HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les Nuées

Vers 1300-1399

  Vers 1300-1399

[1300] κεντῶν ὑπὸ τὸν πρωκτόν σε τὸν σειραφόρον.
Φεύγεις ; Ἔμελλόν σ᾿ ἆρα κινήσειν ἐγὼ
αὐτοῖς τροχοῖς τοῖς σοῖσι καὶ ξυνωρίσιν.
(ΧΟΡΟΣ) Οἷον τὸ πραγμάτων ἐρᾶν φλαύρων· γὰρ
γέρων ὅδ᾿ ἐρασθεὶς
ἀποστερῆσαι βούλεται
τὰ χρήμαθ᾿ ἁδανείσατο.
Κοὐκ ἔσθ᾿ ὅπως οὐ τήμερον
λήψεταί τι πρᾶγμ᾿ τοῦ-
τον ποήσει τὸν σοφι-
στὴν ὧν πανουργεῖν ἤρξατ᾿ ἐξ-
αίφνης λαβεῖν κακὸν τι.
Οἶμαι γὰρ αὐτὸν αὐτίχ᾿ εὑρήσειν ὅπερ
πάλαι ποτ᾿ ἐζήτει,
εἶναι τὸν υἱὸν δεινόν οἱ
γνώμας ἐναντίας λέγειν
τοῖσιν δικαίοις, ὥστε νι-
κᾶν ἅπαντας, οἵσπερ ἂν
ξυγγένηται, κἂν λέγῃ
παμπόνηρ᾿. Ἴσως δ᾿ ἴσως
βουλήσεται
κἄφωνον αὐτὸν εἶναι.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἰοὺ ἰού.
γείτονες καὶ ξυγγενεῖς καὶ δημόται,
ἀμυνάθετέ μοι τυπτομένῳ πάσῃ τέχνῃ.
Οἴμοι κακοδαίμων τῆς κεφαλῆς καὶ τῆς γνάθου.
μιαρέ, τύπτεις τὸν πατέρα ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Φήμ᾿, πάτερ.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ὁρᾶθ᾿ ὁμολογοῦνθ᾿ ὅτι με τύπτει ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Καὶ μάλα.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) μιαρὲ καὶ πατραλοῖα καὶ τοιχωρύχε.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Αὖθίς με ταὐτὰ ταῦτα καὶ πλείω λέγε.
Ἆρ᾿ οἶσθ᾿ ὅτι χαίρω πόλλ᾿ ἀκούων καὶ κακά ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) λακκόπρωκτε.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Πάττε πολλοῖς τοῖς ῥόδοις.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τὸν πατέρα τύπτεις ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Κἀποφανῶ γε νὴ Δία
ὡς ἐν δίκῃ σ᾿ ἔτυπτον.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) μιαρώτατε,
καὶ πῶς γένοιτ᾿ ἂν πατέρα τύπτειν ἐν δίκῃ ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἔγωγ᾿ ἀποδείξω καί σε νικήσω λέγων.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τουτὶ σὺ νικήσεις ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Πολύ γε καὶ ῥᾳδίως.
ἑλοῦ δ᾿ ὁπότερον τοῖν λόγοιν βούλει λέγειν.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ποίοιν λόγοιν ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Τὸν κρείττον᾿ τὸν ἥττονα.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἐδιδαξάμην μέντοι σε νὴ Δί᾿, μέλε,
τοῖσιν δικαίοις ἀντιλέγειν, εἰ ταῦτά γε
μέλλεις ἀναπείσειν, ὡς δίκαιον καὶ καλὸν
τὸν πατέρα τύπτεσθ᾿ ἐστὶν ὑπὸ τῶν υἱέων.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἀλλ᾿ οἴομαι μέντοι σ᾿ ἀναπείσειν, ὥστε γε
οὐδ᾿ αὐτὸς ἀκροασάμενος οὐδὲν ἀντερεῖς.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Καὶ μὴν ὅτι καὶ λέξεις ἀκοῦσαι βούλομαι.
