HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre III

Paragraphes 81-82

  Paragraphes 81-82

[3,81] 81. Ἀντωνίῳ μὲν δὴ τάδε Καῖσαρ ἐνεσήμαινε, Λεπίδῳ δὲ καὶ Ἀσινίῳ σαφέστερον ἔτι περὶ τῆς ἐς αὑτὸν ὕβρεως καὶ τῆς τῶν σφαγέων ἀθρόας προαγωγῆς ἐπέστελλεν, ἐκφοβῶν αὐτούς, μὴ ἐς χάριν τῆς Πομπηιανῆς ἑταιρείας καθ' ἕνα τῶν Καίσαρος ἕκαστος ὅμοια Ἀντωνίῳ πάθοι, κἀκείνῳ δι' ἀφροσύνην καὶ ὑπεροψίαν τοῦδε τοῦ δέους τάδε παθόντι. Ἠξίου τε ἐς μὲν εὐπρέπειαν τῆς βουλῆς εἶναι κατηκόους, ἐς δὲ τὸ σφέτερον ἀσφαλὲς συμφρονεῖν, ἕως ἔτι δύνανται, καὶ ὀνειδίζειν ταῦτα Ἀντωνίῳ, μιμεῖσθαί τε τοὺς ὑπὸ σφίσιν ὁπλίτας· οὐ διαλυομένους, οὐδ' ὅτε παύσαιντο τῶν στρατειῶν, ἵνα μὴ τοῖς ἐχθροῖς εἶεν εὐεπίθετοι, ἀλλ' ἀθρόους ἐν ἀλλοτρίᾳ συνοικίζεσθαι διὰ τὴν ἰσχὺν μᾶλλον ἐθέλοντας καθ' ἕνα τῶν πατρίδων ἀπολαύειν. Τάδε μὲν Καῖσαρ Λεπίδῳ τε ἐπέστελλε καὶ Ἀσινίῳ· Δέκμῳ δὲ ἀρχαῖος στρατὸς ἐνόσει πιμπλάμενος ἐκ λιμοῦ καὶ τὰς γαστέρας κατερρήγνυντο, τε νεοστράτευτος ἀγύμναστος ἔτι ἦν. Πλάγκος δὲ προσεγένετο μετὰ τοῦ οἰκείου στρατοῦ, καὶ Δέκμος ἐπέστελλε τῇ βουλῇ τὸν Ἀντώνιον ἀλώμενον κυνηγετήσειν ναυτικῶν περ ἤδη γεγονότων. [3,81] 81. Après avoir donné ces conseils à Antoine, Octave écrivit encore plus clairement à Lépide et à Asinius sur les indignités qu'il subissait et sur l'avancement rapide des meurtriers; il faisait cela pour leur faire craindre que si la faction des Pompéiens l'emportait, chacun des partisans de César ne soit traité un par un comme Antoine, qui souffrait des conséquences de sa folie et du mépris de cette crainte. Il leur conseilla qu'en apparence, ils obéissent au sénat, mais qu'ils confèrent ensemble pour leur propre sécurité tant qu'ils le pouvaient encore, et qu'ils reprochent à Antoine sa conduite; qu'ils devaient suivre l'exemple de leurs propres soldats, qui ne se sont pas séparés même lorsqu'ils ont été déchargés de leur service mais, pour qui, pour ne pas être exposés aux assauts des ennemis, ont préféré pour être forts rester groupés sur le territoire conquis, plutôt que de prendre séparément du bon temps dans leurs propres maisons. C'est ce qu'écrivit Octave à Lépide et à Asinius. Mais les vétérans de Decimus tombèrent malade pour avoir trop mangé après leur famine, et souffrirent de dysenterie, et les plus jeunes n'étaient pas encore entraînés. Plancus le rejoignit à ce moment avec sa propre armée, et alors Decimus écrivit au sénat qu'il allait abattre Antoine, qui était maintenant un vagabond; certaines petites actions navales ayant déjà eu lieu.
[3,82] 82. Οἵ τε Πομπηιανοὶ πυθόμενοι θαυμαστοὶ ὅσοι διεφάνησαν, ἐκβοῶντες ἄρτι τὴν πάτριον ἐλευθερίαν ἀπειληφέναι, καὶ θυσίαι καθ' ἕνα ἦσαν καὶ χειροτονίαι δέκα ἀνδρῶν ἐς εὔθυναν τῆς ἀρχῆς τῆς Ἀντωνίου. Πρόσχημα δὲ τοῦτο ἦν ἐς ἀκύρωσιν τῶν ὑπὸ Καίσαρος διατεταγμένων· Ἀντώνιος γὰρ οὐδὲν αὐτὸς πάνυ σμικρά, πάντα δὲ ἐκ τῶν Καίσαρος ὑπομνημάτων διῳκήκει, καὶ τόδε σαφῶς εἰδυῖα βουλὴ τὰ μέν τινα αὐτῶν ἐπὶ προφάσεσι διέλυεν, ἀθρόα δὲ οὕτως ἤλπιζε διαλύσειν. Οἱ μὲν δὴ δέκα προύγραφον, τι τις λάβοι παρὰ τὴν ἀρχὴν Ἀντωνίου, πάντας αὐτίκα