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[3,87] 87. " Ἴστε δέ," ἔφη, καὶ ἐφ' οἷς ὁ Ἀντώνιος ἔναγχος ἡττήθη οἷά τε
τοὺς Πομπηιανοὺς ἐπύθεσθε ἐν ἄστει πεποιηκέναι κατὰ τῶν
τινας δωρεὰς παρὰ Καίσαρος εἰληφότων. Τί δὴ πιστὸν ἢ ὑμῖν
ὧν ἐλάβετε παρ' ἐκείνου χωρίων τε καὶ χρημάτων ἢ ἐμοὶ τῆς
σωτηρίας, ὧδε ἐν τῇ βουλῇ δυναστευόντων τῶν οἰκείων τοῖς
σφαγεῦσι; Κἀγὼ μὲν ἐκδέξομαι τὸ τέλος, ὅ τι ἂν ἐπιγίγνηταί μοι
ικαλὸν γάρ τι καὶ παθεῖν πατρὶ ἐπικουροῦντἀ, ὑπὲρ δὲ ὑμῶν
δέδια τοιῶνδε καὶ τοσῶνδε, κινδυνευόντων ἐς ἐμὴν καὶ τοῦ
πατρὸς χάριν. Ἴστε μὲν δή με καθαρεύοντα φιλοτιμίας, ἐξ οὗ
στρατηγεῖν μοι διδόντων ὑμῶν ὑπὸ σημείοις οὐκ ἐδεχόμην· ἓν
δὲ μόνον ὁρῶ νῦν ἀμφοτέροις σωτήριον, εἰ δι' ὑμῶν ὕπατος
ἀποδειχθείην. Τά τε γὰρ παρὰ τοῦ πατρὸς ὑμῖν δοθέντα πάντα
βέβαια ἔσται, ἀποικίαι τε προσέσονται αἱ ἔτι ὀφειλόμεναι, καὶ
γέρα πάντα ἐντελῆ· ἐγώ τε τοὺς φονέας ὑπὸ δίκην ἀγαγὼν τοὺς
ἄλλους ἂν ὑμῖν καταλύσαιμι πολέμους.
| [3,87] 87. "Vous connaissez, aussi," dit-il, "la raison pour
laquelle Antoine a été récemment vaincu, vous
avez entendu ce que les Pompéiens ont fait dans
la ville des cadeaux reçus de César. Quelle
confiance pouvez-vous encore avoir de garder les
terres et l'argent que vous avez reçus de lui, et
quelle confiance dois-je avoir dans ma propre
sûreté, alors que les parents des meurtriers
dominent ainsi le sénat? Pour ma part j'accepterai
mon destin, quelqu'il puisse être, parce que il est
honorable de tout souffrir pour servir un père; mais
je crains pour vous tous, hommes valeureux, qui
avez couru des dangers en mon nom et au nom
de mon père. Vous savez que j'ai été exempt de
toute ambition quand j'ai refusé la préture que
vous m'avez offerte avec les insignes de cette
charge. Je ne vois maintenant qu'un seul chemin
sûr pour nous tous: obtenir le consulat avec votre
aide. Dans ce cas tous les cadeaux de mon père
vous seront confirmés, les colonies qui vous sont
encore dues vous seront données, et toutes vos
récompenses vous seront payées entièrement; et
moi je punirai les meurtriers et vous débarrasserai des guerres."
| [3,88] 88. Ὧν λεγομένων ἥ τε στρατιὰ προθύμως ἐπεβόησε, καὶ τοὺς
λοχαγοὺς αὐτίκα ἔπεμπον αἰτήσοντας τὴν ἀρχὴν τῷ Καίσαρι.
