[4,5] CHAPITRE V.
1 Τῶν δὲ ζῴων τὰ μὲν ὅλως οὐκ ἐπικυΐσκεται τὰ δ´ ἐπικυΐσκεται, καὶ τῶν ἐπικυϊσκομένων τὰ μὲν δύναται τὰ κυήματα ἐκτρέφειν, τὰ δὲ ποτὲ μὲν ποτὲ δ´ οὔ. Τοῦ δὲ μὴ ἐπικυΐσκεσθαι αἴτιον ὅτι μονοτόκα ἐστίν. (774) Τά τε γὰρ μώνυχα οὐκ ἐπικυΐσκεται καὶ τὰ τούτων μείζονα· διὰ γὰρ τὸ μέγεθος τὸ περίττωμα ἀναλίσκεται εἰς τὸ κύημα. 2 Πᾶσι γὰρ ὑπάρχει μέγεθος τούτοις σώματος, τῶν δὲ μεγάλων καὶ τὰ ἔμβρυα μεγάλα κατὰ λόγον ἐστίν· διὸ καὶ τὸ τῶν ἐλεφάντων ἔμβρυον ἡλίκον μόσχος ἐστίν. Τὰ δὲ πολυτόκα ἐπικυΐσκεται διὰ τὸ καὶ τῶν πλειόνων τοῦ ἑνὸς εἶναι θατέρῳ θάτερον ἐπικύημα. Τούτων δ´ ὅσα μὲν μέγεθος ἔχει, καθάπερ ἄνθρωπος, ἐὰν μὲν ἡ ἑτέρα ὀχεία τῆς ἑτέρας γένηται πάρεγγυς, ἐκτρέφει τὸ ἐπικυηθέν· ἤδη γὰρ ὦπται τὸ τοιοῦτον συμβεβηκός. 3 Αἴτιον δὲ τὸ εἰρημένον· καὶ γὰρ ἐν τῇ μιᾷ συνουσίᾳ πλεῖον τὸ ἀπιόν ἐστι σπέρμα, ὃ μερισθὲν ποιεῖ πολυτοκεῖν, ὧν ὑστερίζει θάτερον. Ὅταν δ´ ἤδη τοῦ κυήματος ηὐξημένου συμβῇ γίγνεσθαι τὴν ὀχείαν ἐπικυΐσκεται μέν ποτε, ὀλιγάκις μέντοι διὰ τὸ τὴν ὑστέραν συμμύειν ὡς τὰ πολλὰ μέχρι τῶν κυουμένων ταῖς γυναιξίν. Ὃν δὲ συμβῇ ποτε (καὶ γὰρ τοῦτ´ ἤδη γέγονεν), οὐ δύναται τελειοῦν, ἀλλὰ κυήματ´ ἐκπίπτει παραπλήσια τοῖς καλουμένοις ἐκτρώμασιν. 4 Ὥσπερ γὰρ ἐπὶ τῶν μονοτόκων διὰ τὸ μέγεθος εἰς τὸ προϋπάρχον τὸ περίττωμα τρέπεται πᾶν, οὕτω καὶ τούτοις, πλὴν ἐκείνοις μὲν εὐθύς, τούτοις δ´ ὅταν αὐξηθῇ τὸ ἔμβρυον· τότε γὰρ ἔχουσι παραπλησίως τοῖς μονοτόκοις. Ὁμοίως δὲ διὰ τὸ τὸν ἄνθρωπον φύσει πολυτόκον εἶναι, καὶ περιεῖναί τι τῷ μεγέθει τῆς ὑστέρας καὶ τοῦ περιττώματος, μὴ μέντοι τοσοῦτον ὥστε ἕτερον ἐκτρέφειν, μόνα τῶν