[3,8] CHAPITRE VIII.
1 Κύστιν δ´ οὐ πάντ´ ἔχει τὰ ζῷα, ἀλλ´ ἔοικεν ἡ φύσις βουλομένη ἀποδιδόναι τοῖς ἔχουσι τὸν πλεύμονα ἔναιμον μόνον, τούτοις δ´ εὐλόγως. (671b) Διὰ γὰρ τὴν ὑπεροχὴν τῆς φύσεως, ἣν ἔχουσιν ἐν τῷ μορίῳ τούτῳ, διψητικά τε ταῦτ´ ἐστὶ μάλιστα τῶν ζῴων, καὶ δεῖται τροφῆς οὐ μόνον ξηρᾶς ἀλλὰ καὶ τῆς ὑγρᾶς πλείονος, ὥστ´ ἐξ ἀνάγκης καὶ περίττωμα γίνεσθαι πλεῖον καὶ μὴ τοσοῦτον μόνον ὅσον ὑπὸ τῆς κοιλίας πέττεσθαι καὶ ἐκκρίνεσθαι μετὰ τοῦ ταύτης περιττώματος. 2 Ἀνάγκη τοίνυν εἶναί τι δεκτικὸν καὶ τούτου τοῦ περιττώματος. Διόπερ ὅσα πλεύμονα ἔχει τοιοῦτον ἅπαντ´ ἔχει κύστιν· ὅσα δὲ μὴ τοιοῦτον, ἀλλ´ ἢ ὀλιγόποτά ἐστι διὰ τὸ τὸν πλεύμονα ἔχειν σομφόν, ἢ ὅλως τὸ ὑγρὸν προσφέρεται οὐ ποτοῦ χάριν ἀλλὰ τροφῆς, οἷον τὰ ἔντομα καὶ οἱ ἰχθύες, ἔτι δὲ πτερωτά ἐστιν ἢ λεπιδωτὰ ἢ φολιδωτά, ταῦτα δι´ ὀλιγότητά τε τῆς τοῦ ὑγροῦ προσφορᾶς καὶ διὰ τὸ τρέπεσθαι εἰς ταῦτα τὸ περιγιγνόμενον τοῦ περιττώματος οὐδὲν ἔχει τούτων κύστιν, 3 πλὴν αἱ χελῶναι τῶν φολιδωτῶν. Καὶ ἐνταῦθ´ ἡ φύσις κεκολόβωται μόνον. Αἴτιον δ´ ὅτι αἱ μὲν θαλάττιαι σαρκώδη καὶ ἔναιμον ἔχουσι τὸν πλεύμονα, καὶ ὅμοιον τῷ βοείῳ, αἱ δὲ χερσαῖαι μείζω ἢ κατὰ λόγον. Ἔτι δὲ διὰ τὸ ὀστρακῶδες καὶ πυκνὸν εἶναι τὸ περιέχον οὐ διαπνέοντος τοῦ ὑγροῦ διὰ μανῶν τῶν σαρκῶν, οἷον τοῖς ὄρνισι καὶ τοῖς ὄφεσι καὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς φολιδωτοῖς, ὑπόστασις γίνεται τοσαύτη ὥστε δεῖσθαι τὴν φύσιν αὐτῶν ἔχειν τι μόριον δεκτικὸν καὶ ἀγγειῶδες. Κύστιν μὲν οὖν ταῦτα μόνον τῶν τοιούτων ἔχει διὰ ταύτην τὴν αἰτίαν, ἡ μὲν θαλαττία μεγάλην, αἱ δὲ χερσαῖαι μικρὰν πάμπαν.
| [3,8] CHAPITRE VIII.
1 Tous les animaux n'ont pas une vessie ; et l'on dirait que la nature n'a voulu en donner une qu'aux animaux qui ont un poumon plein de sang. (671b) La vessie est du reste très bien placée chez ceux-là ; car la surabondance naturelle qu'ils ont dans cet organe fait qu'ils ont plus soif que tous les autres, et qu'ils ont besoin, outre la nourriture sèche qu'il leur faut, d'une nourriture liquide plus considérable. Par une suite nécessaire, cette sécrétion se produit en plus grande quantité, et elle ne se produit pas seulement en une quantité qui puisse être digérée par l'estomac, et être éliminée avec l'excrétion que le ventre contient. 2 Il fallait donc nécessairement qu'il y eût aussi un réceptacle de cette excrétion. De là vient que tous les animaux qui ont un poumon ainsi organisé ont une vessie. Mais ceux qui n'ont pas un poumon ainsi organisé, ou boivent très peu, parce que leur poumon est spongieux ; ou même le liquide qu'ils absorbent ne leur sert pas pour boire, mais pour se nourrir, comme les insectes et les poissons, et même encore comme les animaux qui ont des plumes, des écailles ou des carapaces, lesquels n'ont jamais de vessie, à cause de la faible quantité de liquide qu'ils prennent, et parce que le surplus de l'excrétion se convertit chez eux dans les matières qui les recouvrent. 3 Cependant, parmi les animaux à carapaces, la tortue fait exception ; et même dans cette espèce, la nature n'est encore qu'imparfaite, et la cause en est que les tortues de mer ont un poumon charnu et plein de sang, assez pareil à celui du bœuf, tandis que les tortues terrestres l'ont de dimension disproportionnée. De plus, comme leur enveloppe est une sorte de coquille et qu'elle est épaisse, l'humide ne pouvant pas suinter dans des chairs relâchées, comme il suinte dans les oiseaux, ou dans les serpents et dans les autres animaux à écailles, le dépôt qui se fait est assez fort pour que leur nature ait besoin de quelque organe qui serve de réceptacle, et qui ait une forme de vase. De là vient donc que les tortues seules, parmi ces animaux, ont une vessie, la tortue de mer l'ayant fort grande, et les tortues de terre l'ayant excessivement petite.
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