(ΧΟΡΟΣ) Σὸν ἔργον, πρεσβῦτα, φροντίζειν ὅπῃ
τὸν ἄνδρα κρατήσεις,
ὡς οὗτος, εἰ μή τῳ ᾿πεποίθειν, οὐκ ἂν ἦν
οὕτως ἀκόλαστος.
Ἀλλ᾿ ἔσθ᾿ ὅτῳ θρασύνεται· δῆλόν γε τἀνθρώπου᾿
[1300] Je vais t'enfoncer l'aiguillon sous la croupe, porteur de longes ! Te sauveras-tu ? C'est moi qui t’'aurais mené bon train avec tes roues et ta paire de chevaux.
(Il rentre dans la maison.)
{Choeur 2}
(LE CHOEUR) Voilà ce que c'est que de se plaire aux bassesses ! Ce vieillard, qui en a la passion, veut frustrer l'argent qu'il a emprunté. Mais il est impossible qu'il ne soit pris aujourd'hui dans quelque affaire, et que ce sophiste, en retour des friponneries qu'il a mises en train, ne soit frappé d'un malheur imprévu. Je pense qu'il trouvera tout de suite ce qu'il demandait depuis longtemps, que son fils soit habile à exprimer des idées contraires à la justice, à vaincre tous ses adversaires, même en disant ce qu'il y a de plus mauvais. Mais peut-être, peut-être, voudra-t-il qu'il devienne muet.
{épisode 3} STREPSIADE, sortant précipitamment. Iou ! iou ! Voisins, parents, citoyens, au secours ! On me bat ! A moi, de toute votre aide ! Hélas! malheureux que je suis ! Oh ! la tête! Oh ! la mâchoire ! Scélérat, tu bats ton père !
(PHILIPPIDE) Oui, mon père !
(STREPSIADE) Vous le voyez, il avoue qu'il me bat.
(PHILIPPIDE) Sans doute.
(STREPSIADE) Scélérat, parricide, enfonceur de murailles !
(PHILIPPIDE) Répète-moi cela, répète et dis-en plus encore. Ne sais-tu pas que je prends un vif plaisir à entendre ces gros mots ?
(STREPSIADE) O derrière à tout le monde !
(PHILIPPIDE) Couvre-moi de roses.
(STREPSIADE) Tu bats ton père ?
(PHILIPPIDE) Et, par Zeus ! je te prouverai que j'ai eu raison de te battre.
(STREPSIADE) Infâme gredin, comment peut-il y avoir une raison de battre son père ?
(PHILIPPIDE) Je le démontrerai et je te vaincrai par mon discours.
(STREPSIADE) Moi, vaincu par toi !
(PHILIPPIDE) Tout ce qu'il y a de plus facile. Choisis lequel des deux Raisonnements tu veux que j'emploie.
(STREPSIADE) Quels deux Raisonnements ?
(PHILIPPIDE) Le fort et le faible.
(STREPSIADE) De par Zeus ! je t'ai fait donner une belle éducation, animal, en t'apprenant à contredire la justice, si tu me prouves qu'il est juste et beau que les pères soient battus par leurs fils !
(PHILIPPIDE) Mais je compte pourtant te le prouver si bien que, quand tu m'auras entendu, tu n'auras rien à répondre.
(STREPSIADE) Allons, je veux bien entendre ce que tu vas dire.
{agon 2}
(LE CHOEUR) C'est ton affaire, vieillard, de songer aux moyens de réduire un homme qui, s'il n'était sûr du succès, ne serait pas si insolent.
[1350] στι τό λῆμα.
Ἀλλ᾿ ἐξ ὅτου τὸ πρῶτον ἤρξαθ᾿ μάχη γενέσθαι
ἤδη λέγειν χρὴ πρὸς χορόν· πάντως δὲ τοῦτο δράσεις.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Καὶ μὴν ὅθεν γε πρῶτον ἠρξάμεσθα λοιδορεῖσθαι
ἐγὼ φράσω. ᾿πειδὴ γὰρ εἱστιώμεθ᾿, ὥσπερ ἴστε,
πρῶτον μὲν αὐτὸν τὴν λύραν λαβόντ᾿ ἐγὼ ᾿κέλευσα
ᾆσαι Σιμωνίδου μέλος, τὸν Κριόν, ὡς ἐπέχθη.
