HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (IX)

Chapitre 1

  Chapitre 1

[9,0] ΟΜΙΛΙΑ θʹ : Περὶ χερσαίων. [9,0] HOMÉLIE NEUVIÈME. SUR LES ANIMAUX TERRESTRES.
[9,1] Πῶς ὑμῖν ἑωθινὴ τῶν λόγων τράπεζα κατεφάνη; Ἐμοὶ μὲν γὰρ ἐπῆλθεν εἰκάσαι τὰ ἐμαυτοῦ πένητός τινος ἑστιάτορος φιλοφροσύνῃ, ὃς τῶν εὐτραπέζων τις εἶναι φιλοτιμούμενος, ἀπορίᾳ τῶν πολυτελεστέρων ἀποκναίει τοὺς δαιτυμόνας, τὴν πενιχρὰν παρασκευὴν δαψιλῶς ἐπιφέρων τῇ τραπέζῃ· ὥστε περιίστασθαι αὐτῷ εἰς ἀπειροκαλίας ὄνειδος τὸ φιλότιμον. Τοιοῦτον δή τι καὶ τὸ ἡμέτερον, εἰ μή τι ὑμεῖς ἄλλο λέγετε. Πλὴν ὁποῖά ποτ´ ἂν , οὐκ ἐξουδενωτέον ὑμῖν. Οὐδὲ γὰρ Ἐλισσαῖον ὡς φαῦλον ἑστιάτορα παρῃτοῦντο οἱ τότε, καὶ ταῦτα λαχάνοις ἀγρίοις ἑστιῶντα τοὺς φίλους. Οἶδα νόμους ἀλληγορίας, εἰ καὶ μὴ παρ´ ἐμαυτοῦ ἐξευρὼν, ἀλλὰ τοῖς παρ´ ἑτέρων πεπονημένοις περιτυχών. Ἃς οἱ μὴ καταδεχόμενοι τὰς κοινὰς τῶν γεγραμμένων ἐννοίας, τὸ ὕδωρ οὐχ ὕδωρ λέγουσιν, ἀλλά τινα ἄλλην φύσιν, καὶ φυτὸν καὶ ἰχθὺν πρὸς τὸ ἑαυτοῖς δοκοῦν ἑρμηνεύουσι, καὶ ἑρπετῶν γένεσιν καὶ θηρίων ἐπὶ τὰς οἰκείας ὑπονοίας παρατρέψαντες ἐξηγοῦνται, ὥσπερ οἱ ὀνειροκρίται τῶν φανέντων ἐν ταῖς καθ´ ὕπνον φαντασίαις πρὸς τὸν οἰκεῖον σκοπὸν τὰς ἐξηγήσεις ποιούμενοι. Ἐγὼ δὲ χόρτον ἀκούσας, χόρτον νοῶ, καὶ φυτὸν, καὶ ἰχθὺν, καὶ θηρίον, καὶ κτῆνος, πάντα ὡς εἴρηται οὕτως ἐκδέχομαι. Καὶ γὰρ οὐκ ἐπαισχύνομαι τὸ εὐαγγέλιον. Οὐδὲ ἐπειδὴ οἱ τὰ περὶ κόσμου γράψαντες πολλὰ περὶ σχημάτων γῆς διελέχθησαν, εἴτε σφαῖρά ἐστιν, εἴτε κύλινδρος, εἴτε καὶ δίσκῳ ἐστὶν ἐμφερὴς γῆ, καὶ ἐξίσου πάντοθεν ἀποτετόρνευται, λικνοειδής ἐστι, καὶ μεσόκοιλος (πρὸς πάσας γὰρ ταύτας τὰς ὑπονοίας οἱ τὰ περὶ τοῦ κόσμου γράψαντες ὑπηνέχθησαν, τὰ ἀλλήλων ἕκαστος καταλύοντες), οὐ παρὰ τοῦτο προαχθήσομαι ἀτιμοτέραν εἰπεῖν τὴν ἡμετέραν κοσμοποιίαν, ἐπειδὴ οὐδὲν περὶ σχημάτων τοῦ Θεοῦ θεράπων Μωϋσῆς διελέχθη, οὐδὲ εἶπε δέκα καὶ ὀκτὼ μυριάδας σταδίων τὸ περίμετρον ἔχειν τῆς γῆς· καὶ τὸ ἀπ´ αὐτῆς σκίασμα, ἐν τῇ ὑπὸ γῆν τοῦ ἡλίου κινήσει, ἐπὶ πόσον χωρεῖ τοῦ ἀέρος οὐ διεμέτρησε· καὶ πῶς τοῦτο τῇ σελήνῃ προσενεχθὲν τὰς ἐκλείψεις ποιεῖ. Ἐπειδὴ τὰ μηδὲν πρὸς ἡμᾶς ὡς ἄχρηστα ἡμῖν ἀπεσιώπησεν· ἆρα τούτου ἕνεκεν ἀτιμότερα ἡγήσομαι τῆς μωρανθείσης σοφίας τὰ τοῦ Πνεύματος λόγια; μᾶλλον δοξάσω τὸν μὴ ἀπασχολήσαντα τὸν νοῦν ἡμῶν ἐπὶ τὰ μάταια, ἀλλὰ πάντα εἰς οἰκοδομὴν καὶ καταρτισμὸν τῶν ψυχῶν ἡμῶν γραφῆναι οἰκονομήσαντα; μοι δοκοῦσι μὴ συνειδότες τινὲς, παραγωγαῖς τισι καὶ τροπολογίαις σεμνότητά τινα ἐκ τῆς οἰκείας αὐτῶν διανοίας ἐπεχείρησαν τοῖς γεγραμμένοις ἐπιφημίσαι. Ἀλλὰ τοῦτό ἐστιν ἑαυτὸν σοφώτερον ποιοῦντος τῶν λογίων τοῦ Πνεύματος, καὶ ἐν προσποιήσει ἐξηγήσεως τὰ ἑαυτοῦ παρεισάγοντος. Νοείσθω τοίνυν ὡς γέγραπται. [9,1] COMMENT vous a paru le repas que je vous ai servi ce matin ? Pour moi, il m'est venu dans l'esprit de comparer mon discours au festin que donne quelquefois un homme pauvre. Jaloux de traiter magnifiquement, ne pouvant se procurer des