| 
       
   | 
    
       
       
        
| [2,123] Τοιάδε μὲν εἶπον οἱ περὶ τὸν Κάσσιον καὶ ἐπανῆλθον αὖθις ἐς 
τὸ Καπιτώλιον· οὐ γὰρ ἐθάρρουν πω τοῖς παροῦσι. Τῶν δ' οἰκείων 
σφίσι καὶ συγγενῶν τότε πρῶτον ἐς τὸ ἱερὸν ἐλθεῖν πρὸς αὐτοὺς 
δυνηθέντων ᾑρέθησαν οἱ πρεσβεύσοντες ὑπὲρ αὐτῶν ἐς Λέπιδόν τε 
καὶ Ἀντώνιον ὁμονοίας πέρι καὶ προνοίας τῆς ἐλευθερίας καὶ 
φειδοῦς τῶν ἐσομένων τῇ πατρίδι κακῶν, εἰ μὴ συμφρονοῖεν. Καὶ 
ἐδέοντο οἱ πεμφθέντες, οὐκ ἐπαινοῦντες μὲν τὸ πεπραγμένον (οὐ 
γὰρ ἐθάρρουν ἐν φίλοις Καίσαρος), γενόμενον δ' ἐνεγκεῖν 
ἀξιοῦντες ἐλέῳ τε τῶν δεδρακότων αὐτὸ οὐ κατὰ μῖσος, ἀλλ' ἐπ' 
εὐνοίᾳ τῆς πατρίδος καὶ οἴκτῳ τῆς πόλεως κεκενωμένης στάσεσιν 
ἤδη συνεχέσιν, εἰ καὶ τοὺς ὑπολοίπους ἀγαθοὺς ἄνδρας ἡ 
μέλλουσα στάσις διολέσει. Οὐδὲ γὰρ ὅσιον, εἴ τις αὐτοῖς ἔστιν 
ἔχθρα πρὸς ἐνίους, ἐν τοῖς δημοσίοις κινδύνοις ἐξερίζειν, πολὺ δὲ 
μᾶλλον ἐν τοῖς κοινοῖς καὶ τὰ ἴδια καταθέσθαι ἤ, εἴ τις ἀνηκέστως 
ἔχει, τὰ ἴδια ἐν τῷ παρόντι ἀναθέσθαι. 
 | [2,123] Après avoir tenu ces discours, Cassius et son 
entourage retournèrent au Capitole, car les 
circonstances ne leur inspiraient pas encore confiance. 
Puis, parmi leurs parents et amis proches, autorisés pour 
la première fois à venir les trouver dans le temple, ils 
choisirent des émissaires pour aller présenter leur 
défense auprès de Lépide et d'Antoine, et leur prôner 
d'oeuvrer à la concorde, de prendre soin de la liberté et 
d'épargner à la patrie les maux qu'elle allait subir faute 
d'un accord. Et les envoyés formulèrent leurs propositions 
sans glorifier ce qui s'était produit (ils ne s'y 
risquaient pas, en présence d'amis de César) mais en 
demandant d'accepter le fait accompli, par 
compréhension pour ses auteurs, qui n'avaient pas agi 
par haine personnelle, mais pour le bien de leur patrie, et 
par pitié pour la Ville, déjà dépeuplée par de continuels 
conflits civils, et d'où le conflit qui s'annonçait ferait 
disparaître les derniers hommes de mérite restants : ne 
serait-il pas sacrilège, s'ils avaient des haines 
personnelles contre certains, de les régler aux risques et 
périls de la collectivité ? Il valait beaucoup mieux oublier 
ses griefs privés au profit de l'intérêt commun, ou bien, si 
ces haines privées étaient inexpiables, d'en reporter 
pour l'instant la satisfaction.
 |  | [2,124] Ἀντώνιος δὲ καὶ Λέπιδος ἐβούλοντο μὲν ἀμύνειν Καίσαρι, ὥς 
μοι προείρηται, εἴτε φιλίας ἕνεκα εἴτε τῶν ὀμωμοσμένων, εἴτε καὶ 