δ᾿ εὐθέως ἀρχαῖον εἶν᾿ ἔφασκε τὸ κιθαρίζειν
ᾄδειν τε πίνονθ᾿, ὡσπερεὶ κάχρυς γυναῖκ᾿ ἀλοῦσαν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Οὐ γὰρ τότ᾿ εὐθὺς χρῆν σ᾿ ἀράττεσθαί τε καὶ πατεῖσθαι,
ᾄδειν κελεύονθ᾿, ὡσπερεὶ τέττιγας ἑστιῶντα ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τοιαῦτα μέντοι καὶ τότ᾿ ἔλεγεν ἔνδον, οἷάπερ νῦν,
καὶ τὸν Σιμωνίδην ἔφασκ᾿ εἶναι κακὸν ποητήν.
Κἀγὼ μόλις μέν, ἀλλ᾿ ὅμως, ἠνεσχόμην τὸ πρῶτον.
Ἔπειτα δ᾿ ἐκέλευσ᾿ αὐτὸν ἀλλὰ μυρρίνην λαβόντα
τῶν Αἰσχύλου λέξαι τί μοι. Κᾆθ᾿ οὗτος εὐθὺς εἶπεν·
« Ἐγὼ γὰρ Αἰσχύλον νομίζω πρῶτον ἐν ποηταῖς,
ψόφου πλέων, ἀξύστατον, στόμφακα, κρημνοποιόν. »
Κἀνταῦθα πῶς οἴεσθέ μου τὴν καρδίαν ὀρεχθεῖν ;
Ὅμως δὲ τὸν θυμὸν δακὼν ἔφην· « Σὺ δ᾿ ἀλλὰ τούτων
λέξον τι τῶν νεωτέρων, ἅττ᾿ ἐστὶ τὰ σοφὰ ταῦτα. »
δ᾿ εὐθὺς ἦγ᾿ Εὐριπίδου ῥῆσίν τιν᾿, ὡς ἐκίνει
ἁδελφός, ᾿λεξίκακε, τὴν ὁμομητρίαν ἀδελφήν.
Κἀγὼ οὐκέτ᾿ ἐξηνεσχόμην, ἀλλ᾿ εὐθέως ἀράττω
πολλοῖς κακοῖς καἰσχροῖσι. Κᾆτ᾿ ἐντεῦθεν, οἷον εἰκός,
ἔπος πρὸς ἔπος ἠρειδόμεσθ᾿· εἶθ᾿ οὗτος ἐπαναπηδᾷ,
κἄπειτ᾿ ἔφλα με κἀσπόδει κἄπνιγε κἀπέτριβεν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Οὔκουν δικαίως, ὅστις οὐκ Εὐριπίδην ἐπαινεῖς,
σοφώτατον ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Σοφώτατον γ᾿ ἐκεῖνον, _τί σ᾿ εἴπω ;
Ἀλλ᾿ αὖθις αὖ τυπτήσομαι.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Νὴ τὸν Δί᾿, ἐν δίκῃ γ᾿ ἄν.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Καὶ πῶς δικαίως ; Ὅστις ᾿ναίσχυντέ σ᾿ ἐξέθρεψα
αἰσθανόμενός σου πάντα τραυλίζοντος, ὅτι νοοίης.
Εἰ μέν γε βρῦν εἴποις, ἐγὼ γνοὺς ἂν πιεῖν ἐπέσχον·
μαμμᾶν δ᾿ ἂν αἰτήσαντος, ἧκόν σοι φέρων ἂν ἄρτον·
κακκᾶν δ᾿ ἂν οὐκ ἔφθης φράσας, κἀγὼ λαβὼν θύραζε
ἐξέφερον ἂν καὶ προυσχόμην σε. Σὺ δέ με νῦν ἀπάγχων,
βοῶντα καὶ κεκραγόθ᾿ ὅτι
χεζητιῴην, οὐκ ἔτλης
ἔξω ᾿ξενεγκεῖν, μιαρέ,
θύραζέ μ᾿, ἀλλὰ πνιγόμενος
αὐτοῦ ᾿πόησα κακκᾶν.