mets rares et délicats, il fatigue ses convives avec une profusion mal entendue d'aliments communs; de sorte qu'avec tout l'appareil qu'il étale, il ne parvient qu'à se donner du ridicule. Il en est de même de nous ; à moins que vous ne pensiez différemment, et que vous ne croyiez pas devoir dédaigner ce que nous vous servons, quel qu'il soit. Les amis du prophète Élisée ne le méprisaient point, parce qu'il ne les recevait qu'avec des herbes sauvages (4. Rois. 4. 39). Je connais les règles de l'allégorie, non pour les avoir trouvées par moi-même, mais pour les avoir remarquées dans certains livres. Ceux qui n'admettent pas les sens les plus simples de l'Écriture, ne regardent pas l’eau comme de l'eau, mais comme un être d'un autre genre. Ils expliquent, d'après leur imagination, poisson et plante. La création des reptiles et des bêtes sauvages, ils l’interprètent d'après le système qu'ils adoptent, d'après le but qui ils se proposent, comme les interprètes des songes expliquent les rêves de la nuit. Pour moi, quand je lis herbe, j'entends herbe ; plante, poisson, bête sauvage, animal domestique, je prends tout cela comme il est écrit : car je ne rougis pas de l'Evangile (Rom. 1. 16). Des physiciens qui ont traité du monde, ont beaucoup parlé de la figure de la terre, ils ont examiné si c'est une sphère ou un cylindre, si elle ressemble à un disque, et si elle est arrondie de toutes parts, ou si elle a la forme d'un van, et si elle est creuse au milieu ; car telles sont les idées qu'ont eues les philosophes, et par lesquelles ils se sont combattus les uns les autres : pour moi, je ne me porterai pas à mépriser notre formation du monde, parce que le serviteur de Dieu, Moïse, n'a point parlé de la figure de la terre, qu'il n'a point dit quelle a de circonférence cent quatre-vingt mille stades; parce qu'il n'a point mesuré l'espace de l'air dans lequel s'étend l'ombre de la terre lorsque le soleil a quitté notre horizon ; parce qu'il n'a pas expliqué comment cette même ombre, approchant de la lune, cause des éclipses. Quoi ! parce que l'Ecriture se tait sur des connaissances qui nous sont inutiles, préfèrerai-je une sagesse insensée aux oracles de l'Esprit-Saint ? ne glorifierai-je pas plutôt celui qui n'a pas occupé notre esprit de vains objets, mais qui a fait tout écrire pour l'édification et pour la perfection de nos âmes ? C'est ce que paraissent n'avoir pas compris ceux qui, tirant de leur imagination des sens détournés et allégoriques, ont voulu relever la simplicité de l'Ecriture en lui donnant un air plus auguste. Mais c'est-là vouloir être plus habile que l'Esprit-Saint lui-même, et, sous prétexte d'expliquer ses oracles, ne donner que ses propres idées. Que les choses soient donc entendues comme elles sont écrites.


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Dernière mise à jour : 4/06/2009