[6,23] CHAPITRE XXIII.
1 Ὄνος δ´ ὀχεύει μὲν καὶ ὀχεύεται τριακοντάμηνος, καὶ βάλλει τοὺς πρώτους ὀδόντας· τοὺς δὲ δευτέρους ἕκτῳ μηνί, καὶ τοὺς τρίτους καὶ τοὺς τετάρτους ὡσαύτως· τούτους δὲ γνώμονας καλοῦσι, τοὺς τετάρτους. Ἤδη δὲ καὶ ἐνιαυσία ὄνος ἐκύησεν ὥστε καὶ ἐκτραφῆναι. Ἐξουρεῖ δ´, ὅταν ὀχευθῇ, τὴν γονήν, ἐὰν μὴ κωλύηται· διὸ τύπτουσι μετὰ τὴν ὀχείαν εὐθὺς καὶ διώκουσιν. 2 Τίκτει δὲ δωδεκάτῳ μηνί. Τίκτει δὲ τὰ μὲν πολλὰ ἕν· μονοτόκον γάρ ἐστι φύσει· τίκτει δ´ ἐνίοτε καὶ δύο. Ὁ μὲν οὖν ὄνος ἐπαναβὰς διαφθείρει τὸ τοῦ ἵππου ὄχευμα, ὥσπερ εἴρηται· ὁ δ´ ἵππος τὸ τοῦ ὄνου οὐ διαφθείρει, ὅταν ᾖ ὠχευμένη ἡ ἵππος ὑπὸ τοῦ ὄνου. 3 Ἴσχει δὲ γάλα κύουσα δεκάμηνος οὖσα. Τεκοῦσα δὲ βιβάζεται ἑβδόμῃ ἡμέρᾳ, καὶ μάλιστα δέχεται τὸ πλῆσμα ταύτῃ βιβασθεῖσα τῇ ἡμέρᾳ, λαμβάνει δὲ καὶ ὕστερον. Ἐὰν δὲ μὴ τέκῃ πρὶν τὸ γνῶμα λιπεῖν, οὐκέτι λαμβάνει πλῆσμα οὐδὲ κυΐσκεται τοῦ λοιποῦ βίου παντός. {578a} Τίκτειν δ´ οὐ θέλει οὔτε ὁρωμένη ὑπὸ ἀνθρώπου οὔτ´ ἐν τῷ φωτί, ἀλλ´ εἰς τὸ σκότος ἀπάγουσιν, ὅταν μέλλῃ τίκτειν. 4 Τίκτει δὲ διὰ βίου, ἐὰν τέκῃ πρὶν τὸ γνῶμα λιπεῖν. Βιοῖ δ´ ὄνος πλείω τριάκοντ´ ἐτῶν, καὶ ἡ θήλεια τοῦ ἄρρενος πλείω ἔτη. Ὅταν δ´ ἵππος ὀχεύσῃ ὄνον ἢ ὄνος ἵππον, πολὺ μᾶλλον ἐξαμβλοῖ ἢ ὅταν τὰ ὁμογενῆ ἀλλήλοις μιχθῇ, οἷον ἵππος ἵππῳ ἢ ὄνος ὄνῳ. 5 Ἀποβαίνει δὲ καὶ ὁ τῆς κυήσεως χρόνος, ὅταν μιχθῇ ἵππος καὶ ὄνος, κατὰ τὸ ἄρρεν, λέγω δ´ ἐν ὅσῳ χρόνῳ τοῦτο γίνεται ἐξ ὁμογωνῶν γινόμενον. Τὸ δὲ μέγεθος τοῦ σώματος καὶ τὸ εἶδος καὶ ἡ ἰσχὺς μᾶλλον τῷ θήλει ἀφομοιοῦται τοῦ γενομένου.
