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[39,26] Δι' οὖν ταῦτα δυσχεραίνων, καὶ μήτε τι διὰ τῶν ὑπάτων διαπράξασθαι
δυνηθεὶς, καὶ τὸν Καίσαρα μείζω τῆς πρὸς ἑαυτὸν πίστεως γιγνόμενον ὁρῶν,
οὐκ ἐν ἐλαφρῷ τὸ πρᾶγμα ἐποιήσατο. Καὶ γὰρ ἐνόμιζε δύο τε εἶναι τὰ τὰς
φιλίας τινῶν συγχέοντα, τό τε δέος καὶ τὸν φθόνον· καὶ ταῦτα ἀπ' ἀντιπάλου
καὶ τῆς δόξης καὶ τῆς ἰσχύος μόνως συμβαίνειν· ἕως μὲν γὰρ ἂν ἰσομοιρῶσί
τινες αὐτῶν, καὶ ἐκείνας ἐρρῶσθαι· ἐπειδὰν δ' ὑπεράρωσί τι οἱ ἕτεροι, ἐνταῦθα
τό τε ἐλαττούμενον, φθονῆσαν, μισεῖν τὸν κρείττονα· καὶ τὸ κρατοῦν,
καταφρονῆσαν, ἐξυβρίζειν ἐς τὸν χείρονα· καὶ οὕτως ἀπ' ἀμφοτέρων, τὸν μὲν
τῇ ἐλαττώσει ἀγανακτοῦντα, τὸν δὲ τῇ πλεονεξίᾳ ἐπαιρόμενον, πρός τε
διαφορὰς καὶ πρὸς πολέμους, ἐκ τῆς πρὶν φιλίας, ἀφικνεῖσθαι. Τοιούτοις οὖν
δή τισι λογισμοῖς ὁ Πομπήιος ἐπὶ τὸν Καίσαρα ὡπλίζετο. Καὶ (ἐδόκει γὰρ οὐκ
ἂν ῥᾳδίως μόνος αὐτὸν καταλῦσαι) τὸν Κράσσον, ὡς καὶ μετ' αὐτοῦ ποιήσων,
ἔτι καὶ μᾶλλον ἀνηρτήσατο.
| [39,26] Pompée, mécontent de tout cela, ne pouvant rien obtenir par les consuls et
voyant son crédit effacé par la puissance de César, se préoccupa sérieusement
de sa position. Il se disait que les amitiés finissent par la crainte et par la jalousie
qu'éprouvent inévitablement des hommes rivaux de gloire et de puissance ; car
tant qu'ils en ont tous également, l'amitié se maintient ; mais si quelques-uns en
acquièrent davantage, ceux qui en ont moins ressentent d'abord de la jalousie,
puis de la haine pour ceux qui en ont plus : ceux-ci de leur côté, deviennent
orgueilleux et traitent les autres avec insolence. Alors, les uns s'indignent de leur
infériorité, les autres tirent vanité de leur supériorité, et l'amitié fait place aux
dissensions et aux guerres. C'est par de semblables réflexions que Pompée
s'apprêtait à combattre contre César, et comme il ne croyait pas pouvoir seul le
renverser, il s'unit plus étroitement encore avec Crassus, espérant accomplir sa
ruine avec son concours.
| [39,27] Συμφρονήσαντες οὖν, ἄλλως μὲν οὐδὲν ἂν ἰδιωτεύοντες πράξειν ἤλπισαν·
ἂν δ' ὑπατεύσωσι, κἀκ τούτου καὶ αὐτοὶ τὰ πράγματα τῇ ἐκείνου ζηλώσει
διαλάβωσι, καὶ ἀντίρροποί οἱ ἔσεσθαι, καὶ ταχὺ αὐτοῦ, ἅτε καὶ δύο ἑνός,
περιγενήσεσθαι προσεδόκησαν. Καὶ οὕτω πᾶσαν τὴν προσποίησιν { ἀφ' ἧς εἰ}
καί τις τῶν ἑταίρων σφῶν ἐπὶ τὴν ἀρχὴν αὐτοὺς προῆγεν, ἀπηρνοῦντο μηκέτι
βούλεσθαι ὑπατεῦσαι, ἀποθέμενοι, ἄντικρυς αὐτῆς, καίπερ ἑτέροις τισὶ
πρότερον συναγωνιζόμενοι, μετεποιήσαντο. Ἐπειδή τε ἔξω τῶν χρόνων τῶν ἐν
τοῖς νόμοις διειρημένων ἐπήγγειλαν αὐτήν, καὶ δῆλοι ἦσαν ἄλλοι τε καὶ αὐτοὶ
οἱ ὕπατοι (καὶ γάρ τι καὶ ῥώμης ὁ Μαρκελλῖνος εἶχεν) οὐκ ἐπιτρέψοντές
σφισιν ἀποδειχθῆναι, διεπράσσοντο τὰς ἀρχαιρεσίας ἐν τῷ ἐνιαυτῷ ἐκείνῳ μὴ
γενέσθαι· ἄλλους τε καὶ τὸν Κάτωνα τὸν Γάιον ἐνιέντες, ἵνα μεσοβασιλέως
αἱρεθέντος, καὶ αἰτήσωσι κατὰ τοὺς νό μους τὴν ἀρχὴν καὶ λάβωσι.
| [39,27] Ils se liguèrent donc ; mais ils comprirent qu'ils ne pourraient rien faire, s'ils
restaient dans la vie privée. Au contraire, s'ils obtenaient le consulat, ils
comptaient devenir les rivaux de César dans le gouvernement ; balancer son
influence, et bientôt même l'emporter sur lui ; puisqu'ils seraient deux contre un.
Ainsi, mettant de côté la dissimulation qui leur avait fait dire qu'ils ne
consentiraient pas à accepter cette magistrature, si des amis la leur offraient, ils la
briguèrent ouvertement ; quoiqu'ils eussent agi auparavant pour la faire donner à
d'autres ; mais comme ils la briguèrent en dehors des époques fixées par la loi,
comme il était évident que plusieurs citoyens et les consuls eux-mêmes
(Marcellinus avait toujours de l'influence) s'opposeraient à leur élection, ils
obtinrent, avec le concours de Caton et d'autres amis, que les comices ne seraient
point tenus cette année. Ils espéraient pouvoir, par la création d'un interroi,
demander et accepter légalement le consulat.
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