HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Histoire des animaux, livre VI

Chapitre 16

 Chapitre 16

[6,16] CHAPITRE XVI. 1 Τοὺς δὲ τόκους οὔτε πάντες οἱ ἰχθύες ποιοῦνται τὴν αὐτὴν ὥραν οὔθ´ ὁμοίως, οὔτε κύουσι τὸν ἴσον χρόνον. Πρὸ μὲν οὖν τῆς ὀχείας ἀγέλαι γίνονται ἀρρένων καὶ θηλειῶν· ὅταν δὲ περὶ τὴν ὀχείαν καὶ τοὺς τόκους ὦσι, συνδυάζονται. 2 Κύουσι δὲ τούτων ἔνιοι μὲν οὐ πλείους τριάκονθ´ ἡμερῶν, οἱ δ´ ἐλάττω χρόνον, πάντες δ´ ἐν χρόνοις διαιρουμένοις εἰς τὸν τῶν ἑβδομάδων ἀριθμόν. Κύουσι δὲ πλεῖστον χρόνον οὓς καλοῦσί τινες μαρίνους. Σαργὸς δὲ κυΐσκεται μὲν περὶ τὸν Ποσειδεῶνα μῆνα, {571a} κύει δ´ ἡμέρας τριάκοντα· καὶ ὃν καλοῦσί τινες χελῶνα τῶν κεστρέων, καὶ μύξων τὴν αὐτὴν ὥραν καὶ ἴσον χρόνον κύουσι τῷ σαργῷ. 3 Πονοῦσι δὲ τῇ κυήσει πάντες, διὸ μάλιστα τὴν ὥραν ταύτην ἐκπίπτουσιν· φέρονται γὰρ οἰστρῶντες πρὸς τὴν γῆν. Καὶ ὅλως ἐν κινήσει περὶ τὸν χρόνον τοῦτον διατελοῦσιν ὄντες, ἕως ἂν ἐκτέκωσιν· καὶ μάλιστα κεστρεὺς τοῦτο ποιεῖ τῶν ἰχθύων· ὅταν δ´ ἐκτέκωσιν, ἡσυχάζουσιν. Πολλοῖς δὲ τῶν ἰχθύων πέρας ἐστὶ τοῦ τίκτειν, ὅταν ἐγγένηται σκωλήκια ἐν τῇ γαστρί· ἐγγίνεται γὰρ μικρὰ καὶ ἔμψυχα, ἐξελαύνει τὰ κυήματα. 4 Οἱ δὲ τόκοι γίνονται τοῖς μὲν ῥυάσι τοῦ ἔαρος, καὶ τοῖς πλείστοις δὲ περὶ τὴν ἐαρινὴν ἰσημερίαν· τοῖς δ´ ἄλλοις οὐχ αὐτὴ ὥρα τοῦ ἔτους, ἀλλὰ τοῖς μὲν τοῦ θέρους, τοῖς δὲ περὶ τὴν φθινοπωρινὴν ἰσημερίαν. Τίκτει δὲ πρῶτον τῶν τοιούτων ἀθερίνη (τίκτει δὲ πρὸς τῇ γῇ), κέφαλος δ´ ὕστατος· δῆλον δ´ ἐκ τοῦ πρῶτον ταύτης φαίνεσθαι τὸν γόνον, τοῦ δ´ ὕστατον. 5 Τίκτει δὲ καὶ κεστρεὺς ἐν τοῖς πρώτοις, καὶ σάλπη τοῦ θέρους ἀρχομένου ἐν τοῖς πλείστοις, ἐνιαχοῦ δὲ μετοπώρου. Τίκτει δὲ καὶ αὐλωπίας, ὃν καλοῦσί τινες ἀνθίαν, τοῦ θέρους. Μετὰ δὲ τούτους χρύσοφρυς καὶ λάβραξ καὶ μόρμυρος καὶ ὅλως οἱ καλούμενοι δρομάδες. Ὕστατοι δὲ τῶν ἀγελαίων τρίγλη καὶ κορακῖνος· τίκτουσι δ´ οὗτοι περὶ τὸ μετόπωρον. 6 Τίκτει δ´ τρίγλη ἐπὶ τῷ πηλῷ, διὸ ὀψὲ τίκτει· πολὺν γὰρ χρόνον πηλὸς ψυχρός ἐστιν. δὲ κορακῖνος ὕστερον τῆς τρίγλης ἐπὶ τῶν φυκίων ἐκπορευόμενος, διὰ τὸ βιοτεύειν ἐν τοῖς πετραίοις χωρίοις· κύει δὲ πολὺν χρόνον. Αἱ δὲ μαινίδες τίκτουσι μετὰ τροπὰς χειμερινάς. Τῶν δ´ ἄλλων ὅσοι πελάγιοι, οἱ πολλοὶ θέρους τίκτουσιν· σημεῖον δ´ ὅτι οὐχ ἁλίσκονται τὸν χρόνον τοῦτον. 7 Πολυγονώτατον δ´ ἐστὶ τῶν ἰχθύων μαινίς, τῶν δὲ σελαχῶν βάτραχος· ἀλλὰ σπάνιοί εἰσι διὰ τὸ ἀπόλλυσθαι ῥᾳδίως· τίκτει γὰρ ἀθρόα καὶ πρὸς τῇ γῇ. Ὅλως δ´ ὀλιγογονώτερα μέν ἐστι τὰ σελάχη {571b} διὰ τὸ ζῳοτοκεῖν, σώζεται δὲ μάλιστα ταῦτα διὰ τὸ μέγεθος. 