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| [8,103] μετὰ δὲ τοῦτο 
ταῖς τε ἐξ Ἀβύδου ξυμμιγείσαις καὶ ταῖς ἄλλαις ξυμπάσαις ἓξ καὶ ὀγδοήκοντα 
πολιορκήσαντες Ἐλαιοῦντα ταύτην τὴν ἡμέραν,  ὡς οὐ προσεχώρει, ἀπέπλευσαν 
ἐς Ἄβυδον.  (8.103.2) Οἱ δ' Ἀθηναῖοι ψευσθέντες τῶν σκοπῶν καὶ οὐκ ἂν  οἰόμενοι 
σφᾶς λαθεῖν τὸν παράπλουν τῶν πολεμίων νεῶν,  ἀλλὰ καθ' ἡσυχίαν 
τειχομαχοῦντες, ὡς ᾔσθοντο, εὐθὺς ἀπολιπόντες τὴν Ἔρεσον κατὰ τάχος 
ἐβοήθουν ἐς τὸν Ἑλλήσποντον· (8.103.3)  καὶ δύο τε ναῦς τῶν Πελοποννησίων 
αἱροῦσιν, αἳ  πρὸς τὸ πέλαγος τότε θρασύτερον ἐν τῇ διώξει ἀπάρασαι  
περιέπεσον αὐτοῖς, καὶ ἡμέρᾳ ὕστερον ἀφικόμενοι ὁρμίζονται  ἐς τὸν Ἐλαιοῦντα 
καὶ τὰς ἐκ τῆς Ἴμβρου ὅσαι κατέφυγον  κομίζονται καὶ ἐς τὴν ναυμαχίαν πέντε 
ἡμέρας παρεσκευάζοντο.  
 | [8,103] CIII. - Là-dessus, les Péloponnésiens rallièrent les 
vaisseaux venant d'Abydos et d'ailleurs, ce qui 
porta la flotte à quatre-vingt-six bâtiments. Le 
même jour, ils assiégèrent Elæunte, mais ne 
pouvant s'en emparer ils retournèrent à Abydos. 
Quant aux Athéniens, trompés par leurs guetteurs 
et d'ailleurs convaincus que le passage de la flotte 
ennemie ne pourrait leur échapper, ils battaient 
tout à loisir les murailles d'Érésos. Mais quand ils 
furent au fait des événements, ils levèrent 
immédiatement le siège d'Érésos et se portèrent en 
toute hâte dans l'Hellespont. Ils s'emparèrent de 
deux vaisseaux péloponnésiens, qui dans l'ardeur 
de la poursuite s'étaient aventurés au large et 
étaient venus se jeter au milieu d'eux. Le 
lendemain, ils arrivèrent devant Élæunte, où ils 
mouillèrent ; ils rappelèrent d'Imbros les vaisseaux 
qui s'y étaient réfugiés et pendant cinq jours ils 
firent leurs préparatifs de combat.
 |  | [8,104] μετὰ δὲ τοῦτο ἐναυμάχουν τρόπῳ τοιῷδε. 
