HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les Nuées

Vers 1100-1199

  Vers 1100-1199

[1100] Τουτονὶ γοῦν οἶδ᾿ ἐγὼ κἀκεινονὶ
καὶ τὸν κομήτην τουτονί.
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Τί δῆτ᾿ ἐρεῖς ;
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Ἡττήμεθ᾿. κινούμενοι,
πρὸς τῶν θεῶν δέξασθέ μου θοἰμάτιον, ὡς
ἐξαυτομολῶ πρὸς ὑμᾶς.
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Τί δῆτα ; Πότερα τοῦτον ἀπάγεσθαι λαβὼν
βούλει τὸν υἱόν, διδάσκω σοι λέγειν ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Δίδασκε καὶ κόλαζε καὶ μέμνησ᾿ ὅπως
εὖ μοι στομώσεις αὐτόν, ἐπὶ μὲν θάτερα
οἷον δικιδίοις, τὴν δ᾿ ἑτέραν αὐτοῦ γνάθον
στόμωσον οἵαν εἰς τὰ μείζω πράγματα.
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Ἀμέλει, κομιεῖ τοῦτον σοφιστὴν δεξιόν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ὠχρὸν μὲν οὖν οἶμαί γε καὶ κακοδαίμονα.
(ΧΟΡΟΣ) Χωρεῖτέ νυν. Οἶμαι δὲ σοὶ ταῦτα μεταμελήσειν.
Τοὺς κριτὰς κερδανοῦσιν, ἤν τι τόνδε τὸν χορὸν
ὠφελῶσ᾿ ἐκ τῶν δικαίων, βουλόμεσθ᾿ ἡμεῖς φράσαι.
Πρῶτα μὲν γάρ, ἢν νεᾶν βούλησθ᾿ ἐν ὥρᾳ τοὺς ἀγρούς,
ὕσομεν πρώτοισιν ὑμῖν, τοῖσι δ᾿ ἄλλοις ὕστερον.
Εἶτα τὸν καρπὸν τεκούσας ἀμπέλους φυλάξομεν,
ὥστε μήτ᾿ αὐχμὸν πιέζειν μήτ᾿ ἄγαν ἐπομβρίαν.
Ἤν δ᾿ ἀτιμάσῃ τις ἡμᾶς θνητὸς ὢν οὔσας θεάς,
προσεχέτω τὸν νοῦν πρὸς ἡμῶν οἷα πείσεται κακά,
λαμβάνων οὔτ᾿ οἶνον οὔτ᾿ ἄλλ᾿ οὐδὲν ἐκ τοῦ χωρίου.
Ἡνίκ᾿ ἂν γὰρ αἵ τ᾿ ἐλαῖαι βλαστάνωσ᾿ αἵ τ᾿ ἄμπελοι,
ἀποκεκόψονται· τοιαύταις σφενδόναις παιήσομεν.
Ἤν δὲ πλινθεύοντ᾿ ἴδωμεν, ὕσομεν καὶ τοῦ τέγους
τὸν κέραμον αὐτοῦ χαλάζαις στρογγύλαις συντρίψομεν.
Κἂν γαμῇ ποτ᾿ αὐτὸς τῶν ξυγγενῶν τῶν φίλων,
ὕσομεν τὴν νύκτα πᾶσαν, ὥστ᾿ ἴσως βουλήσεται
κἂν ἐν Αἰγύπτῳ τυχεῖν ὢν μᾶλλον κρῖναι κακῶς.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Πέμπτη, τετράς, τρίτη· μετὰ ταύτην δευτέρα·
εἶθ᾿ ἣν ἐγὼ μάλιστα πασῶν ἡμερῶν
δέδοικα καὶ πέφρικα καὶ βδελύττομαι,
εὐθὺς μετὰ ταύτην ἔσθ᾿ ἕνη τε καὶ νέα.
Πᾶς γάρ τις ὀμνύς, οἷς ὀφείλων τυγχάνω,
θείς μοι πρυτανεῖ᾿ ἀπολεῖν μέ φησι κἀξολεῖν.
