[4,1,20] ἀποκρίνεται ὁ Χειρίσοφος·
- βλέψον, ἔφη, πρὸς τὰ ὄρη καὶ ἰδὲ ὡς ἄβατα πάντα ἐστί· μία δ᾽ αὕτη ὁδὸς ἣν ὁρᾷς
ὀρθία, καὶ ἐπὶ ταύτῃ ἀνθρώπων ὁρᾶν ἔξεστί σοι ὄχλον τοσοῦτον, οἳ κατειληφότες
φυλάττουσι τὴν ἔκβασιν. (4.1.21) ταῦτ᾽ ἐγὼ ἔσπευδον καὶ διὰ τοῦτό σε οὐχ
ὑπέμενον, εἴ πως δυναίμην φθάσαι πρὶν κατειλῆφθαι τὴν ὑπερβολήν· οἱ δ᾽
ἡγεμόνες οὓς ἔχομεν οὔ φασιν εἶναι ἄλλην ὁδόν. (4.1.22) ὁ δὲ Ξενοφῶν λέγει·
- ἀλλ᾽ ἐγὼ ἔχω δύο ἄνδρας. ἐπεὶ γὰρ ἡμῖν πράγματα παρεῖχον, ἐνηδρεύσαμεν,
ὅπερ ἡμᾶς καὶ ἀναπνεῦσαι ἐποίησε, καὶ ἀπεκτείναμέν τινας αὐτῶν, καὶ ζῶντας
προυθυμήθημεν λαβεῖν αὐτοῦ τούτου ἕνεκα ὅπως ἡγεμόσιν εἰδόσι τὴν χώραν
χρησαίμεθα. (4.1.23) καὶ εὐθὺς ἀγαγόντες τοὺς ἀνθρώπους ἤλεγχον διαλαβόντες
εἴ τινα εἰδεῖεν ἄλλην ὁδὸν ἢ τὴν φανεράν. ὁ μὲν οὖν ἕτερος οὐκ ἔφη μάλα
πολλῶν φόβων προσαγομένων· ἐπεὶ δὲ οὐδὲν ὠφέλιμον ἔλεγεν, ὁρῶντος τοῦ
ἑτέρου κατεσφάγη. (4.1.24) ὁ δὲ λοιπὸς ἔλεξεν ὅτι οὗτος μὲν οὐ φαίη διὰ ταῦτα
εἰδέναι, ὅτι αὐτῷ ἐτύγχανε θυγάτηρ ἐκεῖ παρ᾽ ἀνδρὶ ἐκδεδομένη· αὐτὸς δ᾽ ἔφη
ἡγήσεσθαι δυνατὴν καὶ ὑποζυγίοις πορεύεσθαι ὁδόν. (4.1.25) ἐρωτώμενος δ᾽ εἰ
εἴη τι ἐν αὐτῇ δυσπάριτον χωρίον, ἔφη εἶναι ἄκρον ὃ εἰ μή τις προκαταλήψοιτο,
ἀδύνατον ἔσεσθαι παρελθεῖν. (4.1.26) ἐνταῦθα δ᾽ ἐδόκει συγκαλέσαντας
λοχαγοὺς καὶ πελταστὰς καὶ τῶν ὁπλιτῶν λέγειν τε τὰ παρόντα καὶ ἐρωτᾶν εἴ
τις αὐτῶν ἔστιν ὅστις ἀνὴρ ἀγαθὸς ἐθέλοι ἂν γενέσθαι καὶ ὑποστὰς ἐθελοντὴς
πορεύεσθαι. (4.1.27) ὑφίσταται τῶν μὲν ὁπλιτῶν Ἀριστώνυμος Μεθυδριεὺς
(Ἀρκὰς) καὶ Ἀγασίας Στυμφάλιος (Ἀρκάς), ἀντιστασιάζων δὲ αὐτοῖς Καλλίμαχος
Παρράσιος (Ἀρκὰς καὶ οὗτος) ἔφη ἐθέλειν πορεύεσθαι προσλαβὼν ἐθελοντὰς ἐκ
παντὸς τοῦ στρατεύματος· ἐγὼ γάρ, ἔφη, οἶδα ὅτι ἕψονται πολλοὶ τῶν νέων ἐμοῦ
ἡγουμένου. (4.1.28) ἐκ τούτου ἐρωτῶσιν εἴ τις καὶ τῶν γυμνήτων ταξιάρχων
ἐθέλοι συμπορεύεσθαι. ὑφίσταται Ἀριστέας Χῖος, ὃς πολλαχοῦ πολλοῦ ἄξιος τῇ
στρατιᾷ εἰς τὰ τοιαῦτα ἐγένετο.
| [4,1,20] Chirisophe répond à ce discours :
« Regardez ces montagnes, elles sont partout inaccessibles. Nous n'avons, pour
sortir d'ici, que ce chemin escarpé que vous voyez, et vous pouvez y remarquer
une multitude de Barbares qui l'ont occupé avant nous, et gardent le seul
débouché que nous ayons : voilà pourquoi je me suis hâté, et ne vous ai point
attendu. Je voulais les prévenir, s'il était possible, et les empêcher de
s'emparer avant nous, des hauteurs. Les guides que nous avons assurent qu'il n'y
a point d'autre chemin. - J'ai, dit Xénophon, deux prisonniers que je viens de
faire, car dans l'embarras où me jetaient les Barbares, je leur ai tendu une
embuscade, ce qui nous a donné le loisir de respirer un moment. Nous avons tué
quelques ennemis. Je voulais aussi en prendre pour avoir des gens qui connussent
le pays et qui nous servissent de guides. » On fit amener sur-le-champ ces deux
hommes, et les ayant séparés, on tâcha de leur faire dire s'ils connaissaient un
autre chemin que celui qu'on voyait. Le premier, quelque effroi qu'on lui
inspirât, dit qu'il n'en savait point d'autre ; comme on ne put en rien tirer
qui fût utile à l'armée, on l'égorgea aux yeux du second. Celui-ci répondit que
son camarade n'avait refusé d'indiquer une autre route, quoiqu'il en eût une,
que parce qu'il avait vers ce canton une fille mariée. Il promit de conduire les
Grecs par un chemin praticable, même aux chevaux d'équipages. On lui demanda
s'il ne s'y trouvait point de pas difficile. Il répondit qu'il y avait une
hauteur qui rendrait le passage de l'armée impossible si l'on ne s'en emparait
avant les ennemis. On fut d'avis d'assembler aussitôt les chefs de lochos, les
armés à la légère, et quelques hoplites, de leur exposer de quoi il s'agissait,
de leur demander s'il y en avait qui voulussent se distinguer et y marcher comme
volontaires. Il se présenta d'abord parmi les hoplites deux Arcadiens,
Aristonyme de Méthydrie, et Agasias de Stymphale. Une noble contestation s'éleva
entre ce dernier et Callimaque de Parrhasie, Arcadien aussi. Agasias dit qu'il
voulait être de ce coup de main, et proposa d'y mener des volontaires qu'il
prendrait dans toute l'armée. « Car je suis sûr, dit-il, que beaucoup de jeunes
soldats, me suivront si je les y conduis. » On demande alors s'il est quelque
homme des troupes légères ou quelque taxiarque qui veuille être du détachement.
Aristéas de Chio s'y engage. Il rendit, dans plusieurs occasions de ce genre,
des services importants à l'armée.
|