[4,3,30] οἱ δὲ Καρδοῦχοι ὁρῶντες ὀλίγους ἤδη τοὺς λοιπούς (πολλοὶ γὰρ
καὶ τῶν μένειν τεταγμένων ᾤχοντο ἐπιμελόμενοι οἱ μὲν ὑποζυγίων, οἱ δὲ
σκευῶν, οἱ δ᾽ ἑταιρῶν), ἐνταῦθα δὴ ἐπέκειντο θρασέως καὶ ἤρχοντο σφενδονᾶν
καὶ τοξεύειν. (4.3.31) οἱ δὲ Ἕλληνες παιανίσαντες ὥρμησαν δρόμῳ ἐπ᾽ αὐτούς· οἱ
δὲ οὐκ ἐδέξαντο· καὶ γὰρ ἦσαν ὡπλισμένοι ὡς μὲν ἐν τοῖς ὄρεσιν ἱκανῶς πρὸς τὸ
ἐπιδραμεῖν καὶ φεύγειν, πρὸς δὲ τὸ εἰς χεῖρας δέχεσθαι οὐχ ἱκανῶς. (4.3.32) ἐν
τούτῳ σημαίνει ὁ σαλπικτής· καὶ οἱ μὲν πολέμιοι ἔφευγον πολὺ ἔτι θᾶττον, οἱ δὲ
Ἕλληνες τἀναντία στρέψαντες ἔφευγον διὰ τοῦ ποταμοῦ ὅτι τάχιστα. (4.3.33) τῶν
δὲ πολεμίων οἱ μέν τινες αἰσθόμενοι πάλιν ἔδραμον ἐπὶ τὸν ποταμὸν καὶ
τοξεύοντες ὀλίγους ἔτρωσαν, οἱ δὲ πολλοὶ καὶ πέραν ὄντων τῶν Ἑλλήνων ἔτι
φανεροὶ ἦσαν φεύγοντες. (4.3.34) οἱ δὲ ὑπαντήσαντες ἀνδριζόμενοι καὶ
προσωτέρω τοῦ καιροῦ προϊόντες ὕστερον τῶν μετὰ Ξενοφῶντος διέβησαν
πάλιν· καὶ ἐτρώθησάν τινες καὶ τούτων.
| [4,3,30] Les Carduques virent donc qu'il restait peu de troupes ; car beaucoup des
soldats qui devaient faire l'arrière-garde l'avaient quittée, les uns pour
prendre soin de leurs bêtes de somme, les autres pour veiller sur les esclaves
qui portaient leurs bagages, plusieurs pour aller joindre leurs maîtresses. Les
Barbares alors marchèrent hardiment aux Grecs, et, avec leurs arcs et leurs
frondes, commencèrent à faire des décharges. Les Grecs ayant chanté l'hymne du
combat, coururent sur eux. Les Carduques ne les attendirent pas ; car ils
étaient armés comme dans leurs montagnes, de façon à charger et à fuir
rapidement, mais désavantageusement pour combattre de pied ferme. Alors la
trompette donne le signal. À ce bruit militaire, l'ennemi fuit encore plus vite ;
les Grecs font demi-tour à droite, et fuyant de leur côté, à toutes jambes,
traversent le fleuve. Quelques Carduques s'en apercevant, revinrent en courant
vers le fleuve, et tirèrent des flèches, dont peu de Grecs furent blessés. Mais
on voyait encore fuir la plus grande partie des Barbares quand les Grecs furent
parvenus à l'autre rive. Les troupes que Chirisophe avait envoyées au secours,
emportées par leur courage, et s'étant avancées plus qu'il ne convenait,
repassèrent le fleuve après celles de Xénophon, et il y eut aussi parmi elles
quelques Grecs de blessés.
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