Κἀμοῦ μέτριά τε καὶ δίκαι᾿ αἰτουμένου,
δαιμόνιε, τὸ μέν τι νυνὶ μὴ λάβῃς,
τὸ δ᾿ ἀναβαλοῦ μοι, τὸ δ᾿ ἄφεσ, οὔ φασίν ποτε
οὕτως ἀπολήψεσθ᾿, ἀλλὰ λοιδοροῦσί με
ὡς ἄδικός εἰμι, καὶ δικάσεσθαί φασί μοι.
Νῦν οὖν δικαζέσθων. Ὀλίγον γάρ μοι μέλει,
εἴπερ μεμάθηκεν εὖ λέγειν Φειδιππίδης.
Τάχα δ᾿ εἴσομαι κόψας τὸ φροντιστήριον.
Παῖ, ἠμί, παῖ, παῖ.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Στρεψιάδην ἀσπάζομαι.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Κἄγωγέ σ᾿. Ἀλλὰ τουτονὶ πρῶτον λαβέ.
Χρὴ γὰρ ἐπιθαυμάζειν τι τὸν διδάσκαλον.
Καί μοι τὸν υἱόν, εἰ μεμάθηκε τὸν λόγον
ἐκεῖνον, εἴφ᾿, ὃν ἀρτίως εἰσήγαγες.
[1100] En voilà un que je connais ; celui-là encore, et cet autre avec ses longs cheveux.
(L'INJUSTE) Eh bien, que dis-tu ?
(LE JUSTE) Nous sommes vaincus, êtres infâmes. Au nom des dieux ! recevez mon manteau: je passe de votre côté.
(Ils s'en vont.)
{épisode 2}
(SOCRATE) Qu'est-ce à dire ? Veux-tu prendre ton fils, le remmener, ou que je l'instruise à parler ?
(STREPSIADE) Instruis-le, châtie-le, et souviens-toi de bien lui affiler la langue, de manière qu'il ait l'une des deux mâchoires pour les petites causes et l'autre mâchoire pour les grandes affaires.
(SOCRATE) Sois tranquille ; tu auras chez toi un sophiste habile.
(STREPSIADE) Pâle, je crois, et misérable.
(Ils entrent chez Socrate.)
{Parabase 3}
(LE CHOEUR) Entrez maintenant. Je crois que tu t'en repentiras. Ce que les juges gagneront, s'ils accordent au Chœur un appui légitime, nous voulons le dire. Et, premièrement, si vous voulez labourer vos champs, à la saison, nous pleuvrons sur vous d'abord, et sur les autres ensuite. Puis nous garderons les fruits et les vignes de manière qu'ils ne souffrent ni de la sécheresse, ni d'une pluie excessive. Mais si un de vous, mortels, nous offense, nous déesses, qu'il songe quels maux il endurera de nous, ne recueillant ni vin, ni rien, de son champ. Quand les oliviers et les vignes pousseront, ils seront rasés, tant nous les frapperons de frondes. Si nous le voyons faire des briques, nous pleuvrons, et nous briserons sous des tas de grêle les tuiles de son toit. S'il se marie, lui, ou quelqu'un de ses parents ou de ses amis, nous pleuvrons toute la nuit, si bien qu'il aimerait mieux se trouver en Egypte que d'avoir jugé injustement.
{Scène lyrique 2}
(STREPSIADE) Il sort de chez lui, chargé d'un sac de farine, et se dirige vers la porte de Socrate. Cinq, quatre, trois, puis deux, et enfin celui de tous les jours que je redoute le plus, qui me fait frissonner, que je déteste, ce maudit jour de la lune vieille et nouvelle. C'est un serment fait par tous ceux à qui je dois, et qui déposent leurs assignations au tribunal des Prytanes, de me ruiner, de me perdre, malgré la modération et la justice de mes propositions : "Mon cher, ne me demande pas cela maintenant, donne-moi du temps pour cette somme, fais-moi quitte de cette autre !" Ils prétendent qu'ainsi ils ne recevront rien ; ils m'injurient, disant que je leur fais du tort et qu'ils vont me citer devant les juges. Qu'ils me citent donc ; je m'en soucie peu, aujourd'hui que Phidippide a appris l'art de bien parler. Je vais, du reste, m'en assurer, en frappant à la porte du philosophoir... Enfant ! holà ! Enfant, enfant !
