[12,35] Ποσειδώνιος δ' ἑκκαιδεκάτῃ ῾Ιστοριῶν περὶ τῶν κατὰ τὴν Συρίαν πόλεων
λέγων ὡς ἐτρύφων γράφει καὶ ταῦτα· « Τῶν γοῦν ἐν ταῖς πόλεσιν ἀνθρώπων
διὰ τὴν εὐβοσίαν τῆς χώρας ἀπὸ τῆς περὶ τὰ ἀναγκαῖα κακοπαθείας
συνόδους νεμόντων πλείονας, ἐν αἷς εὐωχοῦντο συνεχῶς, τοῖς μὲν
γυμνασίοις ὡς (527f) βαλανείοις χρώμενοι, ἀλειφόμενοι ἐλαίῳ πολυτελεῖ καὶ
μύροις, τοῖς δὲ γραμματείοις - οὕτως γὰρ ἐκάλουν τὰ κοινὰ τῶν συνδείπνων
- ὡς οἰκητηρίοις ἐνδιαιτώμενοι, καὶ τὸ πλεῖον τῆς ἡμέρας γαστριζόμενοι ἐν
αὐτοῖς οἴνοις καὶ βρώμασιν, ὥστε καὶ προσαποφέρειν πολλὰ καὶ
καταυλουμένους πρὸς χελωνίδος πολυκρότου ψόφον, ὥστε τὰς πόλεις ὅλας
τοιούτοις κελάδοις συνηχεῖσθαι.» ᾽Αγαθαρχίδης δ' ἐν τῇ τριακοστῃ πέμπτῃ
τῶν Εὐρωπιακῶν (528) « Ἀρυκανδεῖς,» φησί, «Λυκίας ὅμοροι ὄντες Λιμυρεῦσι
διὰ τὴν περὶ τὸν βίον ἀσωτίαν καὶ πολυτέλειαν κατάχρεοι γενόμενοι καὶ διὰ
τὴν ἀργίαν καὶ φιληδονίαν ἀδυνατοῦντες ἀποδοῦναι τὰ δάνεια
προσέκλιναν ταῖς Μιθριδάτου ἐλπίσιν, ἆθλον ἕξειν νομίσαντες χρεῶν
ἀποκοπάς.» Ἐν δὲ τῇ λα' Ζακυνθίους φησὶν ἀπείρους εἷναι πολέμου διὰ τὸ ἐν
εὐπορίᾳ καὶ πλούτῳ τρυφῶντας ἐθίζεσθαι.
| [12,35] Posidonius, dans le seizième livre de ses Histoires, parlant des villes de Syrie et
de leur luxe, dit ceci:
En tout cas les habitants dans les villes, en raison de la grande abondance de leurs terres (étaient
soulagés) de toute angoisse en ce qui concerne les nécessités de la vie; c'est pourquoi ils tenaient
beaucoup de réunions où ils se festoyaient continuellement, en utilisant le gymnase comme si c'était
un bain, se parfumant d' huile et de parfums rares, et vivant dans des grammateia (halls publics) -
c'est ainsi qu'ils appelaient leurs salles de banquet - comme si c'était leur maison privée et ils y
passaient une grande partie de leur journée à s'y remplir la panse de vin et d'une nourriture si
abondante qu'ils en ramenaient beaucoup chez eux et ils enchantaient leurs oreilles avec le bruit
retentissant d'une lyre fabriquée avec une tortue, de sorte que leur ville résonnait d'un bout à l'autre à
ce vacarme.
Et Agatharchides dans le trente-cinquième livre de son Histoire de l'Europe dit
Les Arycandiens de Lycie, qui se trouvent aux frontières des Limyriens, se sont endettés à cause de
leur prodigalité et de l'extravagance de leur vie, et comme ils ne pouvaient plus payer leurs dettes à
cause de leur paresse et de leur volupté, ils se sont prêtés aux projets ambitieux de Mithridate en
pensant qu'ils auraient comme récompense l'abolition de leurs dettes.
Et aussi dans le trente et unième livre il dit que les Zacynthiens ne valaient rien à la
guerre parce qu'ils étaient accoutumés de vivre luxueusement au milieu
d'abondantes richesses.
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