ἀρχῆς ὀρεγόμενοι καὶ νομίζοντες εὐμαρέστερα σφίσιν ἅπαντα 
ἔσεσθαι τοιῶνδε καὶ τοσῶνδε ἀνδρῶν ἀθρόως ἐκποδὼν γενομένων· 
τοὺς δὲ φίλους καὶ συγγενεῖς αὐτῶν ἐδεδοίκεσαν καὶ τὴν ἄλλην 
βουλὴν ἐπιρρέπουσαν ἐς ἐκείνους, Δέκμον τε μάλιστα, τῆς ὁμόρου 
Κελτικῆς ᾑρημένον ὑπὸ Καίσαρος ἄρχειν, στρατὸν πολὺν ἐχούσης. 
Ἐδόκει δὴ καραδοκεῖν ἔτι τὰ γενησόμενα καὶ τεχνάζειν εἰ δύναιντο 
περισπάσαι πρὸς ἑαυτοὺς τὴν στρατιὰν τὴν Δέκμου, ἄθυμον ἤδη 
τοῖς ἀτρύτοις πόνοις γεγενημένην. Οὕτω δὲ δόξαν αὐτοῖς ὁ 
Ἀντώνιος τοὺς εἰπόντας ἠμείψατο· « Κατὰ μὲν ἔχθραν ἰδίαν οὐδὲν 
ἐργασόμεθα· ἕνεκα δὲ τοῦ μύσους καὶ ὧν Καίσαρι πάντες 
ὠμόσαμεν, φύλακες αὐτῷ τοῦ σώματος ἢ τιμωροὶ παθόντι τι 
ἔσεσθαι, εὔορκον ἦν τὸ ἄγος ἐξελαύνειν καὶ μετ' ὀλιγωτέρων 
καθαρῶν βιοῦν μᾶλλον ἢ πάντας ἐνόχους ὄντας ταῖς ἀραῖς. Ἀλλὰ 
δι' ὑμᾶς οἷς οὕτω δοκεῖ, σκεψόμεθα μεθ' ὑμῶν ἐν τῷ βουλευτηρίῳ 
καὶ νομιοῦμεν εὐαγὲς ἔσεσθαι τῇ πόλει, ὅ τι ἂν κοινῇ δοκιμάσητε. » 
 | [2,124] Antoine et Lépide, eux, voulaient venger César, 
comme je l'ai dit plus haut, soit par amitié, soit à cause 
des serments qu'ils avaient prêtés, soit parce qu'ils 
visaient le pouvoir et pensaient que la tâche leur serait 
grandement facilitée s'ils étaient massivement 
débarrassés d'une telle quantité de citoyens de premier 
rang. Mais ils craignaient les parents et amis de ceux-ci, 
ainsi que le reste du Sénat, qui penchait du côté de leurs 
adversaires ; ils redoutaient surtout Decimus, choisi par 
César pour gouverner la Gaule frontalière, province 
comportant des troupes considérables. Ils résolurent 
donc d'attendre encore la suite des événements et de 
manoeuvrer pour rallier à eux l'armée de Decimus, que 
de nombreuses campagnes avaient démoralisée. Tel 
était l'état d'esprit dans lequel Antoine répondit à ses 
interlocuteurs : « Nous n'entreprendrons rien par haine 
personnelle. Mais à cause de la souillure du crime, des 
serments que nous avons tous prêtés à César d'être les 
gardiens de sa personne ou ses vengeurs s'il lui arrivait 
quoi que ce soit, il serait conforme à notre serment de 
poursuivre le sacrilège et de vivre avec un plus petit 
nombre de citoyens purs plutôt que d'être tous sous le 
coup de la malédiction. Toutefois, puisque tel est votre 
point de vue, nous allons l'examiner avec vous au Sénat 
et nous considérerons comme propice pour la ville tout 
ce que vous déciderez d'un commun accord. »
 |    |     |