HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XXII (fragments)

Fragment 10

  Fragment 10

[22,10] Τῶν δὲ τὴν Μεσσήνην οἰκούντων Μαμερτίνων ηὐξημένων --- πολλὰ μὲν φρούρια --- αὐτοὶ δὲ εὔζωνον ποιήσαντες τὴν δύναμιν ἧκον ἐν τάχει βοηθήσοντες τῇ Μεσσηνίᾳ πολεμουμένῃ. δὲ Ἱέρων ἀπαλλαγεὶς ἐκ τῆς πολεμίας, Μύλας κατὰ κράτος ἑλὼν ἐκυρίευσε στρατιωτῶν χιλίων πεντακοσίων. εὐθὺς δὲ καὶ τἄλλα χωρία χειρούμενος, κατήντησεν ἐπὶ τὸ Ἀμήσελον, κείμενον μεταξὺ Κεντοριπίνων καὶ Ἀγυρίου. ἐχυροῦ δὲ ὄντος καὶ πολλοὺς στρατιώτας ἔχοντος, ἐκπολιορκήσας τὸ χωρίον τοῦτο μὲν κατέσκαψε, τοὺς δὲ φρουροῦντας ἀπολύσας τῶν ἐγκλημάτων ἔταξεν εἰς τὰς ἰδίας τάξεις. τῆς δὲ χώρας τὴν μὲν τοῖς Κεντοριπίνοις, τὴν δὲ τοῖς Ἀγυριναίοις ἐδωρήσατο. μετὰ δὲ ταῦτα Ἱέρων ἔχων δύναμιν ἀξιόλογον ἐστράτευσεν ἐπὶ Μαμερτίνους, καὶ τὴν μὲν Ἅλαισαν παραδόσει προσηγάγετο, ὑπὸ δὲ τῶν Ἀβακαινίνων καὶ Τυνδαριτῶν προθύμως προσδεχθεὶς ἐκυρίευσε τῶν πόλεων τούτων, καὶ εἰς στενὴν χώραν συνήλασε τοὺς Μαμερτίνους. ἀπὸ μὲν γὰρ τοῦ Σικελικοῦ πελάγους τὴν ἐγγὺς Μεσσήνης εἶχε πόλιν τὴν τῶν Ταυρομενιτῶν, ἀπὸ δὲ τοῦ Τυρρηνικοῦ τὴν Τυνδαριτῶν. ἐμβαλὼν δὲ εἰς Μεσσήνην κατεστρατοπέδευσε παρὰ τὸν Λοίτανον ποταμόν, πεζοὺς ἔχων μυρίους, ἱππεῖς δὲ χιλίους πεντακοσίους· ἀντεστράτευσαν δὲ καὶ Μαμερτῖνοι ἔχοντες πεζοὺς ὀκτακισχιλίους, ἱππεῖς δὲ μʹ· στρατηγὸν δὲ εἶχον Κίων. οὗτος δὲ μάντεις ἀθροίσας ἱεροσκόπους, θύσας ἐπηρώτησε περὶ τῆς μάχης· τῶν δὲ ἀποφηναμένων ὅτι διὰ τῶν ἱερῶν οἱ θεοὶ σημαίνουσι νυκτερεύσειν ἐν τῇ παρεμβολῇ τῶν πολεμίων, περιχαρὴς ἦν, ὡς κυριεύσων τῆς τοῦ βασιλέως στρατοπεδείας. εὐθὺς ἐκτάξας τὴν δύναμιν ἐπειρᾶτο διαβαίνειν τὸν ποταμόν. Ἱέρων δ´ ἔχων τοὺς φυγάδας Μεσσήνης διακοσίους συστρατεύοντας, διαφόρους ταῖς ἀνδρείαις καὶ ἀρεταῖς, προσθεὶς αὐτοῖς ἄλλους τετρακοσίους ἐπιλέκτους προσέταξε τὸν πλησίον λόφον τὸν ὀνομαζόμενον Θώρακα περιελθεῖν καὶ τοῖς πολεμίοις κατὰ νώτου προσπεσεῖν· αὐτὸς δὲ τὴν δύναμιν ἐκτάξας, κατὰ στόμα ἀπήντα. γενομένης δὲ περὶ τὸ ῥεῖθρον ἱππομαχίας, ἅμα καὶ τῶν πεζῶν ἐκ προστάξεως τοῦ βασιλέως προκατειληφότων ὀφρῦν τινα περὶ τὸν ποταμὸν καὶ τὴν εὐκαιρίαν τοῦ τόπου πλεονεκτούντων, μέχρι μέν τινος ἰσόρροπος ἦν κίνδυνος· ἐπεὶ δὲ καὶ οἱ τὸν λόφον περιελθόντες ἐπέρραξαν παραδόξως τοῖς Μαμερτίνοις καὶ νεαλεῖς ὄντες τοὺς κάμνοντας τῇ μάχῃ ῥᾳδίως ἀνῄρουν, τότε δὴ πανταχόθεν κυκλωθέντες πρὸς φυγὴν ὥρμησαν. ἐπικειμένων τῶν Συρακοσίων δυνάμει, πάντας κατέκοψαν. δὲ στρατηγὸς τῶν Μαμερτίνων ἀγωνιζόμενος ἐκθύμως καὶ περιπεσὼν πολλοῖς τραύμασι καὶ λιποψυχήσας ἐζωγρήθη. οὗτος ἀνεκομίσθη ἔμπνους εἰς τὴν τοῦ βασιλέως παρεμβολὴν καὶ παρεδόθη ἰατροῖς εἰς θεραπείαν. καὶ κατὰ τὴν μαντείαν καὶ τὴν τῶν ἱεροσκόπων πρόρρησιν νυκτερεύσαντος αὐτοῦ εἰς τὴν τῶν ἐναντίων παρεμβολήν, τοῦ βασιλέως δὲ θέλοντος περὶ πολλοῦ θεραπεῦσαι τὸν Κίων, ἧκόν τινες ἵππους φέροντες ἐκ τοῦ πολέμου εἰς τὸν βασιλέα. Κίως δὲ ἐπιγνοὺς τὸν τοῦ ἰδίου υἱοῦ ἵππον ὑπέλαβεν ἀνῃρῆσθαι τὸν νεανίσκον. περιαλγὴς δὲ γενόμενος τὰς ῥαφὰς τῶν τραυμάτων διέρρηξε, τὴν ἀπώλειαν τοῦ τέκνου θανάτου τιμησάμενος. [22,10] XV. Les Mamertins qui s’étaient établis à Messine, s’y étant extrêmement accrus en nombre, avaient muni de garnisons plusieurs forteresses de la province. Et ayant levé une grosse armée, ils se disposaient à défendre toute la Messénie d’une irruption dont elle était menacée. Hiéron