HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 73-74

  Paragraphes 73-74

[2,73] μὲν δὴ Πομπήιος ὧδε ἔλεγεν, δὲ Καῖσαρ τοῖς ἰδίοις τοιάδε· « Τὰ μὲν δυσχερέστερα ἤδη νενικήκαμεν, φίλοι· ἀντὶ γὰρ λιμοῦ καὶ ἀπορίας ἀνδράσι μαχούμεθα· ἥδε δὲ ἡμέρα κρινεῖ πάντα. Μέμνησθέ μοι τῆς περὶ τὸ Δυρράχιον ἐπαγγελίας καὶ ὧν ἐφορῶντος ἐμοῦ συνώμνυσθε ἀλλήλοις, μὴ νικῶντες οὐδ' ἐπανήξειν. Οἵδε εἰσίν, ἄνδρες, ἐφ' οὓς ἐξ Ἡρακλείων στηλῶν ἤλθομεν· οἵδε οἱ περιφυγόντες ἡμᾶς ἐξ Ἰταλίας, οἳ τοὺς δέκα ἔτεσιν ἀθλοῦντας ἡμᾶς καὶ πολέμους τοσούσδε καὶ νίκας δυσαριθμήτους ἀνύσαντας καὶ Ἰβήρων καὶ Κελτῶν καὶ Βρεττανῶν ἔθνη τετρακόσια περιποιήσαντας τῇ πατρίδι διέλυον ἀγεράστους ἄνευ θριάμβου τε καὶ δωρεᾶς, καὶ οὐδ' ἐς τὰ δίκαια αὐτοὺς ἐγὼ προκαλούμενος ἔπειθον οὐδὲ χάρισιν ἐξήνυον. Ἴστε, οὓς μεθῆκα ἀπαθεῖς, ἐλπίσας ἡμῖν τι παρ' αὐτῶν ἔσεσθαι δίκαιον. Τῶνδε οὖν μοι τήμερον ἀθρόον ἀνενέγκατε καὶ τῆς ἐμῆς πρὸς ὑμᾶς, εἴ τι σύνιστέ μοι, κηδεμονίας πίστεως δωρεῶν μεγαλοφροσύνης. [2,73] Tandis que Pompée tenait ces propos, César haranguait ses troupes de la sorte : « Les plus grandes difficultés, nous les avons déjà vaincues, mes amis ; car nous n'allons plus combattre contre la faim et la pénurie, mais contre des hommes : et cette journée décidera de tout. Souvenez-vous, je vous prie, de la promesse faite à Dyrrachium, et du serment que sous mes yeux vous vous êtes prêté de ne pas revenir sans être vainqueurs. Vous avez en face, soldats, les hommes que nous avons cherché à rencontrer depuis les Colonnes d'Hercule, les hommes qui ont quitté l'Italie pour nous fuir, les hommes qui, alors que, pendant dix ans, nous avions lutté, mené tant de guerres, remporté d'innombrables victoires en soumettant pour notre patrie quatre cents peuplades d'Espagne, de Gaule et de Bretagne, nous ont congédiés sans honneurs, sans triomphe, sans récompenses, et que je n'ai ni convaincus par mes appels à la justice, ni fait reculer par mes générosités. Ce sont, sachez-le, les hommes que j'ai laissés partir, sans leur faire de mal, en espérant qu'ils nous en rendraient quelque justice. Gardez donc aujourd'hui tous ces faits en mémoire, et rappelez-vous, puisque vous les reconnaissez, ce que furent à votre égard ma sollicitude, ma confiance et la générosité de mes présents.
