, τοὺς μὲν βίᾳ, τοὺς δὲ καὶ ὁμολογίᾳ παρεστήσατο· ὥστε καὶ χειμάσαι κατὰ χώραν παρασκευάσασθαι. Ἐπεὶ μέντοι οἱ πλείους τῶν στρατιωτῶν οἱ μὲν παρέμενοι, οἷα μὴ πόρρω τῆς Ἰταλίας ὄντες, οἱ δὲ καὶ ἐφ' ἑαυτῶν ἄλλοσε ἀπεχώρησαν, καὶ αὐτῷ ἀπροσδόκητοι κατὰ τοῦτο οἱ ἐπιχώριοι ἐπέθεντο· πρὸς ἀπόνοιαν ὑπ' ἀπογνώσεως προήχθη· καὶ ἐκπηδήσας ἐκ τοῦ χειμαδίου ἄφνω, τούς τε προσκειμένους οἱ τῷ παραδόξῳ τοῦ τολμήματος ἐξέπληξε, καὶ δι' αὐτῶν πρὸς τὰ μετέωρα διέπεσε. Γενόμενος δὲ ἐν τῷ ἀσφαλεῖ ἠμύνατο μὲν αὐτοὺς μετὰ τοῦτο, καὶ ἐδουλώσατο, οὐ μὴν καὶ ἐχείμασεν αὐτόθι, ἀλλὰ καὶ ἐς τὴν τῶν Ἀλλοβρίγων μετέστη. Ταῦτα μὲν ἐν τῇ Γαλατίᾳ ἐγένετο. [39,5] Après la défaite des Aduatiques, beaucoup d'autres peuples furent soumis par César ou par ses lieutenants, et comme la mauvaise saison approchait, il se retira dans ses quartiers d'hiver. A la nouvelle de ces victoires, les Romains s'étonnèrent qu'il eût subjugué tant de nations dont ils ne savaient pas même exactement le nom et décrétèrent quinze jours d'actions de grâces aux dieux, ce qui ne s'était jamais fait jusqu'alors. En même temps, pendant que la saison le permettait encore et que ses troupes étaient réunies, Servius Galba, lieutenant de César, soumit par la force ou par des traités les Véragres, qui habitaient sur les bords du Léman, aux confins des Allobroges, jusqu'aux Alpes. Il se disposait même à passer l'hiver dans ce pays ; mais la plupart de ses soldats s'étant dispersés, les uns avec des congés, parce qu'on n'était pas loin de l'Italie, les autres de leur propre autorité, les habitants profitèrent de cette circonstance pour tomber brusquement sur Galba. Le désespoir alors le poussa à une résolution téméraire : il s'élança tout à coup hors de ses quartiers d'hiver, étonna par cette audace incroyable les ennemis qui le serraient de près et s'ouvrit, à travers leurs rangs, un passage jusqu'à lin lieu élevé. Une fois en sûreté, il fit expier aux barbares leur attaque et les subjugua ; mais il n'hiverna pas davantage dans ce pays et passa dans celui des Allobroges. Tels sont les événements dont la Gaule fut le théâtre.


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Dernière mise à jour : 8/02/2006