ζῴων ὀχείαν ἐπιδέχεται κυοῦντα γυνὴ καὶ ἵππος, 5 ἡ μὲν διὰ τὴν εἰρημένην αἰτίαν ἡ δ´ ἵππος διά τε τὴν τῆς φύσεως στερρότητα καὶ τὸ περιεῖναί τι τῆς ὑστέρας μέγεθος, πλέον μὲν ἢ τῷ ἑνί, ἔλαττον δὲ ἢ ὥστε ἄλλο ἐπικυΐσκεσθαι τέλειον. Ἔστι δὲ φύσει ἀφροδισιαστικὸν διὰ τὸ ταὐτὸ πεπονθέναι τοῖς στερροῖς· ἐκεῖνά τε γὰρ τοιαῦτ´ ἐστὶ διὰ τὸ μὴ γίγνεσθαι κάθαρσιν (τοῦτο δ´ ἐστὶν ὥσπερ τοῖς ἄρρεσι τὸ ἀφροδισιάσαι) καὶ αἱ ἵπποι αἱ θήλειαι ἥκιστα προΐενται κάθαρσιν. Ἐν πᾶσι δὲ τοῖς ζῳοτοκοῦσι τὰ στερρὰ τῶν θηλέων ἀφροδισιαστικὰ διὰ τὸ παραπλησίως ἔχειν τοῖς ἄρρεσιν ὅταν συνειλεγμένον μὲν ᾖ τὸ σπέρμα, μὴ ἀποκρινόμενον δέ. Τοῖς (774a) γὰρ θήλεσιν ἡ τῶν καταμηνίων κάθαρσις σπέρματος ἔξοδός ἐστιν· ἔστι γὰρ τὰ καταμήνια σπέρμα ἄπεπτον ὥσπερ εἴρηται πρότερον. Διὸ καὶ τῶν γυναικῶν ὅσαι πρὸς τὴν ὁμιλίαν ἀκρατεῖς τὴν τοιαύτην, ὅταν πολυτοκήσωσι παύονται τῆς
πτοήσεως· ἐκκεκριμένη γὰρ ἡ σπερματικὴ περίττωσις οὐκέτι ποιεῖ τῆς ὁμιλίας ταύτης ἐπιθυμίαν. 6 Ἐν δὲ τοῖς ὄρνισιν αἱ θήλειαι τῶν ἀρρένων ἧττόν εἰσιν ἀφροδισιαστικαὶ διὰ τὸ πρὸς τῷ ὑποζώματι τὰς ὑστέρας ἔχειν, τὰ δ´ ἄρρενα τοὐναντίον· ἀνεσπασμένους γὰρ ἔχει τοὺς ὄρχεις ἐντός, ὥστ´ ἂν ᾖ τι γένος τῶν τοιούτων ὀρνίθων φύσει σπερματικὸν ἀεὶ δεῖσθαι τῆς ὁμιλίας ταύτης. Τοῖς μὲν οὖν θήλεσι τὸ κάτω καταβαίνειν τὰς ὑστέρας, τοῖς δ´ ἄρρεσι τὸ ἀνασπᾶσθαι τοὺς ὄρχεις συμβαίνει πρὸ ὁδοῦ πρὸς τὴν ὀχείαν.
7 Δι´ ἣν μὲν οὖν αἰτίαν τὰ μὲν οὐκ ἐπικυΐσκεται παντελῶς τὰ δ´ ἐπικυΐσκεται μέν, τὰ δὲ κυήματα ἐκτρέφει ὁτὲ μὲν ὁτὲ δ´ οὔ, καὶ διὰ τίν´ αἰτίαν τὰ μὲν ἀφροδισιαστικὰ τὰ δ´ οὐκ ἀφροδισιαστικὰ τῶν τοιούτων ἐστίν, εἴρηται.