[2,74] « Ἔστι δὲ οὐ δυσχερὲς νεοστρατεύτων καὶ ἀπειροπολέμων ἔτι πολυπόνους ἀγωνιστὰς περιγενέσθαι, ἄλλως τε καὶ μειρακιωδῶς ἐς ἀταξίαν καὶ δυσπείθειαν τοῦ στρατηγοῦ τραπέντων, ὃν ἐγὼ πυνθάνομαι δεδιότα καὶ ἄκοντα χωρεῖν ἐπὶ τὸ ἔργον, τύχῃ τε παρακμάζοντα ἤδη καὶ νωθῆ καὶ βραδὺν ἐς ἅπαντα γεγενημένον καὶ οὐδὲ στρατηγοῦντα ἔτι μᾶλλον στρατηγούμενον. Καὶ τάδε μοι περὶ μόνων ἐστὶ τῶν Ἰταλῶν, ἐπεὶ τῶν γε συμμάχων μηδὲ φροντίζετε μηδ' ἐν λόγῳ τίθεσθε μηδὲ μάχεσθε ὅλως ἐκείνοις. Ἀνδράποδα ταῦτ' ἐστὶ Σύρια καὶ Φρύγια καὶ Λύδια, φεύγειν αἰεὶ καὶ δουλεύειν ἕτοιμα· οἷς ἐγὼ σαφῶς οἶδα, καὶ ὑμεῖς δὲ αὐτίκα ὄψεσθε, οὐδὲ Πομπήιον αὐτὸν τάξιν ἐγγυῶντα πολέμου. Ἔχεσθε οὖν μοι τῶν Ἰταλῶν μόνων, κἂν οἱ σύμμαχοι δίκην κυνῶν περιθέωσιν ὑμᾶς καὶ θορυβοποιῶσι. Τρεψάμενοι δ' αὐτοὺς τῶνδε μὲν ὡς συγγενῶν φειδώμεθα, τοὺς δὲ συμμάχους ἐς τὴν τῶνδε κατάπληξιν ἐξεργάσασθε. Πρὸ δὲ πάντων, ὡς ἂν εἰδείην ὑμᾶς ἔγωγε ὧν συνετίθεσθε μεμνημένους τε καὶ νίκην πάντως θάνατον αἱρουμένους, καθέλετέ μοι προϊόντες ἐπὶ τὴν μάχην τὰ τείχη τὰ σφέτερα αὐτῶν καὶ τὴν τάφρον ἐγχώσατε, ἵνα μηδὲν ἔχωμεν, ἂν μὴ κρατῶμεν, ἴδωσι δ' ἡμᾶς ἀσταθμεύτους οἱ πολέμιοι καὶ συνῶσιν, ὅτι πρὸς ἀνάγκης ἐστὶν ἡμῖν ἐν τοῖς ἐκείνων σταθμεῦσαι. » [2,74] Par ailleurs, il n'est pas difficile à des combattants éprouvés de l'emporter sur des soldats récemment recrutés et encore sans expérience de la guerre, surtout quand leur jeunesse les incite à négliger la discipline et l'obéissance à leur général, qui, lui-même, m'a-t-on personnellement appris, se lance avec appréhension et à contrecoeur dans l'opération ; sa bonne fortune désormais décline, il s'est montré en tout gauche et lent, et il commande moins qu'il ne se laisse commander. Et je ne m'occupe ici que des Italiens, car pour ce qui est des alliés, vous n'avez pas à vous en soucier ni à en tenir compte ni à combattre aucunement avec eux. Ce sont des esclaves de Syrie, de Phrygie et de Lydie, toujours prêts à fuir et à servir, dont je sais bien, moi — et vous, vous n'allez pas tarder à le voir —, que Pompée lui-même ne leur confie aucun rôle stratégique. Ne vous occupez donc, je vous le dis, que des Italiens, même si les alliés, comme des chiens, vous courent autour en faisant grand bruit. Quand nous aurons mis les ennemis en déroute, épargnons les premiers, en voyant en eux nos compatriotes, et exterminez les alliés, pour provoquer la terreur des autres. Mais, avant toute autre chose, pour que je puisse être sûr que vous vous rappeliez vos serments et que vous optiez résolument pour la victoire ou la mort, en partant au combat, détruisez-moi vos propres remparts et comblez le fossé, afin que nous n'ayons d'autre issue que de l'emporter, que les ennemis nous voient dépourvus de camp et sachent que nous sommes dans la nécessité de nous établir dans le leur ! »


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 29/09/2006