revenant d’une campagne où il avait pris la ville de Miles, et fait prisonnier quinze cents soldats, et après la conquête de quelques autres villes, marcha vers Amesale, située entre Centorippe et Agyrée. Quoique Amesale fût extrêmement forte et défendue d’ailleurs par une bonne garnison, il la prit, la rasa et en incorpora dans ses troupes la garnison à laquelle il pardonna sa résistance : mais il donna les terres à parties égales aux citoyens de Centorippe et d’Agyre. De là Hiéron se mit en marche à la tête d’une forte armée contre les Mamertins, et réduisit d’abord la ville d’Alese à se rendre : après quoi les citoyens d’Abacene et de Tyndaris vinrent s’offrir à lui de leur propre mouvement. Ces succès mirent d’abord les Mamertins fort à l’étroit. Car Hiéron possédait Tauromène dans le voisinage de Messine et Tyndaris sur la mer de Toscane. Ayant donc fait une irruption dans la Messenie, il campa aux environs du fleuve Loetan, à la tête de dix mille hommes de pied et de quinze cents chevaux. Les Mamertins, sous la conduite de Cion, vinrent l’attaquer là au nombre de huit mille hommes de pied et quatre mille hommes à cheval. Avant le combat Cion consulta les haruspices, qui lui répondirent que les entrailles des victimes indiquaient qu’il coucherait dans le camp des ennemis. Il se réjouissait là-dessus comme se croyant déjà vainqueur de l’armée du Roi ; et en même temps il donne ordre à ses troupes de se mettre en devoir de traverser le fleuve à la nage : Hiéron avait alors dans ses troupes deux cents bannis de Messine, gens exercés à la guerre et d’un courage à toute épreuve, auxquels il joignit encore quatre cents hommes de choix. Il ordonna aux uns et aux autres de faire le tour d’une colline qu’ils avaient devant les yeux et qu’on appelait Thorax ; de sorte qu’ils pussent prendre les ennemis par derrière. Pour lui mettant ses troupes en ordre, il attaque les ennemis de front à la tête de sa cavalerie, pendant que ses gens de pied postés sur une hauteur le long du fleuve, profitaient aussi de l’avantage de leur situation. La victoire fut néanmoins assez longtemps douteuse. Mais ceux qui avaient fait le tour de la colline tombant frais sur les Mamertins qui avaient déjà combattu longtemps, en tuèrent d’abord un grand nombre, et réduisirent tout le reste à s’enfuir en foule ; de sorte que les Syracusains venant sur eux dans ce désordre, n’en laissèrent pas un seul en vie. Le général même des Mamertins, après une défense très courageuse, couvert de plaies et presque mort, fut pris encore vivant : il fut porté en cet état dans un camp du Roi et recommandé à ses médecins. Ainsi fut accomplie la prédiction des haruspices dont nous avons parlé plus haut, et par laquelle il était annoncé à Cion qu’il coucherait dans le camp des ennemis. Pendant que le Roi recommandait fortement ce prisonnier à ses médecins, il arriva des gens qui amenaient un grand nombre de chevaux pris dans la bataille. Cion y reconnut celui de son propre fils, sur quoi il jugea aussitôt que ce jeune homme avait été tué dans le combat. Là-dessus il arracha tout le bandage de ses plaies, pour venger la mort de son fils par la sienne propre.


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Dernière mise à jour : 27/11/2008