6 Ἐὰν δὲ συνεχῶς μίσγηται καὶ μὴ διαλείπῃ χρόνον τινὰ οὕτως ὀχευόμενα, ταχέως ἄγονον τὸ θῆλυ γίνεται· διὸ συνεχῶς οὐ μίσγουσιν οὕτως οἱ περὶ ταῦτα πραγματευόμενοι, ἀλλὰ διαλείπουσί τινα χρόνον. Οὐ προσδέχεται δ´ οὔτε ἡ ἵππος τὸν ὄνον οὔτε ἡ ὄνος τὸν ἵππον, ἐὰν μὴ τύχῃ τεθηλακὼς ὁ ὄνος ἵππον· ὑποβάλλουσι γὰρ ἐπίτηδες οὓς καλοῦσιν ἱπποθήλας. Οὗτοι δ´ ὀχεύουσιν ἐν τῇ νομῇ βίᾳ κρατοῦντες, ὥσπερ οἱ ἵπποι.
| [6,23] CHAPITRE XXIII.
1 L'âne peut saillir, et l'ânesse être saillie, à trente mois. C'est alors que tombent les premières dents. Les secondes tombent six mois après ; puis, les troisièmes et les quatrièmes tombent après le même intervalle. Ce sont les quatrièmes qu'on appelle les Marques. On cite une ânesse qui est devenue pleine à un an, et dont le petit a pu vivre. L'ânesse rejette la semence dès qu'elle a été saillie, à moins qu'on ne l'en empêche. Aussi a-t-on soin de la frapper après l'accouplement et de la faire courir. 2 Elle met bas au bout de douze mois. Le plus souvent elle n'a qu'un ânon; et naturellement, elle n'en doit avoir qu'un; mais quelquefois, elle en a jusqu'à deux. L'âne, en montant une jument, fait périr, ainsi qu'on vient de le dire, le germe qu'elle a reçu du cheval ; mais le cheval ne fait pas avorter celui de l'âne, quand une jument a été précédemment remplie par un âne, qui l'a couverte. 3 L'ânesse a du lait au dixième mois de la gestation ; et après qu'elle a mis bas, elle peut être couverte dès le septième jour; c'est même à ce jour-là qu'elle devient pleine le plus sûrement, bien qu'elle puisse aussi concevoir plus tard. Si par hasard elle n'a pas eu de poulain avant de perdre la marque, elle n'a plus chance de devenir pleine, ni de porter durant le reste de sa vie. {578a} Lorsqu'elle est sur le point de mettre bas, l'ânesse n'aime pas à être vue par l'homme, ni à mettre bas en plein jour ; mais on la met dans l'obscurité, pour qu'elle s'y délivre. 4 Elle peut produire durant sa vie entière, pourvu qu'elle ait produit avant de perdre la marque. L'âne vit plus de trente ans, et la femelle vit plus longtemps encore que le mâle. Quand un cheval a couvert une ânesse, ou qu'un âne a couvert une jument, il y a bien plus d'avortements que quand ce sont des sujets de même espèce qui s'accouplent entre eux, le cheval avec la jument et l'âne avec l'ânesse. 5 Le temps de la gestation, quand le cheval et l'âne se croisent, se règle sur le mâle ; je veux dire qu'elle dure alors tout ce qu'elle aurait duré si le petit venait d'individus de même espèce. Pour la grandeur, l'aspect et la force, le produit ressemble davantage à la femelle.
6 Si l'on continue le croisement, et si les animaux ne restent pas un intervalle de temps assez long sans s'accoupler, la femelle ne tarde pas à devenir stérile. Aussi, les gens qui s'occupent de ces soins, ne font pas des croisements continus; mais ils y mettent quelque intermittence. La jument ne reçoit pas l'âne, et l'ânesse ne reçoit pas le cheval, si l'âne n'a point tété une jument. On a donc soin de faire téter les juments par des ânes qu'on appelle Nourrissons de juments; et ces ânes-là, au pâturage, couvrent les juments et les forcent à les recevoir, tout comme des étalons.
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