[9,4] CHAPITRE IV. ΜΕΛΙΣΣΟΣ.
<24> Μέλισσος Ἰθαιγένους Σάμιος. Οὗτος ἤκουσε Παρμενίδου· ἀλλὰ καὶ εἰς λόγους
ἦλθεν Ἡρακλείτῳ· ὅτε καὶ συνέστησεν αὐτὸν τοῖς Ἐφεσίοις ἀγνοοῦσι, καθάπερ Ἱπποκράτης
Δημόκριτον Ἀβδηρίταις. Γέγονε δὲ καὶ πολιτικὸς ἀνὴρ καὶ ἀποδοχῆς παρὰ τοῖς πολίταις
ἠξιωμένος· ὅθεν ναύαρχος αἱρεθεὶς ἔτι καὶ μᾶλλον ἐθαυμάσθη διὰ τὴν οἰκείαν ἀρετήν.
Ἐδόκει δ' αὐτῷ τὸ πᾶν ἄπειρον εἶναι καὶ ἀναλλοίωτον καὶ ἀκίνητον καὶ ἓν ὅμοιον
ἑαυτῷ καὶ πλῆρες· κίνησίν τε μὴ εἶναι, δοκεῖν δ' εἶναι. Ἀλλὰ καὶ περὶ θεῶν ἔλεγε μὴ δεῖν
ἀποφαίνεσθαι· μὴ γὰρ εἶναι γνῶσιν αὐτῶν.
Φησὶ δ' Ἀπολλόδωρος ἠκμακέναι αὐτὸν κατὰ τὴν τετάρτην καὶ ὀγδοηκοστὴν Ὀλυμπιάδα.
| [9,4] CHAPITRE IV. MÉLISSE.
Mélisse de Samos, et fils d'Ithagène, fut auditeur de Parménide. Il eut aussi des
entretiens sur la philosophie avec Héraclite, qui le recommanda aux Éphésiens, dont il
était inconnu, de même qu'Hippocrate recommanda Démocrite aux Abdéritains. Ce fut un
homme orné de vertus civiles, par conséquent fort chéri et estimé de ses concitoyens.
Devenu amiral, il se conduisit dans cet emploi de manière à faire paraître encore plus la
vertu qui lui était naturelle.
Il supposait l'univers infini, immuable, immobile, unique, semblable à lui-même, et
dont tous les espaces sont remplis. Il n'admettait point de mouvement réel, n'y en ayant
d'autre qu'un apparent et imaginaire. Par rapport aux dieux, il était d'avis qu'il n'en faut
rien définir, parce qu'on ne les connaît point assez pour expliquer leur essence.
Apollodore dit qu'il florissait vers la quatre-vingt quatrième olympiade.
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