[12,36] Πολύβιος δ' ἐν τῇ ἑβδόμῃ Καπυησίους τοὺς ἐν (528b) Καμπανιᾳ διὰ τὴν
ἀρετην τῆς γῆς πλοῦτον περιβαλομένους ἐξοκεῖλαι εἰς τρυφὴν καὶ
πολυτέλειαν, ὑπερβαλλομένους τὴν περὶ Κρότωνα καὶ Σύραριν
παραδεδομένην φήμην. « Οὐ δυνάμενοι οὖν,» φησίν, φέρειν τὴν παροῦσαν
εὐδαιμονίαν ἐκάλουν τὸν ᾽Αννίβαν· διόπερ ὑπὸ ῾Ρωμαίων ἀνήκεσταβ
ἔπαθον, Πετηλῖνοι δὲ τηρήσαντες τὴν πρὸς ῾Ρωμαίους πίστιν εἰς τοσοῦτον
καρτερίας ἦλθον πολιορκού μενοι (528c) ὑπ' ᾽Αννίρα ὥστε μετὰ τὸ πάντα
μὲν τὰ κατὰ τὴν πόλιν δέρματα καταφαγεῖν, ἁπάντων δὲ τῶν κατὰ τὴν
πόλιν δένδρων τοὺς φλοιοὺς καὶ τοὺς ἁπαλοὺς πτόρθους ἀναλῶσαι ἕνδεκα
μῆνας ὑπομείναντες τὴν πολιορκίαν οὐδενὸς βοηθοῦντος οὐδὲ
συνευδοκοῦντος ῾Ρωμαίων παρέδοσαν ἑαυτούς.»
| [12,36] Polybe, dans le septième livre de son Histoire, écrit que les habitants de Capoue,
dans la Campanie, amassèrent tant de richesses à cause de la bonté de leur
territoire, qu'ils se livrèrent à la volupté et au luxe le plus somptueux, au point de
surpasser tout ce que l'on avait rapporté des Crotoniates et des Sybarites devenus si
célèbres par ce vice. Ne pouvant, dit-il, supporter le poids de leur opulence, ils
appelèrent Hannibal : aussi furent-ils, dans la suite, accablés par les Romains des
maux les plus pesants et les plus atroces. Les Pétélénins, au contraire, fidèles
observateurs de la foi jurée aux humains, lorsque Hannibal vint les assiéger, lui
résistèrent avec tant de courage et de constance, qu'après s'être nourris de tous les
cuirs qui étaient renfermés dans la citadelle, et avoir même consommé toutes les
écorces et tous les rejetons un peu tendres des arbres que contenaient leurs murs,
après onze mois de siège, ne recevant de secours de personne, ils en furent enfin
réduits à se rendre aux Carthaginois, avec le consentement des Romains, qui
accordaient les plus grands éloges à leur fidélité.
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