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[3,25] 25. Ἄφνω δὴ φήμη κατέσκηψε, Γέτας τὸν θάνατον τὸν
Καίσαρος πυθομένους Μακεδονίαν πορθεῖν ἐπιτρέχοντας, καὶ ὁ
Ἀντώνιος τὴν βουλὴν ᾖτει τὸν στρατὸν ὡς Γέταις ἐπιθήσων
δίκην· ἔς τε γὰρ Γέτας αὐτὸν πρὸ Παρθυαίων Καίσαρι
παρεσκευάσθαι καὶ τὰ Παρθυαίων ἠρεμεῖν ἐν τῷ παρόντι. Ἡ
μὲν οὖν βουλὴ τὴν φήμην ὑπενόει καὶ τοὺς ἐπισκεψομένους
ἔπεμψεν· ὁ δὲ Ἀντώνιος τὸν φόβον αὐτῶν καὶ τὴν ὑπόνοιαν
ἐκλύων ἐψηφίσατο μὴ ἐξεῖναί πω κατὰ μηδεμίαν αἰτίαν περὶ
δικτάτορος ἀρχῆς μήτε εἰπεῖν μήτ' ἐπιψηφίζειν μήτε λαβεῖν
διδομένην, ἢ τὸν ἐκ τῶνδέ τινος ὑπεριδόντα νηποινεὶ πρὸς τῶν
ἐντυχόντων ἀναιρεῖσθαι. Καὶ τῷδε μάλιστα ἑλὼν τοὺς
ἀκούοντας καὶ τοῖς ὑπὲρ Δολοβέλλα πράττουσι συνθέμενος ἓν
τέλος δώσειν, ἡἡρέθη τῆς ἐν Μακεδονίᾳ δυνάμεως εἶναι
στρατηγὸς αὐτοκράτωρ. Καὶ ὁ μὲν ἔχων, ἃ ἐβούλετο, Γάιον τὸν
ἀδελφὸν αὐτίκα σὺν ἐπείξει τὸ δόγμα φέροντα τῷ στρατῷ
διεπέμπετο· οἱ δὲ ἐπισκέπται τῆς φήμης ἐπανελθόντες Γέτας
ἔλεγον οὐκ ἰδεῖν ἐν Μακεδονίᾳ, προσέθεσαν δέ, εἴτε ἀληθὲς εἴτε
ὑπ' Ἀντωνίου διδαχθέντες, ὅτι δέος ἦν, μὴ τῆς στρατιᾶς ποι
μετελθούσης οἱ Γέται τὴν Μακεδονίαν ἐπιδράμοιεν.
| [3,25] 25. Soudainement une rumeur éclata : les Gètes,
ayant appris la mort de César, faisaient une
incursion en Macédoine et la ravageaient. Antoine
demanda au sénat qu'on lui donne une armée
pour les punir, disant que cette armée avait été
préparée par César pour être utilisée contre les
Gètes avant de marcher contre les Parthes, et que
tout était maintenant tranquille sur la frontière des
Parthes. Le sénat se méfia de la rumeur et envoya
des messagers pour en avoir le coeur net. Pour
effacer leur crainte et leurs soupçons, Antoine
proposa un décret disant qu'il serait illégal pour
quiconque, pour quelque raison que ce soit, de
faire voter la dictature, ou de l'accepter si on lui
offrait. Si quelqu'un négligeait la moindre de ces
dispositions, tout qui le rencontrerait pourrait le
tuer en toute impunité. Après avoir par ce moyen
trompé tout à fait le Sénat et après s'être mis
d'accord avec les amis de Dolabella pour qu'on lui
donne une légion, il fut choisi comme
commandant en chef des forces de Macédoine; et
alors, quand il eut obtenu ce qu'il désirait, il
envoya immédiatement son frère Caius pour
communiquer le décret du sénat à l'armée. Ceux
qui avaient été envoyés pour s'informer sur la
rumeur revinrent et rapportèrent qu'ils n'avaient vu
aucun Gète en Macédoine, mais ils ajoutèrent, soit
sincèrement, soit parce qu'ils avaient été chargées
de le faire par Antoine, qu'il craignaient qu'ils
fassent une incursion en Macédoine si l'armée se retirait.