8 Ὀψίγονον δ´ ἐστὶ καὶ καλουμένη βελόνη, καὶ αἱ πολλαὶ αὐτῶν πρὸ τοῦ τίκτειν διαρρήγνυνται ὑπὸ τῶν ᾠῶν· ἴσχει δ´ οὐχ οὕτω πολλὰ ὡς μεγάλα. Καὶ ὥσπερ τὰ φαλάγγια δέ, περικέχυνται καὶ περὶ τὴν βελόνην· ἐκτίκτει γὰρ πρὸς αὑτῇ, κἄν τις θίγῃ, φεύγουσιν. δ´ ἀθερίνη τίκτει τρίβουσα τὴν κοιλίαν πρὸς τὴν ἄμμον. 9 Διαρρήγνυνται δὲ καὶ οἱ θύννοι ὑπὸ τῆς πιμελῆς, ζῶσι δ´ ἔτη δύο. Σημεῖον δὲ τούτου ποιοῦνται οἱ ἁλιεῖς· ἐκλιπουσῶν γάρ ποτε τῶν θυννίδων ἐνιαυτόν, τῷ ἐχομένῳ ἔτει καὶ θύννοι ἐξέλιπον. Δοκοῦσι δ´ ἐνιαυτῷ εἶναι πρεσβύτεροι τῶν πηλαμύδων. 10 Ὀχεύονται δ´ οἱ θύννοι καὶ οἱ σκόμβροι περὶ τὸν Ἐλαφηβολιῶνα φθίνοντα, τίκτουσι δὲ περὶ τὸν Ἑκατομβαιῶνα ἀρχόμενον· τίκτουσι δ´ οἷον ἐν θυλάκῳ τὰ ᾠά. δ´ αὔξησίς ἐστι τῶν θυννίδων ταχεῖα· ὅταν γὰρ τέκωσιν οἱ ἰχθύες ἐν τῷ Πόντῳ, γίνονται ἐκ τοῦ ᾠοῦ ἃς καλοῦσιν οἱ μὲν σκορδύλας, οἱ δὲ Βυζάντιοι αὐξίδας διὰ τὸ ἐν ὀλίγαις αὐξάνεσθαι ἡμέραις, καὶ ἐξέρχονται μὲν τοῦ φθινοπώρου ἅμα ταῖς θυννίσιν, εἰσπλέουσι δὲ τοῦ ἔαρος ἤδη οὖσαι πηλαμύδες. 11 Σχεδὸν δὲ καὶ οἱ ἄλλοι πάντες ἰχθύες ταχεῖαν λαμβάνουσι τὴν αὔξησιν, πάντες δ´ ἐν τῷ Πόντῳ θᾶττον· παρ´ ἡμέραν γὰρ καὶ αἱ ἀμίαι πολὺ ἐπιδήλως αὐξάνονται. Ὅλως δὲ δεῖ νομίζειν τοῖς αὐτοῖς ἰχθύσι μὴ ἐν τοῖς αὐτοῖς τόποις μήτε τῆς ὀχείας καὶ τῆς κυήσεως εἶναι τὴν αὐτὴν ὥραν μήτε τοῦ τόκου καὶ τῆς εὐημερίας, ἐπεὶ καὶ οἱ καλούμενοι κορακῖνοι ἐνιαχοῦ τίκτουσι περὶ τὸν πυραμητόν· ἀλλὰ τοῦ ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ γινομένου ἐστόχασται τὰ εἰρημένα. 11 Ἴσχουσι δὲ καὶ οἱ γόγγροι κυήματα· ἀλλ´ οὐκ ἐν πᾶσι τοῖς τόποις ὁμοίως τοῦτο ἐπίδηλον, οὐδὲ τὸ κύημα σφόδρα φανερὸν διὰ τὴν πιμελήν· ἴσχει γὰρ μακρόν, ὥσπερ καὶ οἱ ὄφεις. Ἀλλ´ ἐπὶ τὸ πῦρ τιθέμενον διάδηλον ποιεῖ· μὲν γὰρ πιμελὴ θυμιᾶται καὶ τήκεται, τὰ δὲ πηδᾷ καὶ ψοφεῖ ἐκθλιβόμενα. Ἔτι δ´ ἄν τις ψηλαφᾷ καὶ τρίβῃ τοῖς δακτύλοις, τὸ μὲν στέαρ λεῖον φαίνεται, τὸ δ´ ᾠὸν τραχύ. {572a} Ἔνιοι μὲν οὖν γόγγροι στέαρ μὲν ἔχουσιν ᾠὸν δ´ οὐδέν, οἱ δὲ τοὐναντίον στέαρ μὲν οὐδέν, ᾠὸν δὲ τοιοῦτον οἷον εἴρηται νῦν. [6,16] CHAPITRE XVI. 1 Les poissons ne frayent pas tous à la même époque, ni de la même manière; ils ne portent pas tous le même espace de temps. Avant l'accouplement, il se forme des troupes de mâles et de femelles; mais ils s'accouplent deux par deux, quand arrive le temps de la copulation et de la ponte. 2 Quelques-uns ne portent que trente jours ; d'autres portent encore moins ; mais tous portent un nombre de jours divisible par semaines. Ceux qui portent le plus longtemps sont les poissons qu'on appelle quelquefois Marinos. La sarge femelle est fécondée vers le mois de Posidon ; {571a} elle porte trente jours. Parmi les muges, ceux qu'on nomme Grosse-lèvre et le Morveux portent dans la même saison, et aussi longtemps que la Sarge. 