[5,1] 1. (185a) Ἀλλ´ ἐπεὶ πολὺς οὕτως λόγος συμποσίων πέρι διήντληται, ὦ Τιμόκρατες,
ἐν τοῖς πρὸ τούτων, παρελίπομεν δὲ αὐτῶν τὰ χρησιμώτατα καὶ οὐ βαροῦντα τὴν
ψυχήν, ὠφελοῦντα δὲ καὶ τρέφοντα κατὰ πανδαισίαν, ἅπερ ὁ θεῖος Ὅμηρος
παρεισήγαγε, μνημονεύσω καὶ τὰ περὶ τούτων λεχθέντα ὑπὸ τοῦ πάντα ἀρίστου
Μασουρίου. Ἡμεῖς γὰρ κατὰ τὸν καλὸν Ἀγάθωνα
Τὸ μὲν πάρεργον ἔργον ὣς ποιούμεθα,
(185b) τὸ δ´ ἔργον ὡς πάρεργον ἐκπονούμεθα.
Φησὶ δ´ οὖν ὁ ποιητὴς περὶ τοῦ Μενελάου τὸν λόγον ποιούμενος·
Τὸν δ´ εὗρον δαινύντα γάμον πολλοῖσιν ἔτῃσιν
υἱέος ἠδὲ θυγατρὸς ἀμύμονος ᾧ ἐνὶ οἴκῳ,
ὡς νενόμισται ἄγειν συμπόσια περὶ τοὺς γάμους τῶν τε γαμηλίων θεῶν ἕνεκα καὶ τῆς
οἱονεὶ μαρτυρίας. Τὸ δὲ πρὸς τοὺς ξένους συμπόσιον ὁ τῆς Λυκίας βασιλεὺς
διδάσκει οἷον εἶναι δεῖ, τὸν Βελλεροφόντην (185c) μεγαλοπρεπῶς δεξάμενος·
Ἐννῆμαρ ξείνισσε καὶ ἐννέα βοῦς ἱέρευσε.
2. Δοκεῖ γὰρ ἔχειν πρὸς φιλίαν τι ὁ οἶνος ἑλκυστικόν, παραθερμαίνων τὴν ψυχὴν
καὶ διαχέων. Διόπερ οὐδὲ πρότερον ἠρώτων οἵτινες εἶεν ἀλλ´ ὕστερον, ὡς τὴν
ξενίαν αὐτὴν τιμῶντες, ἀλλ´ οὐ τοὺς ἐν μέρει καὶ καθ´ ἕκαστον ἡμῶν. Τῶν δὲ νῦν
δείπνων προνοοῦντες οἱ νομοθέται τά τε φυλετικὰ (δεῖπνα) καὶ τὰ δημοτικὰ
προσέταξαν, ἔτι δὲ τοὺς θιάσους καὶ τὰ φρατρικὰ καὶ πάλιν τὰ ὀργεωνικὰ
λεγόμενα.
(186a) Πολλῶν γοῦν εἰσι φιλοσόφων ἐν ἄστει σύνοδοι τῶν μὲν Διογενιστῶν, τῶν δὲ
Ἀντιπατριστῶν λεγομένων, τῶν δὲ Παναιτιαστῶν.
Κατέλιπε δὲ καὶ Θεόφραστος εἰς τὴν τοιαύτην σύνοδον χρήματα, μὰ Δί´ οὐχ ἵνα
ἀκολασταίνωσι συνιόντες, ἀλλ´ ἵνα τὰ κατὰ τὸν τοῦ συμποσίου νόμον σωφρόνως καὶ
πεπαιδευμένως διεξάγωσι.
| [5,1] 1. (185a) Chap. I. Voilà sans doute, mon cher Timocrate, dans tout ce que
nous venons de dire, de longs détails sur les festins ; cependant nous avons
omis la partie la plus utile, et celle qui, loin d'accabler l’âme, la fait
jouir, la nourrit même, comme si elle avait à son choix tout ce qui lui convient
de prendre pour se repaître, conformément aux vues du divin Homère. Je vais donc
vous rappeler ce que dit à cet égard l'excellent Masurius; car, selon le
charmant Agathon,
« Nous faisons de l'accessoire l'œuvre principale, (185b) et nous travaillons à
l'œuvre principale comme si c'était l'accessoire. »
Homère dit donc, au sujet de Ménélaüs:
« Ils le trouvèrent chez lui donnant à plusieurs amis le repas des noces de son
fils et de sa fille irréprochable. »
Le poète indique par là qu'il était d'usage de donner des repas aux noces, soit
pour rendre un hommage public aux dieux qui présidaient aux mariages, soit pour
avoir des témoins de la publicité de ces engagements. Or, le roi de Lycie
montre, en traitant magnifiquement Bellérophon, comment on doit traiter les
étrangers à un repas.
« Il lui donna l'hospitalité pendant neuf jours, et sacrifia neuf bœufs. »
2. --- Quant au vin, il semble qu'il a en lui-même quelque chose
d'attrayant, qui échauffe l’âme, et la fait épanouir pour se communiquer aux
autres. Voilà pourquoi les anciens ne demandaient pas d'abord aux étrangers
qu'ils recevaient, qui ils étaient, mais après les avoir traités; respectant
ainsi l'hospitalité en elle-même, et non en particulier, par égard pour chacun
de ceux qu'ils recevaient. Mais les législateurs ont sagement imaginé
d'établir les repas qui se font actuellement, même en vertu des lois, tels que
les Phylétiques, les Démotiques, sans oublier les Thiases, les Phratriques ni
ceux qu'on appelle Orgéoniques.
(186a) Il y a même à Athènes d'autres repas qui ont leur dénomination des
philosophes, en mémoire de qui leurs sectateurs les font. Tels sont les
Diogénistes, les Antipatristes, les Panætiastes.
Théophraste avait légué certaine somme pour une pareille assemblée, non, certes,
afin qu'on s'y comportât indécemment et sans égard, mais dans l'intention que
les convives s'entretinssent à table avec honnêteté, et d'une manière instructive.
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