HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 75-76

  Paragraphes 75-76

[2,75] μὲν τοσάδε εἰπὼν φυλακὴν ὅμως τῶν σκηνῶν κατέπεμπε δισχιλίους τοὺς πάνυ γέροντας· οἱ δ' ἐξιόντες τὸ τεῖχος ἤρειπον μετὰ σιωπῆς βαθυτάτης καὶ ἐς τὴν τάφρον αὐτὸ ἐνεχώννυον. Ὁρῶν δ' Πομπήιος, ἡγουμένων τινῶν ἐς φυγὴν αὐτοὺς συσκευάζεσθαι, συνίει τοῦ τολμήματος καὶ ἔστενε καθ' αὑτόν, ὅτι χωροῦσιν ἐς χεῖρας θηρίοις, λιμὸν ἔχοντες, ἄξιον θηρίων φάρμακον. Ἀλλ' οὐ γὰρ ἦν ἀναδῦναι ἔτι, τῶν πραγμάτων ὄντων ἐπὶ ξυροῦ. Διὸ δὴ καὶ τετρακισχιλίους τῶν Ἰταλῶν φύλακας τοῦ στρατοπέδου καταλιπὼν παρέτασσε τοὺς λοιποὺς ἐς τὸ μεταξὺ Φαρσάλου τε πόλεως καὶ Ἐνιπέως ποταμοῦ, ἔνθα καὶ Καῖσαρ ἀντιδιεκόσμει, τοὺς μὲν Ἰταλοὺς ἑκάτερος αὐτῶν ἐς τρία διαιρῶν ἐπὶ μετώπου, μικρὸν ἀλλήλων διεστῶτας, καὶ τοὺς ἱππέας ἐπὶ τοῖς κέρασι τοῖς κατὰ μέρη τάσσων. Τοξόται δὲ πᾶσιν ἀναμεμίχατο καὶ σφενδονῆται. Καὶ τὸ μὲν Ἰταλικὸν οὕτω κεκόσμητο, δὴ καὶ μάλιστα αὐτῶν ἑκάτερος ἐθάρρει· τὰ συμμαχικὰ δ' ἦγον ἐφ' ἑαυτῶν ὡς ἐς ἐπίδειξιν. Πολύθρουν δὲ ἦν τὸ Πομπηίου συμμαχικὸν καὶ πολύγλωσσον· καὶ αὐτῶν Πομπήιος Μακεδόνας μὲν καὶ Πελοποννησίους καὶ Βοιωτοὺς καὶ Ἀθηναίους, ἀποδεξάμενος τῆς εὐταξίας καὶ σιωπῆς, παρεστήσατο τῇ φάλαγγι τῇ Ἰταλικῇ, τοὺς δὲ ἄλλους, ὅπερ Καῖσαρ εἴκαζεν, ἔξω τάξεως ἐκέλευσε κατὰ φυλὰς ἐφεδρεύοντας, ὅταν ἐν χερσὶν ἀγὼν γένηται, κυκλοῦσθαι τοὺς πολεμίους καὶ διώκειν, ὅσα δύναιντο βλάπτοντας, καὶ τὸ στρατόπεδον αὐτὸ Καίσαρος ἀχαράκωτον ὂν διαρπάζειν. [2,75] Après avoir donné ces instructions, il dépêcha néanmoins deux mille hommes, les plus âgés, à la garde des tentes ; les autres, en sortant, détruisirent le rempart dans le plus profond silence et en reversèrent la terre dans le fossé pour le combler. À ce spectacle, où certains voyaient les préparatifs d'une fuite, Pompée comprit bien de quel coup d'audace il s'agissait, et il rageait intérieurement d'aller affronter des fauves, alors qu'il avait à sa disposition la famine, un remède approprié contre des fauves. Mais il n'était plus possible de reculer : l'affaire était sur le fil du rasoir. En conséquence, après avoir également laissé quatre mille Italiens à la garde du camp, il disposa le reste de ses troupe entre la ville de Pharsale et le cours de l'Enipée, là où César aussi s'était rangé contre lui ; et chacun avait placé au centre ses troupes italiennes divisées sur trois rangs, à peu d'intervalle l'un de l'autre, en postant la cavalerie sur les ailes de chaque division. À tous les soldats étaient mêlés archers et frondeurs. Telle était l'ordonnance des Italiens, sur lesquels, bien sûr, chacun des adversaires comptait également le plus. Quant aux alliés, ils les emmenaient plutôt pour la montre. De plus, les contingents alliés de Pompée étaient surabondants