3 Tous les poissons souffrent de la gestation; et c'est surtout à ce moment qu'ils sortent de l'eau ; on les voit se précipiter furieusement vers la terre ; et durant tout ce temps, ils sont dans un mouvement continuel, jusqu'à ce qu'ils aient jeté leur frai. C'est le muge qui semble le plus agité de tous; une fois les œufs pondus, ils se calment. Beaucoup de poissons cessent de porter quand il se produit des larves dans leur ventre ; car il s'en produit de petites et de vivantes qui expulsent les futures portées. 4 Les portées ont surtout lieu au printemps pour les poissons qui vont par bandes ; et pour la majeure partie, c'est vers l'équinoxe du printemps. Pour les autres, l'époque de l'année n'est plus la même ; c'est l'été pour les uns ; pour les autres, c'est l'équinoxe d'automne. Le premier à pondre, parmi tous ces poissons, c'est l'athérine; et il pond près de terre. Le dernier, c'est le Capiton. La preuve de cette distinction, c'est qu'on voit, d'abord le frai de l'un, et que le frai de l'autre ne se montre qu'en dernier lieu. 5 Le muge est aussi un des premiers à pondre. La saupe fraye, dans la plupart des pays, au début de l'été; elle fraye aussi à l'automne en certains endroits. L'aulopias, qu'on nomme aussi l'authias, fraye en été. Après ces poissons, viennent la dorade, le loup, le mormyre, et tous ceux qu'on appelle dromades, ou coureurs. Les derniers à pondre, parmi les poissons qui vont en troupes, sont le surmulet et le coracin. 6 Ces derniers poissons pondent vers l'automne; le surmulet pond dans la vase ; et c'est là ce qui fait qu'il pond tard ; car la vase reste froide bien longtemps. Le coracin pond plus tard encore que le surmulet, se transportant dans les algues, bien qu'il vive d'ordinaire dans les endroits rocheux. Il porte d'ailleurs très longtemps. Les maenides pondent après le solstice d'hiver. La plupart des autres poissons de mer frayent en été ; et ce qui semble le prouver, c'est qu'on n'en prend pas à cette époque. 7 La maenide est le plus fécond de tous les poissons ; et parmi les sélaciens, c'est la grenouille de mer. Mais ces grenouilles sont peu nombreuses, parce qu'elles sont très exposées à périr, la femelle déposant ses œufs en masse et près de terre. En général, les sélaciens sont les moins féconds, {571b} parce qu'ils sont vivipares; mais ils se conservent précisément à cause de leur grosseur. 