[3,20] Καὶ ὁ Σάτυρος λέγει· "Ἅμα δὲ βιαζόμενος ἐπὶ τὸ στρατόπεδον
ἔκλαον, ὦ δέσποτα, καὶ ὠδυρόμην, τὰ περὶ τῆς Λευκίππης
πυθόμενος, καὶ ἐδεόμην Μενελάου παντὶ τρόπῳ σῶσαι τὴν κόρην.
δαίμων δέ τις ἀγαθὸς ἡμῖν συνήργησεν. ἐτύχομεν τῇ προτεραίᾳ
τῆς θυσίας ἡμέρᾳ καθεζόμενοι πρὸς τῇ θαλάττῃ λυπούμενοι καὶ περὶ
τούτων σκοποῦντες· τῶν δὲ λῃστῶν τινες ναῦν ἰδόντες ἀγνοίᾳ πλανηθεῖσαν,
ὥρμησαν ἐπ´ αὐτήν.
οἱ δὲ ἐπὶ τῆς νεὼς συνέντες οἳ τυγχάνουσιν, ἐπεχείρουν ἐλαύνειν εἰς τοὐπίσω·
ὡς δὲ φθάνουσιν οἱ λῃσταὶ καταλαβόντες, πρὸς ἄμυναν τρέπονται.
καὶ γάρ τις ἐν αὐτοῖς ἦν τῶν τὰ Ὁμήρου τῷ στόματι δεικνύντων ἐν τοῖς θεάτροις·
τὴν Ὁμηρικὴν σκευὴν ὁπλισάμενός τε αὐτὸς καὶ τοὺς ἀμφ´ αὑτὸν
οὕτω σκευάσας ἐπεχείρουν μάχεσθαι.
πρὸς μὲν οὖν τοὺς πρώτους ἐπελθόντας καὶ μάλα ἐρρωμένως ἀντετάξαντο·
πλειόνων δὲ ἐπιπλευσάντων σκαφῶν λῃστρικῶν καταδύουσι τὴν ναῦν
καὶ τοὺς ἄνδρας ἐκπεσόντας ἀνῄρουν.
λανθάνει δὴ κίστη ἐκτραπεῖσά τις ἐν τῷ ναυαγίῳ καὶ καθ´ ἡμᾶς τῷ ῥοῒ κομισθεῖσα,
ἣν ὁ Μενέλαος ἀναιρεῖται.
καὶ ἀναχωρήσας ποι παρόντος ἅμα κἀμοῦ (προσεδόκα γάρ τι σπουδαῖον
ἔνδον εἶναι) ἀνοίγει τὴν κίστην, καὶ ὁρῶμεν χλαμύδα καὶ ὁρῶμεν
χλαμύδα καὶ ξίφος, τὴν μὲν κώπην ἔχον παλαιστῶν τεσσάρων, τὸν δὲ σίδηρον
ἐπὶ τῇ κώπῃ βραχύτατον, δακτύλων ὅσον οὐ πλείω τριῶν.
ὡς δὲ ἀνελόμενος τὸ ξίφος ὁ Μενέλαος ἔλαθε μεταστρέψας κατὰ τὸ τοῦ σιδήρου
μέρος, τὸ μικρὸν ἐκεῖνο ξίφος ὥσπερ ἀπὸ χηραμοῦ τῆς κώπης κατατρέχει
τοσοῦτον, ὅσον εἶχεν ἡ κώπη τὸ μέγεθος· ὡς δὲ ἀνέστρεψεν
εἰς τοὔμπαλιν, αὖθις ὁ σίδηρος εἴσω κατεδύετο. τούτῳ δ´ ἄρα, ὡς
εἰκός, ὁ κακοδαίμων ἐκεῖνος ἐν τοῖς θεάτροις ἐχρῆτο πρὸς τὰς κιβδήλους σφαγάς."
| [3,20] Alors, Satyros reprend : « Lorsque l'on m'entraîna
de force vers la troupe de brigands, je pleurais, maître,
je me lamentais, parce que j'avais appris le sort de Leucippé
et je suppliais Ménélas de tout faire pour sauver la
petite. Et une divinité secourable nous vint en aide.
La veille du jour du sacrifice, comme nous nous trouvions
assis au bord de la mer, pleins de tristesse, et que
nous examinions la situation, voici qu'un groupe de
brigands aperçut un navire égaré, et, aussitôt, ils l'attaquèrent.
Les gens du navire, comprenant qui ils avaient
rencontré, tentèrent de virer de bord et de s'enfuir;
mais les brigands les devancent, et eux doivent se mettre
en défense. Or, il y avait, parmi les passagers, l'un de ces
acteurs qui, dans les théâtres, récitent des passages
d'Homère. Il s'arma alors de son attirail homérique,
en arma également ses compagnons et commença le
combat. Tant qu'ils luttèrent contre les premiers assaillants,
ils opposèrent une résistance vigoureuse et efficace;
mais, comme plusieurs bateaux de pirates vinrent en
renfort, les brigands coulèrent le navire et massacrèrent
les passagers, au fur et à mesure qu'ils tombèrent a
l'eau. Mais ils ne virent pas un coffre qui roula dans la
mer et qui, après le naufrage, fut amené jusqu'à nous
par le flot. Ménélas le prit et nous l'emportâmes tous
deux - car je me trouvais là moi aussi, et nous pensions
qu'il y avait dedans quelque chose de précieux. Ménélas
l'ouvrit et nous voyons une chlamyde et une épée, dont
la poignée avait environ quatre palmes, et dont la lame
était très courte et ne mesurait pas plus de trois doigts
environ. Ménélas prit cette épée, et, en la maniant,
sans faire attention, tourna la lame vers le bas; alors,
cette petite lame jaillit de la cavité du manche, d'une
longueur égale à celle de celui-ci. Et, lorsqu'il la retourna
dans la première position, la lame rentra dans son logement.
Cette épée, apparemment, avait été utilisée par le malheureux,
au théâtre, pour représenter des scènes de meurtre.
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