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[3,79] 79. Μακεδονίας δὲ πέρι Γάιος Ἀντώνιος, ὁ Ἀντωνίου Μάρκου
ἀδελφός, Βρούτῳ διεφέρετο καὶ ἐπολέμει, τέλος ἔχων ἓν
ὁπλιτῶν· καὶ τὸν Βροῦτον ἡσσώμενος ἐνήδρευσεν. Ὁ δ'
ἐκφυγὼν ἀντενήδρευσε καὶ οὐδὲν εἰργάσατο ἀποληφθέντας,
ἀλλὰ ἀσπάσασθαι τῷ ἰδίῳ στρατῷ τοὺς ἐναντίους προσέταξε·
τῶν δὲ οὐκ ἀντασπασαμένων οὐδὲ τὴν πεῖραν ἐνδεξαμένων,
μεθῆκεν ἀπαθεῖς ἐκ τῆς ἐνέδρας ἀπιέναι. Κατὰ δὲ ἄλλας ὁδοὺς
περιελθὼν αὖθις ἐν ἀποκρήμνοις κατέστησε καὶ πάλιν οὐκ
ἐπεχείρησεν, ἀλλ' ἠσπάσατο. Οἱ δέ, ὡς πολιτῶν τε
περιφειδόμενον καὶ τῆς δόξης ἄξιον ἧς εἶχεν ἐπὶ σοφίᾳ τε καὶ
πραότητι, ἠγάσαντο καὶ ἀντησπάσαντο καὶ ἐς αὐτὸν
μετεβάλοντο. Ἐπέτρεψε δὲ καὶ ὁ Γάιος ἑαυτὸν καὶ ἦν ἐν τιμῇ
παρὰ Βρούτῳ, μέχρι τὸν στρατὸν πολλάκις διαφθείρων
ἐλεγχθεὶς ἀνῃρέθη. Οὕτω μὲν δὴ καὶ Βρούτῳ μετὰ τῶν
προτέρων στρατῶν ἓξ ἐγίνετο τέλη· καὶ Μακεδόνας ἐπαινῶν
δύο τέλη κατέλεξεν ἐξ αὐτῶν, καὶ ἐς τὸν Ἰταλικὸν τρόπον καὶ
τάδε ἐγυμνάζετο.
| [3,79] 79. En Macédoine Caius Antonius, le frère de
Marc Antoine, avec une légion de fantassins,
faisait face à Brutus, et, étant inférieur en forces à
ce dernier, lui tendit une embuscade. Mais Brutus
évita le piège, et, à son tour, tendit une
embuscade, mais il ne fit aucun mal à ceux qu'il
encercla lors de celle-ci, mais il commanda à ses
propres soldats de saluer leurs adversaires. Bien
que ces derniers n'aient pas salué à leur tour ni
n'aient accepté ce geste de courtoisie, il leur
permit de sortir indemnes du piège. Alors il prit
d'autres chemins et les bloqua à nouveau devant
un précipice, et il ne leur fit encore aucun mal
mais les salua. Alors, le considérant comme le
sauveur de ses citoyens et comme méritant la
réputation qu'il avait gagnée par sa sagesse et sa
bonté, ils conçurent de l'admiration pour lui, le
saluèrent, et passèrent dans son camp. Caius se
rendit également et il fut traité avec honneur par
Brutus jusqu'à ce qu'il fusse condamné pour avoir
essayé plusieurs fois de corrompre l'armée, et il
fut mis à la mort. Ainsi, y compris ses anciennes
forces, Brutus avait en sa possession six légions,
et comme il avait loué la valeur des Macédoniens,
il y enrôla deux légions et les exerça à la discipline italienne.
