[9] Ἀλλὰ καὶ διὰ τί ἦν τὸ ξύλον, φησὶν, ἐν τῷ παραδείσῳ,
δι´ οὗ τῷ διαβόλῳ ἔμελλε προχωρήσειν ἡ καθ´
ἡμῶν ἐπιχείρησις; Εἰ γὰρ μὴ εἶχε τῆς ἀπάτης τὸ
δέλεαρ, πῶς ἂν ἡμᾶς διὰ τῆς παρακοῆς εἰς τὸν θάνατον ὑπηγάγετο; Ὅτι ἔδει
εἶναι ἐντολὴν τὴν δοκιμάζουσαν ἡμῶν τὸ ὑπήκοον. Διὰ τοῦτο ἦν φυτὸν
ὡραίων καρπῶν εὔφορον, ἵνα ἐν τῇ ἀποχῇ τοῦ ἡδέος,
τὸ τῆς ἐγκρατείας καλὸν ἐπιδειξάμενοι, τῶν τῆς
ὑπομονῆς στεφάνων δικαίως ἀξιωθῶμεν. Ἐπηκολούθησε
δὲ τῇ βρώσει οὐ παρακοὴ μόνον τῆς ἐντολῆς,
ἀλλὰ καὶ ἡ ἐπίγνωσις τῆς γυμνότητος. Ἔφαγον
γὰρ, φησὶ, καὶ διηνοίχθησαν αὐτῶν οἱ ὀφθαλμοὶ,
(p. 349) καὶ ἔγνωσαν, ὅτι γυμνοί εἰσιν. Ἔδει δὲ μὴ
γινώσκειν τὴν γύμνωσιν, ἵνα μὴ ὁ νοῦς τοῦ ἀνθρώπου περιεσπᾶτο
πρὸς τὴν τοῦ λείποντος ἀναπλήρωσιν, ἀμφιέσματα ἑαυτῷ
καὶ τῆς γυμνότητος παραμυθίαν ἐπινοῶν, καὶ ὅλως τῇ τῆς σαρκὸς
ἐπιμελείᾳ τῆς πρὸς Θεὸν ἐνατενίσεως ἀφελκόμενος. Διὰ τί δὲ
οὐκ εὐθὺς αὐτῷ συγκατεσκευάσθη καὶ τὰ ἐνδύματα;
Ὅτι οὔτε φυσικὰ ἔπρεπεν εἶναι ταῦτα, οὔτε ἐκ τέχνης.
Τὰ μὲν γὰρ φυσικὰ ἴδια τῶν ἀλόγων ἐστίν·
οἷον πτερὰ, καὶ τρίχες, καὶ δερμάτων παχύτητες,
στέγειν μὲν χειμῶνας, φέρειν δὲ καύσωνας δυναμένων.
Ἐν οἷς οὐδὲν τὸ ἕτερον τοῦ ἑτέρου διενήνοχεν,
ὁμοτίμου πᾶσι τῆς φύσεως ὑπαρχούσης· ἀνθρώπῳ
δὲ ἔπρεπε, κατὰ τὴν ἀναλογίαν τῆς πρὸς Θεὸν ἀγάπης,
παρηλλαγμένας τῶν ἀγαθῶν τὰς ἀντιδόσεις
ὑπάρχειν. Αἱ δὲ ἐκ τέχνης ἐπιτηδεύσεις ἀσχολίας ἂν
ἐγένοντο πρόξενοι· ὃ μάλιστα φευκτὸν ἦν ὡς βλαβερὸν τῷ ἀνθρώπῳ.