8 Le poisson nommé l'aiguille est aussi un de ceux qui pondent tard. Beaucoup de ces poissons sont déchirés par leurs œufs avant de les perdre ; s'ils ne peuvent pas les garder, ce n'est point à cause du nombre ; c'est plutôt à cause de la grosseur. Comme pour les araignées-phalanges, les œufs sont répandus autour de la femelle de l'aiguille; elle pond ses petits près d'elle, et ils s'enfuient dès qu'on les touche. L'athérine se frotte le ventre sur le sable pour pondre ses œufs. 9 Les thons se fendent aussi comme l'aiguille, par l'excès de graisse; ils vivent deux ans. Les pêcheurs affirment ce fait en disant que, quand les thons-femelles manquent une année, les thons manquent également l'année suivante. Il semble, d'ailleurs, avoir un an de plus que les pélamydes. 10 Les thons et les maquereaux s'accouplent à la fin du mois d'Élaphébolion; et ils pondent dans les premiers jours d'Hécatombéon. Leurs œufs sont renfermés dans une sorte de poche. Les petits thons ont une croissance très rapide ; car lorsque ces poissons ont pondu dans le Pont, il sort de l'œuf ce que les uns appellent des Scordyles, mais ce que les gens de Byzance appellent des Auxides, parce qu'elles se développent en quelques jours. Ces Scordyles sortent avec les thons en automne ; et elles reviennent au printemps, étant déjà des Pélamydes. 11 En général, tous les poissons grossissent très vite ; mais tous ceux du Pont grossissent plus vite encore que les autres. De jour en jour, on peut voir grandir, par exemple, les Amies, ou Bonitons. D'une manière générale, on doit dire que, pour les mêmes poissons, mais dans des lieux qui ne sont pas les mêmes, les époques ne sont pas les mêmes non plus, ni pour l'accouplement, ni pour la gestation, ni pour l'éclosion des petits, ni pour leur bon développement. C'est ainsi que, dans certains pays, ceux qu'on appelle les coracins ne jettent leurs œufs qu'à l'époque de la moisson. Mais, dans la majorité des cas, les conditions que nous avons indiquées sont celles qui se produisent. 11 Les congres ont des œufs comme les autres ; mais on ne peut pas observer le fait également bien*dans tous les lieux; et leur portée n'est pas facile à voir, à cause de leur graisse. La portée est en longueur comme chez les serpents ; mais en mettant la bête sur le feu, on voit bien nettement les choses. La graisse se brûle et se fond, tandis que les œufs sautent et font du bruit en éclatant. Si, de plus, on les touche et si on les écrase entre les doigts, la graisse est molle, tandis que les œufs sont durs. {572a} Il y a bien quelques congres qui n'ont que de la graisse et pas du tout d'œufs. D'autres, au contraire, n'ont pas de graisse ; et leur œuf est comme on vient de le dire.


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Dernière mise à jour : 13/04/2010