(SOCRATE) Strepsiade, bonjour.
(STREPSIADE) A toi aussi bonjour. Mais d'abord accepte ce sac. Il est juste de faire un joli cadeau à son maître. Et mon fils, a-t-il appris le fameux Raisonnement, ce garçon que tu as emmené tantôt ?
[1150] (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Μεμάθηκεν.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Εὖ γ᾿, παμβασίλει᾿ Ἀπαιόλη.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὥστ᾿ ἀποφύγοις ἂν ἥντιν᾿ ἂν βούλῃ δίκην.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Κεἰ μάρτυρες παρῆσαν ὅτ᾿ ἐδανειζόμην ;
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Πολλῷ γε μᾶλλον, κἂν παρῶσι χίλιοι.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Βοάσομαι τἄρα τὰν ὑπέρτονον
βοάν. Ἰώ, κλάετ᾿ ὦβολοστάται,
αὐτοί τε καὶ τἀρχαῖα καὶ τόκοι τόκων.
Οὐδὲν γὰρ ἄν με φλαῦρον ἐργάσαισθ᾿ ἔτι,
οἷος ἐμοὶ τρέφεται
τοῖσδ᾿ ἐνὶ δώμασι παῖς
ἀμφήκει γλώττῃ λάμπων,
πρόβολος ἐμός, σωτὴρ δόμοις, ἐχθροῖς βλάβη,
λυσανίας πατρῴων μεγάλων κακῶν·
͵ὃν κάλεσον τρέχων ἔνδοθεν ὡς ἐμέ.
τέκνον, παῖ, ἔξελθ᾿ οἴκων,
ἄϊε σοῦ πατρός.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὅδ᾿ ἐκεῖνος ἀνήρ.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) φίλος, φίλος.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἄπιθι λαβών.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἰὼ ἰώ, τέκνον. Ἰώ, ἰοῦ ἰοῦ.
Ὡς ἥδομαί σου πρῶτα τὴν χροιὰν ἰδών.
Νῦν μέν γ᾿ ἰδεῖν εἶ πρῶτον ἐξαρνητικὸς
κἀντιλογικός, καὶ τοῦτο τοὐπιχώριον
ἀτεχνῶς ἐπανθεῖ, τὸ τί λέγεις σύ ; Καὶ δοκεῖν
ἀδικοῦντ᾿ ἀδικεῖσθαι, καὶ κακουργοῦντ᾿, οἶδ᾿ ὅτι.
Ἐπὶ τοῦ προσώπου τ᾿ ἐστὶν Ἀττικὸν βλέπος.
Νῦν οὖν ὅπως σώσεις μ᾿, ἐπεὶ κἀπώλεσας.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Φοβεῖ δὲ δὴ τί ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τὴν ἕνην τε καὶ νέαν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἕνη γάρ ἐστι καὶ νέα τις ἡμέρα ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Εἰς ἥν γε θήσειν τὰ πρυτανεῖά φασί μοι.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἀπολοῦσ᾿ ἄρ᾿ αὔθ᾿ οἱ θέντες. Οὐ γάρ ἐσθ᾿ ὅπως
μί᾿ ἡμέρα γένοιτ᾿ ἂν ἡμέραι δύο.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Οὐκ ἂν γένοιτο ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Πῶς γάρ, εἰ μή περ γ᾿ ἅμα
αὑτὴ γένοιτ᾿ ἂν γραῦς τε καὶ νέα γυνή.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Καὶ μὴν νενόμισταί γ᾿.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Οὐ γὰρ οἶμαι τὸν νόμον
ἴσασιν ὀρθῶς ὅτι νοεῖ.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Νοεῖ δὲ τί ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Σόλων παλαιὸς ἦν φιλόδημος τὴν φύσιν.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τουτὶ μὲν οὐδέν πω πρὸς ἕνην τε καὶ νέαν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἐκεῖνος οὖν τὴν κλῆσιν εἰς δύ᾿ ἡμέρας
ἔθηκεν, εἴς γε τὴν ἕνην τε καὶ νέαν,
ἵν᾿ αἱ θέσεις γίγνοιντο τῇ νουμηνίᾳ.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἳνα δὴ τί τὴν ἕνην προσέθηκεν ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἵν᾿, μέλε,
παρόντες οἱ φεύγοντες ἡμέρᾳ μιᾷ
πρότερον ἀπαλλάττοινθ᾿ ἑκόντες· εἰ δὲ μή,
ἕωθεν ὑπανιῷντο τῇ νουμηνίᾳ.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Πῶς οὐ δέχονται δῆτα τῇ νουμηνίᾳ
ἁρχαὶ τὰ πρυτανεῖ᾿, ἀλλ᾿ ἕνῃ τε καὶ νέᾳ ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ὅπερ οἱ προτένθαι γὰρ δοκοῦσί μοι παθεῖν·
ὅπως τάχιστα τὰ πρυτανεῖ᾿ ὑφελοίατο,
[1150]
(SOCRATE) Il l'a appris.