| [3,80] 80. Τοιαῦτα μὲν δὴ καὶ τὰ περὶ Συρίαν καὶ Μακεδονίαν ἦν· ἐν δὲ
τῇ Ἰταλίᾳ ὁ Καῖσαρ ἐν ὕβρει θέμενος ἀντὶ οὗ Δέκμον ᾑρῆσθαι
στρατηγὸν ἐπὶ Ἀντωνίῳ, τὴν μὲν ὀργὴν ἐπέκρυπτε, θρίαμβον δ'
ἐπὶ τοῖς εἰργασμένοις ᾖτει. Καταφρονούμενος δ' ὑπὸ τῆς βουλῆς
ὡς πρεσβύτερα τῆς ἡλικίας ἐπινοῶν, ἔδεισε, μὴ διαφθαρέντος
Ἀντωνίου μᾶλλον ἔτι καταφρονηθείη, καὶ τὰς ἐς αὐτὸν
συμβάσεις ἐπόθει, καθὰ καὶ Πάνσας αὐτῷ διεσήμαινεν
ἀποθνῄσκων. Τούς τε οὖν ἀλωμένους ἐκ τῆς ἐκείνου στρατιᾶς
ἡγεμόνας ἢ στρατιώτας ἐφιλανθρωπεύετο, καὶ τοῖς ἰδίοις
ἐγκατέλεγεν ἢ τοὺς ἐθέλοντας αὐτῶν ἐς τὸν Ἀντώνιον ἔπεμπεν,
ὡς οὐ δι' ἔχθρας ἀνηκέστου πρὸς αὐτὸν ἰόντα· Οὐεντιδίῳ τε τῷ
Ἀντωνίου φίλῳ, μετὰ τριῶν τελῶν ὄντι, παραστρατοπεδεύσας
καὶ δέος ἐμβαλὼν ἔπραξε μὲν οὐδὲν πολέμιον, ἐδίδου δὲ
ὁμοίως συνεῖναί οἱ ἢ ἐς τὸν Ἀντώνιον ἀδεῶς ἀπιέναι μετὰ τοῦ
στρατοῦ καὶ μέμφεσθαι τῆς ἐς τὸ κοινὸν συμφέρον ἀγνωσίας.
Ὧν Οὐεντίδιος συνεὶς ἐς τὸν Ἀντώνιον ἀπῄει. Ὁ δὲ Καῖσαρ
Δέκιον, τῶν τινα ἡγεμόνων Ἀντωνίου, περὶ Μουτίνην ληφθέντα
διὰ τιμῆς ἄγων μεθῆκεν, εἰ θέλοι, πρὸς τὸν Ἀντώνιον ἀπιέναι·
καὶ πυνθανομένῳ περὶ τῆς ἐς τὸν Ἀντώνιον γνώμης πολλὰ ἔφη
σύμβολα τοῖς εὖ φρονοῦσιν ἐξενηνοχέναι, τοῖς δ' ἄφροσιν οὐδὲ
τὰ πλείονα ἀρκέσειν.
| [3,80] 80. Telle était la situation en Syrie et en
Macédoine. En Italie Octave, bien que considérant
comme une insulte que Decimus ait été choisi à
sa place comme général contre Antoine, cacha
son indignation et demanda les honneurs du
triomphe pour ses exploits. Mais le sénat le
dédaigna comme s'il cherchait des honneurs
excédents son âge. Il commença à craindre que
si Antoine était battu il ne soit encore plus
dédaigné, et c'est pourquoi il désira se réconcilier
avec Antoine, comme Pansa lui avait
recommandé sur son lit de mort. Il commença
donc à se faire des amis parmi les prisonniers de
l'armée d'Antoine, officiers et soldats, qui
s'enrôlaient dans ses propres troupes, ou s'ils
souhaitaient retourner auprès d'Antoine, il leur
permettait aussi, afin de prouver qu'Antoine n'avait
pas une haine implacable contre lui. Il campa près
de Ventidius, un ami d'Antoine, qui commandait
trois légions, il lui fit peur mais n'entreprit aucun
acte hostile, et lui donna de la même manière
l'occasion de se joindre à lui ou d'aller en paix
avec son armée chez Antoine et de le réprimander
d'ignorer leurs intérêts communs. Ventidius
accepta le conseil et alla rejoindre Antoine. Decius
aussi, un des officiers d'Antoine, qui avait été fait
prisonnier à Mutina, fut traité avec honneur par
Octave qui lui permit de retourner chez Antoine s'il
le souhaitait, et quand Decius lui demanda quels
étaient ses sentiments envers Antoine, il lui
répondit qu'il avait donné assez d'indications aux
personnes sensées et qu'en dire plus serait
insuffisant pour les imbéciles.
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