8 Ἔνια δὲ τῶν ἐπικυϊσκομένων καὶ πολὺν χρόνον διαλειπούσης τῆς ὀχείας δύναται τὰ κυήματα ἐκτρέφειν, ὅσων σπερματικόν τε τὸ γένος ἐστὶ καὶ μὴ τὸ σῶμα μέγεθος ἔχει καὶ τῶν πολυτόκων ἐστίν· διὰ μὲν γὰρ τὸ πολυτοκεῖν εὐρυχωρίαν ἔχει τῆς ὑστέρας, διὰ δὲ τὸ σπερματικὸν εἶναι πολὺ προΐεται περίττωμα τῆς καθάρσεως· διὰ δὲ τὸ μὴ τὸ σῶμα μέγεθος ἔχειν ἀλλὰ πλείονι λόγῳ τὴν κάθαρσιν ὑπερβάλλειν τῆς εἰς τὸ κύημα τροφῆς δύναταί τε συνίστασθαι ζῷα καὶ ὕστερον καὶ ταῦτ´ ἐκτρέφειν. 9 Ἔτι δ´ αἱ ὑστέραι τῶν τοιούτων οὐ συμμεμύκασι διὰ τὸ περιεῖναι περίττωμα τῆς καθάρσεως. Τοῦτο δὲ καὶ ἐπὶ γυναικῶν ἤδη συμβέβηκεν· γίγνεται γάρ τισι κυούσαις κάθαρσις καὶ διὰ τέλους. Ἀλλὰ ταύταις μὲν παρὰ φύσιν (διὸ βλάπτει τὸ κύημα), τοῖς δὲ τοιούτοις τῶν ζῴων κατὰ φύσιν· οὕτω γὰρ τὸ σῶμα συνέστηκεν ἐξ ἀρχῆς, οἷον τὸ τῶν δασυπόδων· τοῦτο γὰρ ἐπικυΐσκεται τὸ ζῷον· οὔτε γὰρ τῶν μεγάλων ἐστὶ πολυτόκον τε (πολυσχιδὲς γάρ, τὰ δὲ πολυσχιδῆ πολυτόκα) καὶ σπερματικόν. 10 Δηλοῖ δ´ ἡ δασύτης· ὑπερβάλλει γὰρ τοῦ τριχώματος τὸ πλῆθος· καὶ γὰρ ὑπὸ τοὺς πόδας καὶ ἐντὸς τῶν γνάθων τοῦτ´ ἔχει τρίχας μόνον τῶν ζῴων. Ἡ δὲ δασύτης σημεῖον (775) πλήθους περιττώματός ἐστι, διὸ καὶ τῶν ἀνθρώπων οἱ δασεῖς ἀφροδισιαστικοὶ καὶ πολύσπερμοι μᾶλλόν εἰσι τῶν λείων. Ὁ μὲν οὖν δασύπους τὰ μὲν τῶν κυημάτων ἀτελῆ πολλάκις ἔχει, τὰ δὲ προΐεται τετελειωμένα τῶν τέκνων.
| [4,5] CHAPITRE V.
1 II y a des animaux chez lesquels il n'y a jamais de superfétation : chez d'autres au contraire, il y en a. Parmi ceux où la superfétation est possible, les uns peuvent amener à terme leurs fœtus, tandis que les autres, tantôt le peuvent, et tantôt ne le peuvent pas. Ce qui empêche la superfétation, c'est que les animaux sont unipares. Chez les solipèdes, il n'y a pas de superfétation, non plus que chez les animaux encore plus grands, où à cause de leur grosseur même, toute l'excrétion est employée à développer l'embryon. 2 Car tous les animaux de cet ordre ont des corps très grands; et les embryons des grands animaux doivent être grands comme eux, toute proportion gardée. Aussi, le petit de l'éléphant est-il de la grosseur d'un veau. Mais les animaux multipares sont capables de superfétation, parce que, du moment qu'au lieu d'un seul fœtus il y en a plusieurs, un de ces fœtus vient s'ajouter en surcroit à l'autre fœtus. Dans les animaux qui ont une certaine grosseur, comme l'homme, si une seconde copulation vient presque immédiatement après la première, l'embryon en surnombre peut se développer et se nourrir; et l'on a vu plus d'une fois ce cas se produire. 3 La cause en est celle que nous avons indiquée. Ainsi, dans la première copulation, le sperme a été plus abondant; et il rend possible en se divisant la formation de plusieurs fœtus, parmi lesquels l'un vient toujours en dernier lieu après les autres. Mais quand la copulation a lieu lorsque déjà le premier embryon a pris quelque croissance, il y a parfois superfétation ; cependant le fait est rare, parce que la matrice se referme chez la plupart des femmes jusqu'au temps de l'accouchement. Toutefois si le fait se produit, comme on l'a déjà vu, l'embryon ne peut venir à bien; et alors il est rejeté, comme il arrive dans ce qu'on appelle les fausses-couches. 4 De même que, dans les unipares qui ont une certaine grandeur, l'excrétion spermatique tourne tout entière au développement du premier embryon, de même, dans les multipares, le fait se produit également, a cette différence près que, chez les uns, c'est tout d'un coup qu'il se produit, et que, chez les autres, c'est seulement quand l'embryon a déjà pris quelque croissance. C'est ce qui a lieu chez l'homme, qui naturellement pourrait être multipare, si l'on regarde à la grandeur de la matrice et à l'abondance de la sécrétion, sans que d'ailleurs ni l'une ni l'autre ne puissent nourrir un second embryon. Il en résulte que seules, parmi les animaux, la femme et la jument, même quand elles ont déjà conçu, reçoivent encore les approches du mâle. 5 Pour la femme, c'est la raison qu'on vient de dire; mais la jument les souffre à cause de la