Ὑποκριναμένης δὲ τῆς βουλῆς τὴν ἡλικίαν, ἔλεγον οἱ λοχαγοὶ ἃ
ἐδιδάχθησαν, ὅτι καὶ πάλαι Κορουῖνός τε ἄρξειε νεώτερος ὢν ἔτι
καὶ Σκιπίων ὕστερον, ὅ τε πρότερος καὶ ὁ δεύτερος, καὶ ἐκ τῆς
νεότητος ἑκάστου πολλὰ ὄναιτο ἡ πατρίς. Τά τε ἔναγχος ταῦτα
καὶ Πομπήιον Μάγνον αὐτοῖς καὶ Δολοβέλλαν προύφερον,
αὐτῷ τε Καίσαρι ἤδη δεδόσθαι τὴν ἀρχὴν μετιέναι θᾶσσον ἐτῶν
δέκα. Ταῦτα τῶν λοχαγῶν σὺν πλέονι παρρησίᾳ λεγόντων, οὐκ
ἀνασχόμενοί τινες τῶν βουλευτῶν λοχαγοὺς ὄντας ὧδε
παρρησιάζεσθαι, ἐπέπλησσον ὡς θρασυνομένοις ὑπὲρ τὸ
στρατιώταις πρέπον. Καὶ ὁ στρατὸς πυθόμενος ἔτι μᾶλλον
ὠργίζοντο καὶ ἄγειν σφᾶς εὐθὺς ἐκέλευον ἐς τὴν πόλιν, ὡς
αὐτοὶ χειροτονήσοντες αὐτὸν ἐξαιρέτῳ χειροτονίᾳ, Καίσαρος
υἱὸν ὄντα, πολλά τε τὸν πρότερον Καίσαρα ἀπαύστως
εὐφήμουν. Ὧδε δὲ αὐτοὺς ὁρμῆς ἔχοντας ὁ Καῖσαρ ἰδὼν ἦγεν
εὐθὺς ἀπὸ τῆς συνόδου, ὀκτὼ τέλη πεζῶν καὶ ἵππον ἱκανὴν καὶ
ὅσα ἄλλα τοῖς τέλεσι συνετάσσετο. Περάσας δὲ τὸν Ῥουβίκωνα
ποταμὸν ἐκ τῆς Κελτικῆς ἐς τὴν Ἰταλίαν, ὅν τινα αὐτοῦ καὶ ὁ
πατὴρ ὁμοίως ἐπὶ τῷ πολιτικῷ πολέμῳ πρῶτον ἐπέρασεν, ἐς
δύο πάντας διῄρει· καὶ τὸ μὲν ἕπεσθαι κατὰ σχολὴν ἐκέλευσε,
τὸ δὲ ἄμεινον ἐπιλεξάμενος ἐτρόχαζεν, ἐπειγόμενος ἔτι
ἀπαρασκεύους καταλαβεῖν. Μέρους τε τῶν χρημάτων
ὑπαντῶντος, ἃ ἐς τὰ γέρα τοῖς στρατιώταις ἡ βουλὴ πεπόμφει,
δείσας ἐπὶ τοῖς μισθοφόροις ὁ Καῖσαρ προύπεμπε κρύφα τοὺς
ἐκφοβήσοντας· καὶ οἱ μὲν ἔφευγον μετὰ τῶν χρημάτων.
| [3,88] 88. À ces mots l'armée applaudit à tout rompre, et
immédiatement envoya ses centurions réclamer le
consulat pour Octave. Quand le sénat lui reprocha
sa jeunesse, les centurions répondirent, comme
on leur avait appris, que dans les temps anciens
Corvinus avait exercé cette charge et plus tard les
Scipions, l'ancien et le jeune, avant l'âge légal, et
que le pays avait fort profité de leur jeunesse. Ils
citèrent, comme exemples récents, Pompée le
Grand et Dolabella et dirent qu'on l'avait accepté
que César lui-même soit candidat au consulat dix
ans avant l'âge légal. Tandis que les centurions
discutaient avec beaucoup d'audace, certains des
sénateurs, qui ne pouvaient supporter que des
centurions employassent une telle liberté de la
parole, leur reprochèrent de dépasser les limites
de la discipline militaire. Quand l'armée entendit
cela, elle s'exaspéra encore plus et exigea d'entrer
immédiatement dans la ville, en disant qu'ils
organiseraient une élection spéciale et porteraient
Octave au consulat parce qu'il était le fils de
César. En même temps ils exaltaient sans fin le
premier César. Quand Octave les vit dans une
telle agitation, il emmena aussitôt de l'assemblée
huit légions d'infanterie et un nombre
correspondant de cavaliers, et des troupes
auxiliaires qui servaient avec les légions. Après,
traversant le fleuve Rubicon qui séparait la
province gauloise de l'Italie, - cours d'eau que son
père avait traversé de la même manière au début
de la guerre civile, - il divisa son armée en deux
parties. A une de ces parties il donna l'ordre de
marcher lentement. L'autre et la meilleure,
composée d'hommes d'élite, s'avança à marche
forcée, se pressant afin de prendre la ville non
préparée. Rencontrant un convoi sur la route avec
une partie de l'argent que le sénat avait envoyé
comme présent aux soldats, Octave craignit l'effet
qu'il pourrait avoir sur ses mercenaires. Alors
secrètement il envoya des troupes pour effrayer le
convoi, et ils s'enfuirent avec l'argent.
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