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[10,22] Ἤδη δὲ τελευτῶν γράφει πρὸς Ἰδομενέα τήνδε ἐπιστολήν·
« Τὴν μακαρίαν ἄγοντες καὶ ἅμα τελευταίαν ἡμέραν τοῦ βίου ἐγράφομεν ὑμῖν
ταυτί. Στραγγουρικά τε παρηκολούθει καὶ δυσεντερικὰ πάθη ὑπερβολὴν οὐκ
ἀπολείποντα τοῦ ἐν ἑαυτοῖς μεγέθους. Ἀντιπαρετάττετο δὲ πᾶσι τούτοις τὸ
κατὰ ψυχὴν χαῖρον ἐπὶ τῇ τῶν γεγονότων ἡμῖν διαλογισμῶν μνήμῃ. Σὺ δ' ἀξίως
τῆς ἐκ μειρακίου παραστάσεως πρὸς ἐμὲ καὶ φιλοσοφίαν ἐπιμελοῦ τῶν παίδων
Μητροδώρου. »
Καὶ <δι>έθετο μὲν ὧδε.
Μαθητὰς δὲ ἔσχε πολλοὺς μέν, σφόδρα δὲ ἐλλογίμους Μητρόδωρον Ἀθηναίου ἢ
Τιμοκράτους καὶ Σάνδης Λαμψακηνόν· ὃς ἀφ' οὗ τὸν ἄνδρα ἔγνω, οὐκ ἀπέστη
ἀπ' αὐτοῦ πλὴν ἓξ μηνῶν εἰς τὴν οἰκείαν, ἔπειτ' ἐπανῆλθε.
| [10,22] Voici une lettre qu'il écrivit à Idoménée, étant près de mourir :
« Je vous écrivais au plus heureux jour de ma vie, puisque c'était le
dernier. Je souffrais tant de douleurs dans la vessie et dans les
intestins, que rien n'en pouvait égaler la violence; néanmoins le souvenir
de mes raisonnements sur la philosophie et de mes découvertes sur la
nature charmait tellement mon esprit, que ce m'était une grande
consolation contre les maux du corps. Je vous recommande donc, au nom de
cette amitié que vous avez toujours eue pour moi, et de ce noble penchant
que dès votre jeunesse vous avez eu pour la philosophie, de soutenir les
enfants de Métrodore. »
Ce fut ainsi qu'il fit son testament.
Il eut plusieurs disciples, tous fort sages et célèbres, entre autres
Métrodore, Athénée, Timocrate, et Sandes de Lampsaque; mais dont le
premier fut Métrodore, qui ne l'eut pas plutôt connu, qu'il ne s'en sépara
jamais, hormis un séjour de six mois qu'il fit chez lui, et d'où il revint
trouver le philosophe.
| [10,23] Γέγονε δὲ ἀγαθὸς πάντα, καθὰ καὶ Ἐπίκουρος ἐν προηγουμέναις γραφαῖς
μαρτυρεῖ καὶ ἐν τῷ τρίτῳ Τιμοκράτους. Τοιοῦτος δ' ὢν καὶ τὴν ἀδελφὴν
Βατίδα ἐξέδοτο Ἰδομενεῖ, καὶ Λεόντιον τὴν Ἀττικὴν ἑταίραν ἀναλαβὼν εἶχε
παλλακήν. Ἦν δὲ καὶ ἀκατάπληκτος πρός τε τὰς ὀχλήσεις καὶ τὸν θάνατον, ὡς
Ἐπίκουρος ἐν τῷ πρώτῳ Μητροδώρῳ φησί. Φασὶ δὲ καὶ πρὸ ἑπτὰ ἐτῶν αὐτοῦ
τελευτῆσαι πεντηκοστὸν τρίτον ἔτος ἄγοντα, καὶ αὐτὸς Ἐπίκουρος ἐν ταῖς
προειρημέναις διαθήκαις, ὡς προαπεληλυθότος αὐτοῦ δηλονότι, ἐπισκήπτει
περὶ τῆς ἐπιμελείας αὐτοῦ τῶν παίδων.
Ἔσχε δὲ καὶ τὸν προειρημένον εἰκαῖόν τινα ἀδελφὸν τοῦ Μητροδώρου Τιμοκράτην.
| [10,23] Ce Métrodore fut un parfait honnête homme, selon ce qu'en écrit
Épicure dans son livre des Choses importantes. Il lui rend le même
témoignage dans le troisième livre qu'il intitule Timocrate. Il donna en
mariage sa sœur Batithe à Idoménée, et prit pour maîtresse une courtisane
d'Athènes, appelée Léontie. Toujours ferme contre tout ce qui peut
troubler l'âme, il fut intrépide contre les atteintes de la mort. C'est ce
que rapporte de lui Épicure dans son premier livre, intitulé Métrodore. Il
mourut en la cinquantième année de son âge, sept ans avant Épicure, qui
parle souvent dans son testament du soin qu'il veut qu'on ait des enfants
de ce philosophe, comme étant déjà mort.
Métrodore eut un frère, appelé Timocrate, mais d'un esprit brouillon, et
dont on a dit quelque chose ci-devant.
| [10,24] Βιβλία δέ ἐστι τοῦ Μητροδώρου τάδε·
Πρὸς τοὺς ἰατρούς, τρία,
Περὶ αἰσθήσεων,
Πρὸς Τιμοκράτην,
Περὶ μεγαλοψυχίας,
Περὶ τῆς Ἐπικούρου ἀρρωστίας,
Πρὸς τοὺς διαλεκτικούς,
Πρὸς τοὺς σοφιστάς, ἐννέα,
Περὶ τῆς ἐπὶ σοφίαν πορείας,
Περὶ τῆς μεταβολῆς,
Περὶ πλούτου,
Πρὸς Δημόκριτον,
Περὶ εὐγενείας.
Ἦν καὶ Πολύαινος Ἀθηνοδώρου Λαμψακηνός, ἐπιεικὴς καὶ φιλικός, ὡς οἱ περὶ
Φιλόδημόν φασι.
Καὶ ὁ διαδεξάμενος αὐτὸν Ἕρμαρχος Ἀγεμόρτου Μυτιληναῖος, ἀνὴρ πατρὸς μὲν
πένητος, τὰς δ' ἀρχὰς προσέχων ῥητορικοῖς.
Φέρεται καὶ τούτου βιβλία κάλλιστα τάδε·
| [10,24] Voici le catalogue des livres qu'il composa :
trois contre les médecins ;
un des Sens,
à Timocrate ;
de la Magnanimité ;
de la maladie d'Épicure ;
contre les dialecticiens ;
neuf livres contre les sophistes ;
du Chemin qu'il faut tenir pour arriver à la sagesse ;
de la Vicissitude des choses ;
des Richesses ;
contre Démocrite ;
de la Noblesse.
Polyène de Lampsaque, fils d'Athénodore, fut encore un des disciples
d'Épicure. Philodème dit que ses mœurs avaient tant de douceur et
d'agrément, qu'il était universellement aimé.
Il y eut aussi Hermaque, fils d'Agémarque Mitylénien, qui succéda à
l'école d Épicure. Il avait beaucoup de mérite ; mais quoique né d'un père
pauvre, cela n'empêcha pas qu'il ne s'appliquât à la rhétorique. Voici
quelques uns de ses livres dont on fait beaucoup de cas,
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