[1,18] ποιεῖ δὲ Ὅμηρος καὶ τὰς κόρας καὶ τὰς γυναῖκας
λουούσας τοὺς ξένους, ὡς οὔτε φλεγμονὴν οὔτε
ἀκρασίαν τῶν εὖ βεβιωκότων καὶ σωφρόνως ἁπτομένας.
ἀρχαῖον δὲ τοῦτο ἔθος· λούουσι γοῦν καὶ αἱ
Κωκάλου θυγατέρες, ὡς νενομισμένον, τὸν Μίνω
παραγενόμενον εἰς Σικελίαν.
τῆς μέθης δὲ κατατρέχων ὁ ποιητὴς τὸν τηλικοῦτον
Κύκλωπα ὑπὸ μικροῦ σώματος διὰ ταύτην ἀπολλύμενον
παρίστησι καὶ Εὐρυτίωνα τὸν Κένταυρον·
τούς τε παρὰ Κίρκῃ λέοντας ποιεῖ καὶ λύκους
ταῖς ἡδοναῖς ἐπακολουθήσαντας. τὸν δὲ Ὀδυσσέα σῴζει
τῷ Ἑρμοῦ λόγῳ πεισθέντα· διὸ καὶ ἀπαθὴς γίνεται.
Ἐλπήνορα δὲ πάροινον ὄντα καὶ τρυφερὸν κατακρημνίζει.
καὶ Ἀντίνοος δ´ ὁ λέγων πρὸς Ὀδυσσέα ‘οἶνός
σε τρώει μελιηδής’ αὐτὸς οὐκ ἀπείχετο τοῦ
πώματος· διὸ καὶ τρωθεὶς ἀπώλετο, ἔτι κρατῶν
τὸ ποτήριον. ποιεῖ δὲ καὶ τοὺς Ἕλληνας ἐν τῷ
ἀπόπλῳ μεθύοντας, διὸ καὶ στασιάζοντας· ὅθεν καὶ
ἀπόλλυνται. ἱστορεῖ δὲ καὶ τὸν δεινότατον Αἰνείαν
τῶν Τρώων ἐν τῷ βουλεύεσθαι διὰ τὴν ἐν τῇ μέθῃ
παρρησίαν καὶ τὰς ἀπειλὰς ἃς Τρωσὶν ὑπέσχετο οἰνοποτάζων
ὑπομείναντα τὴν Ἀχιλλέως ὁρμὴν
καὶ μικροῦ παραπολλύμενον. καὶ Ἀγαμέμνων δὲ λέγει
που περὶ αὑτοῦ·
ἀλλ´ ἐπεὶ ἀασάμην φρεσὶ λευγαλέῃσι πιθήσας
ἢ οἴνῳ μεθύων, ἤ μ´ ἔβλαψαν θεοὶ αὐτοί,
εἰς τὴν αὐτὴν τιθεὶς πλάστιγγα τὴν μέθην τῇ μανίᾳ.
(οὕτω δὲ καὶ τὰ ἔπη ταῦτα προηνέγκατο Διοσκουρίδης
ὁ Ἰσοκράτους μαθητής). καὶ ὁ Ἀχιλλεὺς δ´ ὀνειδίζων
τῷ Ἀγαμέμνονί φησιν· ‘οἰνοβαρές, κυνὸς ὄμματ´ ἔχων.’
ταῦτ´ εἶπε τὸ Θετταλὸν σόφισμα ἤτοι ὁ ἐκ Θετταλίας
σοφιστής· παίζει δ´ ἴσως πρὸς τὴν παροιμίαν ὁ Ἀθήναιος.
| [1,18] Ce sont dans Homère, les femmes et de jeunes filles même, qui
lavent les hôtes; (10e) ce qui suppose qu'elles ne touchaient qu'avec décence
des gens d'une vie réglée, et qui ne connaissaient ni le feu, ni les écarts des
passions : tel était l'usage de l'antiquité. Ce fut ainsi que les filles de Cocale
lavèrent Minos, lorsqu'il arriva en Sicile. L'usage le leur permettait. Homère
voulant censurer l'ivrognerie, nous représente un cyclope monstrueux, vaincu
dans son ivresse par un homme bien petit en comparaison. Ailleurs il
rapporte l'histoire du centaure Eurytion. Dans un autre endroit les
compagnons d'Ulysse sont changés en lions et en loups par Circé, parce
qu'ils s'étaient abandonnés à des plaisirs voluptueux. (10f) Ulysse est
préservé, selon lui, parce qu'il a écouté les conseils de Mercure ; mais
Elpénor, ivre et voluptueux, se précipite et se tue. Antinoüs, qui dit à Ulysse :
« Ce vin délicieux te blesse la tête. »
n'ayant pas su en user avec mesure, se blesse lui-même, et meurt ayant
le verre à la main.
Lorsque les Grecs se rembarquent, Homère nous les représente comme
ivres, et par cela même séditieux: ce qui cause aussi leur perte. (11a) Il nous,
dit ailleurs qu’Enée, le plus sensé des Troyens pour le conseil, s'étant oublié
dans le vin jusqu'à vanter sa bravoure, et à menacer les Grecs, voulut
soutenir ces bravades, en osant s'exposer à l'impétuosité d'Achille; mais qu'il
s'en fallut peu qu'il ne pérît.
Chap. IX. Agamemnon dit quelque part, au sujet de l'ivresse :
« Je me suis attiré ces maux en suivant de malheureuses pensées; ou
parce que j’étais ivre, ou parce que les dieux m'avaient troublé la cervelle. »
Mettant ainsi dans la même balance l'ivrognerie, et la fureur que lui
avaient inspirée les dieux : car c'est ainsi que Dioscoride, disciple d'Isocrate,
avait lu ce passage.
(11b) Entre les reproches qu'Achille fait à Agamemnon, il l'appelle
ivrogne, et impudent comme un chien. Telle était la manière de s'exprimer de
ce sophiste thessalien, selon le proverbe qui dit : un sophisme thessalien,
pour une injure grossière; et c'est sur ce jeu de mots que s'arrête sans doute
ici Athénée.
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