(ΧΟΡΟΣ) Οἶμαί γε τῶν νεωτέρων τὰς καρδίας
πηδᾶν ὅτι λέξει.
Εἰ γὰρ τοιαῦτά γ᾿ οὗτος ἐξειργασμένος
λαλῶν ἀναπείσει,
τὸ δέρμα τῶν γεραιτέρων λάβοιμεν ἂν
ἀλλ᾿ οὐδ᾿ ἐρεβίνθου.
Σὸν ἔργον, καινῶν ἐπῶν κινητὰ καὶ μοχλευτά,
πειθώ τινα ζητεῖν, ὅπως δόξεις λέγειν δίκαια.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ὡς ἡδὺ καινοῖς πράγμασιν καὶ δεξιοῖς ὁμιλεῖν
[1350] Il est clair qu'il a quelque appui. Mais d'abord dis au Chœur par où a commencé votre querelle : c'est ce que tu dois faire tout de suite.
(STREPSIADE) Quel a été le point de départ de nos injures, je vais vous le dire. A la fin de notre repas, comme vous le savez, je l'ai engagé à prendre tout de suite sa lyre et à chanter la chanson de Simonide sur le Bélier et sa Toison. Il me répond aussitôt que c'est vieux jeu de prendre la lyre et de chanter à table, comme une femme qui moud de l'orge.
(PHILIPPIDE) Et je ne devais pas à l'instant même te battre et te piétiner, toi qui m'ordonnais de chanter comme si tu donnais à dîner à des cigales !
(STREPSIADE) Il m'a dit à la" maison ce qu'il redit maintenant. Il ajoutait que Simonide est un mauvais poète. J'ai de la peine à me contenir, je le fis pourtant d'abord. Alors je l'invitai à prendre une branche de myrte et à nous dire quelque chose d' Eschyle. Il me répond tout de suite : "Je crois qu'Eschyle est le premier des poètes, mais il est plein de fracas, incohérent, emphatique, escarpé." Comment croyez-vous que mon cœur bondit à ces paroles ? Cependant je dis, en me mordant l'âme : "Eh bien, chante-nous quelque chose des jeunes, un joli passage." Et lui de réciter aussitôt une tirade d'Euripide, où un frère, qu'un dieu nous soit en aide ! viole sa propre sœur. Je ne puis plus me contenir ; je l'accable aussitôt de reproches durs et humiliants. A partir de ce moment, comme il arrive, nous nous rejetons paroles sur paroles ; il bondit sur moi, puis il me pétrit, m'étrille, m'étrangle, me broie.
(PHILIPPIDE) N'avais-je pas raison? Ne pas louer Euripide, la sagesse même !
(STREPSIADE) La sagesse même ! Lui ! Ah ! si je pouvais parler ! Mais je serais encore battu.
(PHILIPPIDE) Oui, par Zeus! et je serais dans mon droit.
(STREPSIADE) Comment, dans ton droit ? Impudent ! C'est moi qui t'ai nourri, attentif, quand tu bégayais encore, à tout ce à quoi tu songeais. Dès que tu disais : "Bryn, " je comprenais, et je te présentais à boire. Quand tu demandais : "Mammân," j'arrivais et je t'apportais du pain. Je ne te donnais pas le temps de dire : "Kakkân ", je te prenais, je te transfërais à la porte et je te soutenais moi-même. Et toi, lorsque tu m'étranglais tout à l'heure, criant et hurlant que j'avais envie d'aller, tu n'as pas eu le cœur, scélérat, de me porter dehors, devant la porte, mais tu me serrais la gorge et je fis tout sous moi.
(LE CHOEUR) Je crois que le cœur des jeunes gens palpite du désir d'entendre ce qu'il va dire. Car si un homme qui a fait de pareilles choses, se disculpe en parlant, je n'estimerais pas la peau des vieux même un pois chiche. C'est ton affaire, remueur et lanceur de paroles nouvelles, de chercher la persuasion et de paraître t'exprimer selon la justice.
(PHILIPPIDE) Qu'il est doux de vivre au milieu des nouveautés, des inventions ingénieuses,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 4/04/2005