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Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre III

Paragraphes 85-86

  Paragraphes 85-86

[3,85] 85. Ἐξαγγελθέντων δὲ τῶνδε ἐς Ῥώμην θαυμαστὴ καὶ αἰφνίδιος ἦν αὖθις μεταβολή, τῶν μὲν ἐκ τῆς οὐ πρὸ πολλοῦ καταφρονήσεως ἐς δέος, τῶν δὲ ἐς θάρσος ἀπὸ τοῦ δέους μεθισταμένων. Αἵ τε προγραφαὶ τῶν δέκα ἀνδρῶν κατεσπῶντο σὺν ὕβρει, καὶ αἱ χειροτονίαι τῶν ὑπάτων ἐπείχοντο ἔτι μᾶλλον· τε βουλὴ πάμπαν ἀποροῦσα, καὶ δεδιυῖα, μὴ συνθοῖντο ἀλλήλοις τε Καῖσαρ καὶ Ἀντώνιος, ἔπεμπε μὲν ἐς Βροῦτόν τε καὶ Κάσσιον κρύφα ἀπὸ σφῶν Λεύκιον καὶ Πάνσαν, ὡς ἐπὶ θέας εἰς Ἑλλάδα ἐξιόντας, ἀμύνειν αὑτοῖς ἐς δύναιντο, μετεκάλει δὲ ἐκ Λιβύης ἀπὸ τριῶν τῶν ὑπὸ Σέξτιον δύο τέλη, καὶ τὸ τρίτον ἐκέλευε Κορνιφικίῳ παραδοθῆναι, τῆς ἑτέρας ἄρχοντι Λιβύης καὶ τὰ τῆς βουλῆς φρονοῦντι, εἰδότες μὲν καὶ τούσδε Γαΐῳ Καίσαρι ἐστρατευμένους καὶ τὰ ἐκείνου πάντα ὑπονοοῦντες· δὲ ἀπορία σφᾶς ὧδε ἤπειγεν, ἐπεὶ καὶ τὸν νέον Καίσαρα, δεδιότες μὴ συνθοῖτο Ἀντωνίῳ, στρατηγὸν αὖθις ἐπὶ Ἀντωνίῳ μάλα ἀπρεπῶς ἐχειροτόνουν ἅμα Δέκμῳ. [3,85] 85. Quand ces faits furent connus à Rome il y eut un autre changement merveilleux et soudain. Ceux qui jusqu'alors avaient méprisé Antoine prirent peur, alors que la crainte des d'autres se transforma en courage. Les édits des décemvirs furent arrachés au milieu du la dérision, et l'élection du consul fut de nouveau remise à plus tard. Le sénat, qui ne savait plus que faire dans la crainte qu'Octave et Antoine forment une alliance, envoyèrent en secret deux des leurs, Lucius et Pansa, à Brutus et à Cassius, sous prétexte de s'occuper des jeux en Grèce, pour les inviter à leur donner toute l'aide possible. Il rappela d'Afrique deux des trois légions de Sextius, et ordonna de donner le commandement de la troisième à Cornificius, qui commandait une autre partie de l'Afrique, et favorisait le parti sénatorial, bien qu'ils sussent que ces légions avaient servi sous Caius Caesar, et qu'ils suspectassent tout de lui, mais leur embarras les conduisit à agir ainsi, depuis qu'ils avaient nommé, assez maladroitement, Octave comme général avec Decimus contre Antoine, parce que ils craignaient qu'il ne fasse alliance avec Antoine.
[3,86] 86. δὲ Καῖσαρ ἤδη τὸν στρατὸν εἰς ὀργὴν ὑπέρ τε αὑτοῦ, ὡς συνεχῶς ὑβριζόμενος, ἀνεκίνει καὶ ὑπὲρ σφῶν ἐκείνων, ἐπὶ δευτέραν στρατείαν πεμπομένων, πρὶν ἐπὶ τῇ προτέρᾳ λαβεῖν τὰς πεντακις χιλίας δραχμάς, ὅσας αὐτοῖς ὑπέσχοντο δώσειν· ἐδίδασκέ τε πέμποντας αἰτεῖν. Οἱ δ' ἔπεμπον τοὺς λοχαγούς. Καὶ βουλὴ συνίει μὲν αὐτοὺς ἐς ταῦτα διδασκομένους, ἀποκρινεῖσθαι δὲ αὐτοῖς ἔφη δι' ἑτέρων πρέσβεων. Καὶ ἔπεμπον, οὓς ἐδίδαξαν τοῖς δύο τέλεσι τοῖς ἀπ' Ἀντωνίου μεθεστηκόσιν ἐντυχεῖν ἄνευ τοῦ Καίσαρος, καὶ διδάσκειν μὴ ἐφ' ἑνὶ ποιεῖσθαι τὰς ἐλπίδας, ἀλλ' ἐπὶ τῇ βουλῇ τὸ κράτος ἀθάνατον ἐχούσῃ μόνῃ, χωρεῖν δὲ πρὸς Δέκμον, ἔνθα