οἱ Ἀθηναῖοι παρέπλεον ἐπὶ κέρως ταξάμενοι παρ' αὐτὴν τὴν  γῆν ἐπὶ τῆς Σηστοῦ, οἱ 
δὲ Πελοποννήσιοι αἰσθόμενοι ἐκ τῆς  (8.104.2) Ἀβύδου ἀντανῆγον καὶ αὐτοί. καὶ 
ὡς ἔγνωσαν ναυμαχήσοντες, παρέτειναν τὸ κέρας οἱ μὲν Ἀθηναῖοι παρὰ τὴν  
Χερσόνησον, ἀρξάμενοι ἀπὸ Ἰδάκου μέχρι Ἀρριανῶν, νῆες  ἓξ καὶ ἑβδομήκοντα, 
οἱ δ' αὖ Πελοποννήσιοι ἀπὸ Ἀβύδου  (8.104.3) μέχρι Δαρδάνου, νῆες ἓξ καὶ 
ὀγδοήκοντα. κέρας δὲ τοῖς  μὲν Πελοποννησίοις εἶχον τὸ μὲν δεξιὸν Συρακόσιοι, 
τὸ δ'  ἕτερον αὐτὸς Μίνδαρος καὶ τῶν νεῶν αἱ ἄριστα πλέουσαι,  Ἀθηναίοις δὲ τὸ 
μὲν ἀριστερὸν Θράσυλος, ὁ δὲ Θρασύβουλος τὸ δεξιόν· οἱ δὲ ἄλλοι στρατηγοὶ ὡς 
ἕκαστοι διετάξαντο. (8.104.4)  ἐπειγομένων δὲ τῶν Πελοποννησίων πρότερόν τε  
ξυμμεῖξαι, καὶ κατὰ μὲν τὸ δεξιὸν τῶν Ἀθηναίων ὑπερσχόντες  αὐτοὶ τῷ 
εὐωνύμῳ ἀποκλῇσαι τοῦ ἔξω αὐτοὺς ἔκπλου, εἰ  δύναιντο, κατὰ δὲ τὸ μέσον 
ἐξῶσαι πρὸς τὴν γῆν οὐχ ἑκὰς  οὖσαν, οἱ Ἀθηναῖοι γνόντες, ᾗ μὲν ἐβούλοντο 
ἀποφάρξασθαι  αὐτοὺς οἱ ἐναντίοι, ἀντεπεξῆγον καὶ περιεγίγνοντο τῷ πλῷ,  
(8.104.5) τὸ δ' εὐώνυμον αὐτοῖς ὑπερεβεβλήκει ἤδη τὴν ἄκραν ἣ  Κυνὸς σῆμα 
καλεῖται. τῷ δὲ μέσῳ, τοιούτου ξυμβαίνοντος,  ἀσθενέσι καὶ διεσπασμέναις ταῖς 
ναυσὶ καθίσταντο, ἄλλως  τε καὶ ἐλάσσοσι χρώμενοι τὸ πλῆθος καὶ τοῦ χωρίου 
τοῦ  περὶ τὸ Κυνὸς σῆμα ὀξεῖαν καὶ γωνιώδη τὴν περιβολὴν  ἔχοντος, ὥστε τὰ ἐν 
τῷ ἐπέκεινα αὐτοῦ γιγνόμενα μὴ κάτοπτα  εἶναι.  
 | [8,104] CIV. - Voici comment s'engagea la bataille. Les 
Athéniens en ligne de file longeaient la côte, en 
direction de Sestos. Les Péloponnésiens informés 
se portèrent d'Abydos à leur rencontre. Quand le 
combat parut imminent, la flotte athénienne, forte 
de soixante-seize vaisseaux, étendit sa ligne le long 
de la Khersonèse depuis Idakos jusqu'au pays des 
Arrhianes. La flotte péloponnésienne s'alignait 
depuis Abydos jusqu'à Dardanos, avec 
quatre-vingt-six bâtiments. Les Syracusains occupaient 
l'aile droite des Péloponnésiens, Mindaros avec les 
vaisseaux les plus rapides l'aile gauche. Thrasyllos 
commandait l'aile gauche athénienne, 
Thrasyboulos l'aile droite. Les autres stratèges se 
trouvaient aux places à eux assignées. Les 
Péloponnésiens faisaient diligence pour engager les 
premiers le combat, leur aile gauche débordait l'aile 
droite athénienne ; ils voulaient, s'il était possible, 
empêcher les Athéniens de s'échapper, les enfoncer 
au centre et les rejeter à la côte peu éloignée. Les 
Athéniens, comprenant leurs intentions, étendirent 
eux aussi leur ligne du côté où l'ennemi voulait les 
enfermer et réussirent à le prévenir et à le 
déborder. Déjà leur ailè gauche avait doublé le 
promontoire nommé Kynosséma. Mais, à la suite 
de ce mouvement, le centre ne comprenait que de 
médiocres vaisseaux, trop éloignés les uns des 
autres, d'ailleurs inférieurs en nombre à ceux de 
l'ennemi. De plus le pourtour de la côte aux abords 
de Kynosséma forme un angle aigu qui empêchait 
de voir ce qui se passait de l'autre côté.
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