et parlaient de nombreuses langues : parmi eux, Pompée avait placé les Macédoniens, les Péloponnésiens, les Béotiens et les Athéniens, dont il avait apprécié la discipline et le silence, aux côtés des légions italiennes, et il avait ordonné aux autres, comme César l'avait deviné, de se tenir en dehors des lignes, regroupés par nation, et, une fois le corps à corps engagé, d'encercler les ennemis et de les poursuivre, en leur causant autant de dommages que possible, puis de saccager le camp même de César, qui n'était pas retranché.
[2,76] Ἡγοῦντο δὲ τῆς φάλαγγος Πομπηίῳ μὲν κηδεστὴς Σκιπίων ἐν μέσῳ καὶ ἐπὶ τοῦ λαιοῦ Δομίτιος, ἐπὶ δὲ τοῦ δεξιοῦ Λέντλος· Ἀφράνιος δὲ καὶ Πομπήιος τὸ στρατόπεδον ἐφύλαττον. Καίσαρι δ' ἐστρατήγουν μὲν Σύλλας καὶ Ἀντώνιος καὶ Δομίτιος, αὐτὸς δ' ἐπὶ τοῦ δεξιοῦ κέρως συνετάσσετο τῷ δεκάτῳ τέλει, καθάπερ ἦν ἔθος αὐτῷ. Καὶ τοῦτ' ἰδόντες οἱ πολέμιοι μετήγαγον ἐπ' αὐτὸ τοὺς ἀρίστους τῶν ἱππέων, ἵνα πλέονες ὄντες, εἰ δυνηθεῖεν, κυκλώσαιντο. Συνεὶς δὲ Καῖσαρ τρισχιλίους εὐτολμοτάτους πεζοὺς ἐνήδρευσεν, οἷς ἐκέλευσεν, ὅταν αἴσθωνται τοὺς πολεμίους περιθέοντας, ἀναπηδᾶν καὶ τὰ δόρατα ἐσπηδῶντας ἀνίσχειν ὀρθὰ ἐς τὰ πρόσωπα τῶν ἀνδρῶν· οὐ γὰρ οἴσειν ἀπείρους καὶ νέους, ὡραϊζομένους ἔτι, τὸν ἐς τὰ πρόσωπα κίνδυνον. Οἱ μὲν δὴ τοιάδε κατ' ἀλλήλων ἐμηχανῶντο καὶ περιῄεσαν ἑκάστους, καθιστάμενοί τε τὰ ἐπείγοντα καὶ ἐς εὐτολμίαν παρακαλοῦντες καὶ τὰ συνθήματα ἀναδιδόντες, μὲν Καῖσαρ Ἀφροδίτην νικηφόρον, δὲ Πομπήιος Ἡρακλέα ἀνίκητον. [2,76] Les légions de Pompée était dirigées, au centre, par son beau-père Scipion, par Domitius, sur l'aile gauche et par Lentulus, sur l'aile droite ; Afranius et Pompée gardaient le camp. Les généraux de César étaient Antoine et Domitius, et César lui-même prenait place à l'aile droite avec la dixième légion, conformément à son habitude. Voyant cela, les ennemis envoyèrent contre cette légion les meilleurs de leurs cavaliers afin, grâce à leur supériorité numérique, de l'encercler s'ils le pouvaient. S'en étant rendu compte, César plaça en embuscade trois mille fantassins des plus intrépides et leur ordonna, lorsqu'ils apercevraient les ennemis en train de tenter l'encerclement, de se lever et de fondre sur eux en dressant leurs lances à la hauteur de leurs visages : car il serait insupportable à des hommes inexpérimentés, et encore dans la fleur de leur jeunesse, de risquer d'être défigurés. Telles étaient les ruses qu'ils combinaient l'un contre l'autre, et ils parcouraient chacun leurs troupes, pourvoyant aux urgences, les exhortant au courage et leur confiant les mots de passe, pour César, « Vénus victorieuse », pour Pompée, « Hercule invincible ».


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Dernière mise à jour : 29/09/2006