ἀπογράφεσθαι καὶ διδάσκειν· ἀπειλαί τε τοῖς ἀπειθοῦσιν ἐπετίθεντο. Καὶ τὴν ὕπατον ἀρχὴν ἐς τὸ λοιπὸν τοῦ ἔτους οἱ Πομπηιανοὶ μετῄεσαν ἀντὶ Ἱρτίου τε καὶ Πάνσα· μετῄει δὲ καὶ Καῖσαρ, οὐκ ἐς τὴν βουλὴν ἔτι πέμπων, ἀλλ' ἐς τὸν Κικέρωνα ἰδίᾳ, καὶ αὐτὸν παρεκάλει καὶ συνάρξαι, ὡς Κικέρωνα μὲν τὴν ἀρχὴν διοικήσοντα πρεσβύτερόν τε καὶ ἐμπειρότερον ὄντα, αὐτὸς δὲ τὴν ἐπωνυμίαν καρπωσόμενος μόνην ἐς ἀπόθεσιν τῶν ὅπλων εὐπρεπῆ, οὗ δὴ καὶ πρῴην ἕνεκα τὸν θρίαμβον αἰτῆσαι. Κικέρων μὲν δὴ τούτοις ἐπαρθεὶς διὰ φιλαρχίαν, ἔλεγεν αἰσθέσθαι σπονδῶν ἐν τοῖς ἔξω στρατηγοῖς ὑπονοουμένων καὶ συνεβούλευε θεραπεῦσαι τὸν ἄνδρα, ὑβρισμένον καὶ στρατοῦ ἔτι ἄρχοντα πολλοῦ, ἀνασχέσθαι τε παρ' ἡλικίαν ἄρχοντος ἐν τῇ πόλει μᾶλλον μηνίοντος ἐν ὅπλοις· ὡς δ' ἄν τι μὴ πράξειε παρὰ τὸ τῇ βουλῇ συμφέρον, ἐκέλευεν αὐτῷ συνελέσθαι τῶν τινα πρεσβυτέρων ἔμφρονα, τῆς ἐκείνου νεότητος ἐγκρατῆ παιδαγωγόν. [3,82] 82. Quand les Pompéiens apprirent le nombre d'hommes remarquables qui se montraient ouvertement de leur côté, ils s'écrièrent que leur liberté héréditaire était enfin retrouvée: chacun offrit des sacrifices, et on choisit alors des decemvirs pour examiner les comptes de la magistrature d'Antoine. C'était une étape préliminaire pour annuler les arrangements faits par César, parce qu'Antoine avait fait peu ou rien de lui-même, mais avait géré les affaires de l'État selon les memoranda de César. Le sénat le savait bien, mais il espérait en trouvant un prétexte pour annuler une partie des mesures pouvoir de la même manière les annuler toutes. Les decemvirs notifièrent publiquement que celui qui en avait reçu quelque chose lors du gouvernement d'Antoine devrait le faire connaître par écrit immédiatement, et menacèrent ceux qui désobéiraient. Le Pompéiens cherchèrent aussi le consulat pour le reste de l'année en remplacement d'Hirtius et de Pansa; mais Octave le voulait aussi, ne recourant pas au sénat, mais à Cicéron en privé, qu'il invita à devenir son collègue, en lui disant qu'il devait continuer à gouverner, car il était l'aîné et avait plus d'expérience, et que lui-même ne voulait que le titre, pour pouvoir licencier son armée d'une façon régulière, et que c'était la raison pour laquelle il avait précédemment demandé les honneurs d'un triomphe. Cicéron, que cette proposition enflamma du désir du consulat, indiqua au sénat qu'il s'était aperçu qu'il fallait mettre sur pied des négociations entre les généraux commandant les provinces, et il conseilla au sénateurs de faire la paix avec l'homme qu'ils avaient traité avec dédain et qui était toujours à la tête d'une grande armée, et de lui permettre d'obtenir une magistrature dans la ville, malgré sa jeunesse, plutôt que de le laisser en armes plein de ressentiment. Mais pour ne pas faire quelque chose de contraire aux intérêts du sénat, Cicéron proposa qu'on choisisse un homme expérimenté parmi les plus anciens pour être son collègue comme un garde-fou contre la nature immature d'Octave.


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Dernière mise à jour : 6/10/2006