[1,403b] ὁ δὲ ζέσιν τοῦ περὶ καρδίαν αἵματος (403b) καὶ θερμοῦ.
Τούτων δὲ ὁ μὲν τὴν ὕλην ἀποδίδωσιν, ὁ δὲ τὸ εἶδος καὶ τὸν λόγον. Ὁ μὲν γὰρ λόγος ὅδε τοῦ
πράγματος, ἀνάγκη δ' εἶναι τοῦτον ἐν ὕλῃ τοιᾳδί, εἰ ἔσται· ὥσπερ οἰκίας ὁ μὲν λόγος τοιοῦτος,
ὅτι σκέπασμα κωλυτικὸν φθορᾶς ὑπ' ἀνέμων καὶ ὄμβρων καὶ καυμάτων, ὁ δὲ φήσει λίθους καὶ
πλίνθους καὶ ξύλα, ἕτερος δ' ἐν τούτοις τὸ εἶδος <οὗ> ἕνεκα τωνδί. Τίς οὖν ὁ φυσικὸς τούτων;
Πότερον ὁ περὶ τὴν ὕλην, τὸν δὲ λόγον ἀγνοῶν, ἢ ὁ περὶ τὸν λόγον μόνον; Ἢ μᾶλλον ὁ ἐξ
ἀμφοῖν; Ἐκείνων δὲ δὴ τίς ἑκάτερος; Ἢ οὐκ ἔστιν εἷς ὁ περὶ τὰ πάθη τῆς ὕλης τὰ μὴ χωριστὰ
μηδ' ᾗ χωριστά, ἀλλ' ὁ φυσικὸς περὶ ἅπανθ' ὅσα τοῦ τοιουδὶ σώματος καὶ τῆς τοι- αύτης ὕλης
ἔργα καὶ πάθη, ὅσα δὲ μὴ τοιαῦτα, ἄλλος, καὶ περὶ τινῶν μὲν τεχνίτης, ἐὰν τύχῃ, οἷον τέκτων ἢ
ἰατρός, τῶν δὲ μὴ χωριστῶν μέν, ᾗ δὲ μὴ τοιούτου σώματος πάθη καὶ ἐξ ἀφαιρέσεως, ὁ
μαθηματικός, ᾗ δὲ κεχωρισμένα, ὁ πρῶτος φιλόσοφος; Ἀλλ' ἐπανιτέον ὅθεν ὁ λόγος. Ἐλέγομεν
δὴ ὅτι τὰ πάθη τῆς ψυχῆς οὕτως ἀχώριστα τῆς φυσικῆς ὕλης τῶν ζῴων, ᾗ γε τοιαῦθ' ὑπάρχει
<οἷα> θυμὸς καὶ φόβος, καὶ οὐχ ὥσπερ γραμμὴ καὶ ἐπίπεδον.
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Β'. § 1. Ἐπισκοποῦντας δὲ περὶ ψυχῆς ἀναγκαῖον, ἅμα διαποροῦντας περὶ ὧν εὐπορεῖν
δεῖ προελθόντας, τὰς τῶν προτέρων δόξας συμπαραλαμβάνειν ὅσοι τι περὶ αὐτῆς ἀπεφήναντο,
ὅπως τὰ μὲν καλῶς εἰρημένα λάβωμεν, εἰ δέ τι μὴ καλῶς, τοῦτ' εὐλαβηθῶμεν.
§ 2. Ἀρχὴ δὲ τῆς ζητήσεως προθέσθαι τὰ μάλιστα δοκοῦνθ' ὑπάρχειν αὐτῇ κατὰ φύσιν. Τὸ
ἔμψυχον δὴ τοῦ ἀψύχου δυσὶ μάλιστα διαφέρειν δοκεῖ, κινήσει τε καὶ τῷ αἰσθάνεσθαι.
Παρειλήφαμεν δὲ καὶ παρὰ τῶν προγενεστέρων σχεδὸν δύο ταῦτα περὶ ψυχῆς· φασὶ γὰρ ἔνιοι
καὶ μάλιστα καὶ πρώτως ψυχὴν εἶναι τὸ κινοῦν, οἰηθέντες δὲ τὸ μὴ κινούμενον αὐτὸ μὴ
ἐνδέχεσθαι κινεῖν ἕτερον, τῶν κινουμένων τι τὴν ψυχὴν ὑπέλαβον εἶναι.
| [1,403b] l'autre dirait que c'est un bouillonnement du sang (403b) ou de la
chaleur qui se porte au cœur. Ainsi l'un s'attache à la matière, l'autre à la forme et à la
notion. La notion est la forme de la chose; mais il faut nécessairement, si la chose est,
qu'elle soit dans une matière spéciale. Ainsi, prenant cette notion de la maison : Abri
qui nous empêche de souffrir de l'intempérie des vents, des pluies, des chaleurs, le
naturaliste parlera de pierres, de bois, de poutres; l'autre, au contraire, dira que la
forme de la maison est telle et qu'elle a telle fin. Où est ici le naturaliste? est-ce celui
qui ne parle que de la matière et qui ignore la notion? ou bien est-ce celui qui ne
connaît que cette notion? N'est-ce pas plutôt celui qui réunit les deux conditions?
Mais quel est celui d'entre eux qui les possède l'une et l'autre? Les modifications de la
matière non séparées d'elle, et en tant qu'elles n'en sont pas séparées, ne sont
étudiées que par le physicien, qui doit s'occuper de toutes les actions et de toutes les
modifications de tel corps spécial et de telle matière spéciale. Toutes les fois que l'on
ne considère pas le corps en tant qu'il est de telle façon, c'est à un autre que le
physicien de l'étudier; et dans certains cas, cet autre devient un artiste, ou, selon
l'occasion, architecte, médecin, etc. Quant aux modifications non séparées, mais qui
ne sont plus considérées comme appartenant à tel corps spécialement, et qui sont
considérées par abstraction, c'est l'affaire du mathématicien. En tant que séparées,
elles sont l'objet de la philosophie première.
Mais revenons à notre point de départ : nous disions que les modifications de l'âme
sont inséparables de la matière physique des êtres animés, en tant qu'elles sont, par
exemple, courage, crainte, etc. ; et elles ne sont pas du tout comme la ligne et la surface.
CHAPITRE II.
§ 1. Puisque nous nous proposons d'étudier l'âme, il est nécessaire, en même temps
que nous indiquons les doutes qu'il faut lever, d'examiner et de recueillir, avant
d'aller plus loin , les opinions de tous ceux qui antérieurement en ont dit quelque
chose; nous leur emprunterons ce qu'elles ont de vrai, et s'il y a quelques erreurs,
nous apprendrons à nous en défendre.
§ 2. Le début de notre recherche, c'est de poser tout d'abord les principes qui
paraissent le plus évidemment appartenir à la nature de l'âme. Ainsi, l'être animé
semble différer de l'être inanimé par deux choses surtout, le mouvement et la
sensibilité. Ce sont là aussi les deux seules distinctions à peu prés que les anciens
nous ont transmises sur l'âme. Quelques uns, en effet, disent que l'âme est surtout et
premièrement ce qui produit le mouvement. Pensant que ce qui ne se meut pas soi-
même peut encore moins mouvoir un autre, ils ont cru que l'âme était un des êtres
qui se meuvent.
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