HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre III

Paragraphes 89-90

  Paragraphes 89-90

[3,89] 89. Ἐς δὲ τὸ ἄστυ τῆς ἀγγελίας ἀφικομένης θόρυβος ἦν καὶ φόβος ἄπλετος, διαθεόντων τε ἀκόσμως καὶ γύναιά τινων παῖδας ὅσα τιμιώτατα ἄλλα ἐς ἀγροὺς τὰ ἐρυμνὰ τῆς πόλεως μεταφερόντων· οὐ γάρ πω σαφοῦς ὄντος, ὅτι μόνης ὀρέγοιτο ὑπατείας, πολέμιον στρατὸν ἐπιέναι σὺν ὀργῇ πυνθανόμενοι ἐς πάντα ἐδεδοίκεσαν. βουλὴ δ' ἐξεπέπληκτο ἀμέτρως, οὐδεμιᾶς αὑτοῖς οὔσης ἑτοίμου δυνάμεως, ἀλλήλους τε, οἷον ἐν τοῖς φόβοις γίγνεται, κατεμέμφοντο, οἱ μὲν ὅτι τὴν στρατιὰν αὐτὸν ἀφέλοιντο τὴν ἐπὶ τὸν Ἀντώνιον ὑβριστικῶς, οἱ δὲ τῆς ἐς τὸν θρίαμβον ὑπεροψίας, οὐκ ἄδικον ὄντα, οἱ δὲ τοῦ φθόνου τῆς διανεμήσεως τῶν χρημάτων, οἱ δὲ οὐδὲ ἑνδέκατον ἐπιγράψαντες· οἱ δὲ αὐτὰ τὰ ἆθλα, οὔτε ὀξέως οὔτε ἐντελῆ διδόμενα, τὴν στρατιὰν σφίσιν ἔλεγον ἐκπολεμῶσαι. Τῆς τε φιλονικίας τὸ ἄκαιρον μάλιστα ἐμέμφοντο, Βρούτου μὲν καὶ Κασσίου πορρωτέρω τε ὄντων καὶ συνισταμένων ἔτι, ἐν δὲ πλευραῖς Ἀντωνίου καὶ Λεπίδου πολεμίων· οὓς ὅτε ἐνθυμηθεῖεν Καίσαρι συναλλαγήσεσθαι, πάμπαν ἤκμαζεν φόβος. Κικέρων τε, ὃς τέως αὐτοῖς ἐπεπόλαζεν, οὐδὲ ἐφαίνετο. [3,89] 89. Quand la nouvelle de l'approche d'Octave atteignit la ville il y eut une immense confusion et une immense peur. Les gens coururent çà et là, et certains conduisirent leurs épouses et leurs enfants et tout ce qu'ils avaient de plus cher à la campagne et dans les parties fortifiées de la ville, parce qu'on ne savait pas encore qu'il visait uniquement le consulat. Quand ils apprirent qu'une armée avançait avec des intentions hostiles, ce fut la panique. Le sénat fut frappé de stupeur puisqu'il n'avait aucune force militaire sous la main. Comme en pareil cas de panique, ils se blâmaient les uns les autres. Certains regrettaient d'avoir avec insolence privé Octave du commandement de la campagne contre Antoine, d'autres d'avoir traité avec mépris sa demande d'un triomphe, demande qui n'était pas sans fondement; d'autres de l'avoir envié de distribuer l'argent; d'autres de ne pas l'avoir fait membre supplémentaire au conseil de dix: et d'autres disaient qu'ils s'étaient rendu l'armée hostile parce que les cadeaux qu'on lui avait votés n'avaient pas été rapidement et entièrement payés. Ils se plaignaient particulièrement du moment inopportun pour des tels différends, alors que Brutus et Cassius étaient partis au loin et leurs forces n'étaient pas encore organisées, et que sur leur propre flanc se trouvaient dans une attitude hostile Antoine et Lépide, qui, pensaient-ils, allaient former une alliance avec Octave, ce qui augmentait considérablement leurs craintes. Et Cicéron, qui se mettait toujours en évidence, avait disparu.
[3,90] 90. Ἀθρόα δὴ πάντων ἐς πάντα ἦν μετάθεσις, ἀντὶ μὲν δισχιλίων καὶ πεντακοσίων δραχμῶν τὰς πεντακισχιλίας, ἀντὶ δὲ τῶν δύο τελῶν τοῖς ὀκτὼ δοθῆναι, Καίσαρά τε αὐτοῖς ἀντὶ τῶν δέκα ἀνδρῶν διανέμειν καὶ ἐς τὴν ὕπατον ἀρχὴν παραγγέλλειν ἀπόντα. Πρέσβεις τε ἐξέτρεχον, οἳ τάδε φράσειν ἔμελλον αὐτῷ κατὰ σπουδήν. Ὧν ἄρτι τῆς πόλεως ἐκδραμόντων μετάνοια ἐνέπιπτε τῇ βουλῇ, μὴ δεῖν οὕτως ἀνάνδρως καταπεπλῆχθαι, μηδὲ ἑτέραν ἐνδέξασθαι τυραννίδα ἀναιμωτί, μηδὲ ἐθίσαι τοὺς ἀρχῆς ἐφιεμένους ἐκ βίας τυγχάνειν, μηδὲ τοὺς στρατευομένους ἐξ ἐπιτάγματος ἄρχειν τῆς πατρίδος, ὁπλισαμένους δὲ ἐκ τῶν ἐνόντων τοὺς νόμους τοῖς ἐπιοῦσι προτείνειν· προσδοκᾶν γὰρ οὐδὲ ἐκείνους νόμων προτεινομένων ὅπλα τῇ πατρίδι ἐποίσειν· εἰ δὲ φέροιεν, ἀνέχεσθαί τε πολιορκίας, μέχρι Δέκμος Πλάγκος ἔλθοι; Καὶ ἀμύνεσθαι μέχρι θανάτου μᾶλλον ἑκόντας ἐνδέξασθαι δουλείαν ἄνωθεν ἀδιόρθωτον· τά τε ἀρχαῖα Ῥωμαίων ἐπὶ ἐλευθερίᾳ φρονήματα καὶ πάθη, πρὸς οὐδὲν ἐνδόντων ὑπὲρ ἐλευθερίας, ἀνελέγοντο. [3,90] 90. Il y eut un changement soudain partout. Au lieu de 2500 drachmes 5000 furent données; au lieu de deux légions seulement, on devait en payer huit. Octave fut nommé pour distribuer l'argent à la place des dix commissaires, et on lui permit d'être un candidat au consulat en son absence. On lui envoya à la hâte des ambassadeurs pour lui annoncer la chose. Tout de suite après leur départ de la ville le sénat regretta. Il estima qu'il ne devait pas être aussi lâchement frappé de terreur, ni accepter une nouvelle tyrannie sans carnage, ni habituer ceux qui recherchent les charges à les obtenir par la violence, ni habituer les soldats à commander le pays sur un simple mot d'ordre. S'ils s'armaient plutôt le mieux possible et s'ils opposaient les lois aux envahisseurs, il y avait espoir que, s'ils étaient confrontés avec les lois, ils ne prendraient pas les armes contre leur pays. S'ils le faisaient, il vaudrait mieux supporter un siège jusqu'à ce que Decimus et Plancus viennent les délivrer, et se défendre jusqu'à la mort plutôt que de soumettre volontairement à un esclavage dès lors sans remède. Ils rappelaient le courage et la résistance anciens des Romains au nom de la liberté, qui n'a jamais rien cédé quand leur liberté était en jeu.


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Dernière mise à jour : 6/10/2006