σφίσι τὰ χρήματα ἀπαντήσειν. Ταῦτ' ἐπισκήψαντες λέγειν ἐσέφερον ἤδη τὸ ἥμισυ τῆς δωρεᾶς καὶ δέκα ἄνδρας ἐς τὴν διανέμησιν ἐχειροτόνουν, οἷς οὐδὲ ἑνδέκατον προσετίθεσαν εἶναι τὸν Καίσαρα. Οἱ μὲν δὴ πρέσβεις, οὐκ ἀνασχομένων τῶν δύο τελῶν ἐντυχεῖν σφίσιν ἄνευ τοῦ Καίσαρος, ὑπέστρεφον ἄπρακτοι· δὲ Καῖσαρ οὐκέτι τοὺς λόγους καθίει δι' ἑτέρων οὐδὲ μέλλειν ἠξίου, ἀλλ' αὐτὸς ἐς τὸν στρατὸν συνειλεγμένον ἐπελθών, τά τε ὑβρίσματα, ὅσα ἐς αὐτὸν ἐκ τῆς βουλῆς γεγένητο, κατέλεξε, καὶ τὴν ἐς πάντας τοὺς Γαΐου Καίσαρος ἐπιβουλήν, καθ' ἕνα καθαιρουμένους, δεδιέναι τε αὐτοῖς περὶ σφῶν διεκελεύσατο, μεταφερομένοις ἔς τε πολέμιον τῆς μοίρας στρατηγὸν καὶ πολέμους ἑτέρους ἀφ' ἑτέρων, ἵν' ἐκφθαρεῖεν καὶ πρὸς ἀλλήλους στασιάσειαν· ἐπὶ γὰρ τῷδε καὶ τοῦ περὶ Μουτίνην ἔργου κοινοῦ γεγονότος τὰ γέρα τοῖς δύο τέλεσι μόνοις δίδοσθαι, ἵν' αὐτοὺς ἐς ἔριν καὶ στάσιν ἐμβάλοιεν. [3,86] 86. Mais déjà Octave poussait l'armée à s'irriter contre le sénat parce que celui-ci l'avait humilié à de nombreuses reprises, et pour avoir exigé aux soldats d'entreprendre une deuxième campagne avant de leur payer les 5000 drachmes par homme qu'il avait promis de leur donner pour la première. Il leur conseilla d'aller réclamer l'argent. Ils envoyèrent leurs centurions. Le sénat comprit que c'était Octave qui avait conseillé à ces hommes de venir et dit qu'il donnerait aussi une réponse par des députés. Ils envoyèrent ces derniers avec instruction de s'adresser, quand Octave ne serait pas présent, aux deux légions qui avaient abandonné Antoine, et de conseiller aux soldats de ne pas reposer leurs espoirs sur une seule personne, mais sur le sénat, qui est le seul à posséder le pouvoir perpétuel, et d'aller au camp de Decimus, où ils trouveraient l'argent promis. Après avoir donné ces ordres aux députés on fit envoyer la moitié du salaire et on désigna dix hommes pour le distribuer, à qui on n'ajouta pas Octave comme onzième. Comme deux légions refusèrent de les rencontrer sans la présence d'Octave, les députés rentrèrent sans rien effectuer. Octave ne s'adressa plus aux troupes par l'intermédiaire d'autres personnes, et ne leur demanda plus d'attendre, mais il réunit l'armée, vint au devant d'eux et lui raconta les indignités subies de la part du sénat, et le désir de celui-ci de détruire tous les amis de Caius César, un par un: il leur demanda aussi de prendre garde à ne pas être muté chez un général opposé à leur parti et à ne pas être envoyé à une guerre fratricide soit pour être tués soit pour s'opposer les uns aux autres. C'était, dit-il, la raison pour laquelle, après la fin de leurs luttes communes à Mutina, des récompenses avaient été données à seulement deux légions, afin d'amener la dispute et la sédition parmi eux.


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Dernière mise à jour : 6/10/2006