(STREPSIADE) Bien, ô souveraine Fourberie !
(SOCRATE) De sorte que tu vas gagner tous les procès que tu voudras.
(STREPSIADE) Quand même il y aurait des témoins que j'ai emprunté ?
(SOCRATE) D'autant mieux, fussent-ils mille.
(STREPSIADE) Je crierai donc à haute voix : "Ohé ! soyez maudits, peseurs d'oboles, vous, le principal, et les intérêts des intérêts ! Vous ne me nuirez plus désormais. Pour moi s'élève dans cette maison un fils, dont la langue brille, à deux tranchants, mon soutien, le sauveur de la famille, le fléau de mes ennemis, le libérateur des grandes infortunes de son père." Cours l'appeler de là dedans, qu'il vienne vers moi. Mon fils, mon enfant, sors de la maison ; entends la voix de ton père.
(SOCRATE) Le voici.
(STREPSIADE) Ami, ami.
(SOCRATE) Prends ton fils, et va-t'en.
(STREPSIADE) O mon fils ! Oh ! oh ! Quelle joie je goûte tout d'abord à voir ce teint! Maintenant, à te voir, tu es tout de suite un homme prêt à nier, à contredire. C'est franchement chez toi une fleur du terroir que ces mots: « Qu'as-tu à dire? » et cette apparence d'offensé quand on offense et qu'on fait tort aux autres; je vois cela. Tu as sur ton visage le regard attique. Maintenant vois à me sauver, puisque c'est toi qui m'as perdu.
(PHILIPPIDE) Qu'est-ce qui te fait peur ?
(STREPSIADE) La lune vieille et nouvelle.
(PHILIPPIDE) Qu'est-ce que la lune vieille et nouvelle ?
(STREPSIADE) Le jour où ils disent qu'ils déposeront leurs assignations au tribunal des Prytanes.
(PHILIPPIDE) Adieu leurs assignations ! Il n'y a pas moyen qu'un jour soit deux jours.
(STREPSIADE) Il n'y a pas moyen ?
(PHILIPPIDE) Non ; à moins que la même femme ne soit en même temps vieille et jeune.
(STREPSIADE) Mais la loi le veut.
(PHILIPPIDE) Je crois qu'ils n'en comprennent pas bien le sens.
(STREPSIADE) Quel en est le sens ?
(PHILIPPIDE) Le vieux Solon était, de sa nature, ami du peuple.
(STREPSIADE) Cela ne fait rien à la lune vieille et nouvelle.
(PHILIPPIDE) Celui-ci fixa deux jours pour la citation, la lune vieille et la lune nouvelle, afin que les consignations fussent déposées à la nouvelle lune.
(STREPSIADE) Pourquoi donc a-t-il ajouté la vieille ?
(PHILIPPIDE) Afin, pauvre homme, que les débiteurs assignés eussent d'abord un jour pour arranger l'affaire de gré à gré ; sinon, pour qu'on redoublât les poursuites le matin même de la nouvelle lune.
(STREPSIADE) Pourquoi alors les magistrats ne reçoivent-ils pas les consignations le premier jour du mois, mais le jour de la vieille et nouvelle lune ?
(PHILIPPIDE) Ils me paraissent agir en cela comme les gourmets: afin de profiter le plus tôt possible des sommes déposées,


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Dernière mise à jour : 4/04/2005