| [3,26] 26. Ὧδε μὲν εἶχε τὰ ἐν Ῥώμῃ, Κάσσιος δὲ καὶ Βροῦτος χρήματα
καὶ στρατιὰν συνέλεγον, καὶ Τρεβώνιος ὁ τῆς Ἀσίας ἡγούμενος
τὰς πόλεις αὐτοῖς ἐτείχιζε καὶ Δολοβέλλαν ἐλθόντα οὐκ ἐδέχετο
οὔτε Περγάμῳ οὔτε Σμύρνῃ, ἀλλὰ μόνην ἀγορὰν ἔξω τείχους
ὡς ὑπάτῳ προυτίθει. Ἐπιχειροῦντος δ' ἐκείνου σὺν ὀργῇ τοῖς
τείχεσι καὶ οὐδὲν ἀνύοντος, ὁ Τρεβώνιος αὐτὸν ἔφη δέξεσθαι
Ἐφέσῳ καὶ ἐς τὴν Ἔφεσον εὐθὺς ἀπιόντι τοὺς ἐφεψομένους ἐκ
διαστήματος ἔπεμπεν, οἳ νυκτὸς ἐπιγενομένης ἀπιόντα τὸν
Δολοβέλλαν ὁρῶντες καὶ οὐδὲν ἔτι ὑπονοοῦντες, ὀλίγους σφῶν
ὑπολιπόντες ἕπεσθαι αὐτῷ, ἐς τὴν Σμύρναν ἐπανῆλθον. Καὶ
τοὺς ὀλίγους ὁ Δολοβέλλας ἐνεδρεύσας τε καὶ περιλαβὼν
ἔκτεινε καὶ ἦλθε τῆς αὐτῆς ἔτι νυκτὸς ἐς Σμύρναν καὶ αὐτὴν
ἀφύλακτον εὑρὼν εἷλε διὰ κλιμάκων.
Τρεβώνιος δὲ τοῖς συλλαμβάνουσιν αὐτὸν ἔτι εὐναζόμενον
ἡγεῖσθαι πρὸς Δολοβέλλαν ἐκέλευεν· ἕψεσθαι γὰρ αὐτοῖς ἑκών.
Καί τις τῶν λοχαγῶν αὐτὸν ἐπισκώπτων ἠμείψατο· ἴθι σύ,
δεῦρο τὴν κεφαλὴν καταλιπών· ἡμῖν γὰρ οὐ σέ, ἀλλὰ τὴν
κεφαλὴν ἄγειν προστέτακται." καὶ τόδε εἰπὼν εὐθὺς ἀπέτεμε τὴν
κεφαλήν. Ἅμα δὲ ἡμέρᾳ Δολοβέλλας μὲν αὐτὴν προσέταξεν ἐπὶ
τοῦ στρατηγικοῦ βήματος, ἔνθα ὁ Τρεβώνιος ἐχρημάτιζε,
προτεθῆναι· ἡ στρατιὰ δὲ σὺν ὀργῇ καὶ ὁ οἰκετικὸς ἄλλος ὅμιλος
αὐτῆς, ἐπεὶ τοῦ φόνου Καίσαρος ὁ Τρεβώνιος μετεσχήκει καὶ
κτεινομένου τὸν Ἀντώνιον ἐν ὁμιλίᾳ περὶ θύρας τοῦ
βουλευτηρίου περιεσπάκει, εἰς τε τὸ ἄλλο σῶμα αὐτοῦ ποικίλως
ἐνύβριζον καὶ τὴν κεφαλὴν οἷα σφαῖραν ἐν λιθοστρώτῳ πόλει
διαβάλλοντες ἐς ἀλλήλους ἐπὶ γέλωτι συνέχεάν τε καὶ
συνέτριψαν. Καὶ πρῶτος ὅδε τῶν φονέων δίκην τήνδε ἐδεδώκει.
| [3,26] 26. Tandis que ces choses se passaient à Rome,
Cassius et Brutus rassemblaient des troupes et de
l'argent, et Trébonius, gouverneur de la province
d'Asie, fortifiait ses villes pour eux. Quand
Dolabella arriva, Trebonius ne l'admit ni à
Pergame ni à Smyrne, mais il lui permit, comme
consul, d'acheter en dehors des murs. Cependant,
quand il se mit à attaquer les murs avec fureur,
mais sans résultats, Trébonius dit qu'il pouvait
entrer à Éphèse. Dolabella part aussitôt pour
Éphèse, et Trébonius envoya des troupes pour le
suivre à distance. Tandis que ceux-ci observaient
la marche de Dolabella, ils furent rattrapés par la
nuit, et, n'ayant aucun soupçon supplémentaire,
revinrent à Smyrne, laissant quelques hommes
pour le suivre. Dolabella tendit une embuscade à
ce petit nombre, les captura et les tua, et il
retourna la même nuit à Smyrne. La trouvant sans
surveillance, il la prit par escalade.
Trebonius, capturé dans son lit, demanda à ses
ravisseurs de le mener à Dolabella, disant qu'il
était disposé à les suivre. Un des centurions lui
répondit en se moquant, "Va où tu veux, mais tu
dois laisser ta tête ici, parce qu'on nous a ordonné
d'apporter ta tête, et pas le reste." A ces mots le
centurion lui coupa aussitôt la tête, et tôt le matin
Dolabella ordonna de l'exposer sur la chaise
prétorienne où Trebonius avait l'habitude de traiter
des affaires publiques. Comme Trébonius avait
participé au meurtre de César en distrayant
Antoine par sa conversation devant la porte du
Sénat tandis que les autres le tuaient, les soldats
et les la foule du camp s'en prirent au reste de son
corps avec fureur et lui firent subir toutes sortes
d'indignités. Ils firent rouler pour s'amuser sa tête
d'un côté à l'autre le long des trottoirs de la ville
comme une boule jusqu'à ce qu'elle fut
complètement écrasée. Ce fut le premier des
meurtriers qui reçut le châtiment de son crime.
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