rigidité de sa nature, et parce que sa matrice est assez grande pour recevoir plus d'un embryon, bien qu'elle ne le soit pas assez pour en recevoir encore un autre complètement. La jument est de sa nature très lascive, parce qu'elle est soumise à la même condition que tous les autres animaux dont la peau est épaisse comme du cuir. Cette disposition tient chez ces animaux à ce qu'ils n'ont point d'évacuation purifiante ; pour eux, cette évacuation est ce que le rut est pour les mâles; et les juments n'ont presque pas d'évacuation de ce genre. Dans tous les vivipares, les femelles à tissu rigide sont très portées à l'acte vénérien, parce qu'elles sont dans un état fort semblable à celui des mâles, quand leur sperme est accumulé et qu'il n'est pas encore expulsé. Dans les femelles, l'évacuation purgative des menstrues est une sortie de sperme ; car les menstrues, ainsi qu'on l'a déjà dit, ne sont que du sperme dont la coction est imparfaite. 6 Aussi, les femmes qui sont ardentes au rapprochement sexuel, perdent-elles cette excitation quand elles ont eu plusieurs enfants, parce que la sécrétion spermatique qui a été expulsée ne leur donne plus ces désirs, qu'elles ne pouvaient dominer. Chez les oiseaux, les femelles sont moins portées que les mâles à l'accouplement, parce qu'elles ont la matrice placée sous le diaphragme, tandis que les mâles sont organisés tout autrement; car leurs testicules sont suspendus à l'intérieur, de telle sorte que, quand une espèce de ces oiseaux a beaucoup de sperme, les mâles ne cessent pas d'avoir besoin d'accouplement. Chez les femelles, c'est parce que les matrices descendent, et chez les mâles parce que les testicules s'élèvent, que cette disposition facilite le rapprochement et y pousse.
7 D'après ce qui précède, on doit comprendre pourquoi certains animaux n'ont jamais de superfétation ; et pourquoi d'autres en ont, tantôt amenant leurs fœtus à terme, tantôt ne pouvant les y amener. On doit voir aussi pourquoi telles espèces sont lascives, et pourquoi telles autres ne le sont pas.
8 Quelques-unes de celles où la superfétation est possible peuvent amener leurs germes à bien, si la seconde copulation a eu lieu longtemps après la première; ce sont les espèces qui, ayant du sperme, n'ont pas le corps trop gros et qui peuvent avoir plusieurs petits. Précisément, parce qu'elles peuvent en avoir plusieurs à la fois, la matrice a de grandes dimensions; et comme ces espèces ont du sperme, l'évacuation purgative sort en grande abondance. Mais comme leur corps n'est pas très gros, et que l'évacuation est plus considérable qu'il ne faut pour nourrir l'embryon, ces espèces peuvent concevoir de nouveaux embryons et les amener à terme régulièrement. 9 Les matrices, dans ces animaux, ne se ferment pas, parce que la sécrétion purifiante surabonde toujours en elles. Ce curieux phénomène a été observé même sur des femmes. On en a vu qui étaient enceintes avoir leur évacuation et la conserver jusqu'à la fin de la grossesse. Mais chez les femmes, c'est là un accident contre nature, et le fœtus en souffre, tandis que, dans les espèces dont on vient de parler, le fait est tout naturel. C'est que leur corps est originairement ainsi organisé, comme on le voit chez les lièvres, qui présentent toujours des superfétations. Cet animal ne compte pas parmi les plus grands animaux; mais il fait beaucoup de petits; il est fissipède, et les fissipèdes sont en général très féconds. 10 En outre, il a beaucoup de sperme. Ce qui le prouve bien, c'est l'abondance de son poil, qui est vraiment extraordinaire. Il est le seul animal qui ait des poils sous les pieds et même en dedans des mâchoires. Cette abondance des poils indique toujours une sécrétion abondante; c'est si vrai que, parmi les hommes, ceux qui sont velus sont portés aux plaisirs du sexe ; et ils ont beaucoup plus de sperme que les hommes dépourvus de poils. Le lièvre a bien souvent des fœtus incomplets, en même temps qu'il a des petits très bien conformés.
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