Διὸ καὶ ὁ Κύριος, εἰς τὴν ἐν τῷ
παραδείσῳ ζωὴν ἡμᾶς ἀνακαλούμενος, ἐκβάλλει τὴν
μέριμναν τῶν ψυχῶν, λέγων· Μὴ μεριμνᾶτε τῇ
ψυχῇ ὑμῶν, τί φάγητε· μηδὲ τῷ σώματι ὑμῶν, τί
ἐνδύσησθε. Οὔτε οὖν ἐκ φύσεως ἔπρεπεν αὐτῷ ἔχειν
τὰ σκεπάσματα, οὔτε ἐκ τέχνης· ἀλλ´ ἕτερα ἦν
ηὐτρεπισμένα, ἐπιδειξαμένῳ τὴν ἀρετὴν, τὰ ἐκ τῆς
τοῦ Θεοῦ χάριτος ἐπανθεῖν τῷ ἀνθρώπῳ, καὶ
περιαστράπτειν μέλλοντα φωτειναῖς τισι περιβολαῖς,
ὁποῖαι αἱ τῶν ἀγγέλων, ὑπὲρ τὴν τῶν ἀνθέων ποικιλίαν,
ὑπὲρ τὴν τῶν ἀστέρων φαιδρότητα καὶ στιλβότητα.
Διὰ τοῦτο οὖν οὐκ εὐθὺς αὐτῷ τὰ ἐνδύματα,
ἐπειδὴ ἆθλα ἦν ἀρετῆς ἀποκείμενα τῷ ἀνθρώπῳ,
εἰς ἃ φθάσαι ὑπὸ τῆς ἐπηρείας τοῦ διαβόλου οὐκ ἐπετράπη.
| [9] Mais pourquoi, dit-on, existait-il dans le paradis un arbre par le moyen duquel le
démon devait réussir dans ses entreprises contre nous s'il n avait pas eu cet appât
pour ses artifices, comment nous eût-il entraînés dans la mort par la désobéissance ?
C'est qu’il fallait que notre obéissance fût éprouvée par un précepte. C'est pour cela
que l’arbre produisait de très-beaux fruits, afin que montrant notre tempérance par
l’abstinence du plaisir, nous puissions mériter la couronne de la persévérance. En
mangeant du fruit de l'arbre, Adam et Eve non seulement violèrent le précepte, mais
ils reconnurent leur nudité. Dès qu’ils eurent mangé, dit l'Ecriture, leurs yeux furent
ouverts, et ils reconnurent qu'ils étaient nus (Gen. 3. 7). L'homme innocent ne
devait pas reconnaître sa nudité, de peur que son esprit, distrait par ce besoin, occupé
à imaginer des vêtements pour y remédier, ne fût détourné par les soins du corps de
la contemplation de Dieu. Mais pourquoi n'a-t-il pas été créé tout vêtu et tout habillé ?
C’est que ni les vêtements naturels, ni ceux de l'art ne pouvaient lui convenir. Les
vêtements naturels sont particuliers aux brutes, tels que les plumes, les poils,
l'épaisseur des peaux qui peuvent mettre à l'abri des froids de l'hiver et des chaleurs
de l'été. En cela les animaux ne sont pas distingués les uns des autres, ils ont été tous
également bien traités par la nature. Capable d'aimer Dieu, l'homme devait recevoir
des avantages d'un ordre bien supérieur. Les occupations de l'art auraient été pour lui
une occasion de perdre du temps, ce qu'on devait éviter, comme lui étant une chose
nuisible. C'est pour cela que le Seigneur voulant nous rappeler à la vie du paradis
terrestre, chasse de nos âmes toute inquiétude. Ne vous inquiétez point, nous dit-il,
ou vous trouverez de quoi manger pour soutenir votre vie, ni d'où vous aurez des
vêtements pour couvrir votre corps (Matth. 6, 25). L'homme ne devait donc avoir ni
les vêtements de la nature, ni ceux de l'art : mais d'autres lui étaient préparés s'il
signalait sa vertu, qui devaient briller en lui par la grave divine, qui devaient
l'embellir, comme les anges, d'une parure éclatante, laquelle effacerait la beauté des
fleurs et la splendeur des astres. C'est pour cela qu'il n'a point reçu de vêtements au
moment de sa création, parce qu'ils étaient des prix réservés à sa vertu, que les
embûches du démon ne lui ont pas permis d’obtenir.
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