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| [6,71] οἱ δὲ Ἀθηναῖοι πρὸς μὲν τὸ ἱερὸν οὐκ ἦλθον, ξυγκομίσαντες δὲ τοὺς 
ἑαυτῶν νεκροὺς καὶ ἐπὶ πυρὰν ἐπιθέντες ηὐλίσαντο αὐτοῦ. τῇ δ' ὑστεραίᾳ τοῖς  
μὲν Συρακοσίοις ἀπέδοσαν ὑποσπόνδους τοὺς νεκρούς (ἀπέθανον δὲ αὐτῶν καὶ 
τῶν ξυμμάχων περὶ ἑξήκοντα καὶ διακοσίους), τῶν δὲ σφετέρων τὰ ὀστᾶ 
ξυνέλεξαν (ἀπέθανον δὲ  
αὐτῶν καὶ τῶν ξυμμάχων ὡς πεντήκοντα), καὶ τὰ τῶν πολεμίων
(6.71.2) σκῦλα ἔχοντες ἀπέπλευσαν ἐς Κατάνην· χειμών τε  
γὰρ ἦν, καὶ τὸν πόλεμον αὐτόθεν ποιεῖσθαι οὔπω ἐδόκει  
δυνατὸν εἶναι, πρὶν ἂν ἱππέας τε μεταπέμψωσιν ἐκ τῶν  
Ἀθηνῶν καὶ ἐκ τῶν αὐτόθεν ξυμμάχων ἀγείρωσιν, ὅπως μὴ  
παντάπασιν ἱπποκρατῶνται, καὶ χρήματα δὲ ἅμα αὐτόθεν τε  
ξυλλέξωνται καὶ παρ' Ἀθηναίων ἔλθῃ, τῶν τε πόλεών τινας   
προσαγάγωνται, ἃς ἤλπιζον μετὰ τὴν μάχην μᾶλλον σφῶν  
ὑπακούσεσθαι, τά τε ἄλλα καὶ σῖτον καὶ ὅσων δέοι παρασκευάσωνται ὡς ἐς τὸ 
ἔαρ ἐπιχειρήσοντες ταῖς Συρακούσαις.  
 | [6,71] LXXI. - Les Athéniens n'avancèrent point dans la direction du temple ; ils 
rassemblèrent leurs morts, les placèrent sur un bûcher et bivouaquèrent sur 
place. Le lendemain ils accordèrent aux Syracusains la permission d'enlever 
leurs morts : les pertes des Syracusains et de leurs alliés s'élevaient à 
environ deux cent soixante hommes ; il avait péri environ cinquante hommes du 
côté des Athéniens et de leurs alliés ; leurs ossements furent recueillis. 
Chargée des dépouilles de l'ennemi, l'armée athénienne retourna à Katanè. 
La mauvaise saison était venue et l'on ne se croyait pas en état de continuer la 
guerre aux abords de Syracuse, avant d'avoir fait venir d'Athènes et d'avoir 
rassemblé de Sicile des forces de cavalerie, pour n'être pas entièrement à la 
merci des cavaliers ennemis. On voulait également recueillir de l'argent dans le 
pays, en demander à Athènes et attirer dans les rangs de l'armée quelques villes 
; après la victoire qu'on venait de remporter, on espérait qu'elles se 
montreraient moins récalcitrantes, enfin il fallait se procurer du blé et tous 
les approvisionnements nécessaires pour attaquer Syracuse au printemps.
 |  | [6,72]  Καὶ οἱ μὲν ταύτῃ τῇ γνώμῃ ἀπέπλευσαν ἐς τὴν Νάξον  
καὶ Κατάνην διαχειμάσοντες, Συρακόσιοι δὲ τοὺς σφετέρους  
(6.72.2)   αὐτῶν νεκροὺς θάψαντες ἐκκλησίαν ἐποίουν. καὶ παρελθὼν  
αὐτοῖς Ἑρμοκράτης ὁ Ἕρμωνος, ἀνὴρ καὶ ἐς τἆλλα ξύνεσιν  
οὐδενὸς λειπόμενος καὶ κατὰ τὸν πόλεμον ἐμπειρίᾳ τε ἱκανὸς  
γενόμενος καὶ ἀνδρείᾳ ἐπιφανής, ἐθάρσυνέ τε καὶ οὐκ εἴα  
(6.72.3)   τῷ γεγενημένῳ ἐνδιδόναι· τὴν μὲν γὰρ γνώμην αὐτῶν οὐχ  
ἡσσῆσθαι, τὴν δὲ ἀταξίαν βλάψαι. οὐ μέντοι τοσοῦτόν γε  
λειφθῆναι ὅσον εἰκὸς εἶναι, ἄλλως τε καὶ τοῖς πρώτοις τῶν  
Ἑλλήνων ἐμπειρίᾳ ἰδιώτας ὡς εἰπεῖν χειροτέχναις ἀνταγωνισαμένους.
(6.72.4) μέγα δὲ βλάψαι καὶ τὸ πλῆθος τῶν στρατηγῶν  
καὶ τὴν πολυαρχίαν (ἦσαν γὰρ πέντε καὶ δέκα οἱ στρατηγοὶ  
αὐτοῖς) τῶν τε πολλῶν τὴν ἀξύντακτον ἀναρχίαν. ἢν δὲ  
ὀλίγοι τε στρατηγοὶ γένωνται ἔμπειροι καὶ ἐν τῷ χειμῶνι  
τούτῳ παρασκευάσωσι τὸ ὁπλιτικόν, οἷς τε ὅπλα μὴ ἔστιν  
ἐκπορίζοντες, ὅπως ὡς πλεῖστοι ἔσονται, καὶ τῇ ἄλλῃ μελέτῃ  
προσαναγκάζοντες, ἔφη κατὰ τὸ εἰκὸς κρατήσειν σφᾶς τῶν  
ἐναντίων, ἀνδρείας μὲν σφίσιν ὑπαρχούσης, εὐταξίας δ' ἐς  
τὰ ἔργα προσγενομένης· ἐπιδώσειν γὰρ ἀμφότερα αὐτά, τὴν  
μὲν μετὰ κινδύνων μελετωμένην, τὴν δ' εὐψυχίαν αὐτὴν ἑαυτῆς 
μετὰ τοῦ πιστοῦ τῆς ἐπιστήμης θαρσαλεωτέραν ἔσεσθαι.  
(6.72.5)   τούς τε στρατηγοὺς καὶ ὀλίγους καὶ αὐτοκράτορας χρῆναι  
ἑλέσθαι καὶ ὀμόσαι αὐτοῖς τὸ ὅρκιον ἦ μὴν ἐάσειν ἄρχειν  
ὅπῃ ἂν ἐπίστωνται· οὕτω γὰρ ἅ τε κρύπτεσθαι δεῖ μᾶλλον  
ἂν στέγεσθαι καὶ τἆλλα κατὰ κόσμον καὶ ἀπροφασίστως  
παρασκευασθῆναι.
 | [6,72] LXXII. - Dans cette intention les Athéniens se rembarquèrent pour Naxos et 
Katanè où ils prendraient leurs quartiers d'hiver. Après avoir enseveli leurs 
morts, les Syracusains tinrent une assemblée. Hermokratès fils d'Hermôn y prit 
la parole. C'était un homme d'une intelligence particulièrement vive, dont 
l'expérience militaire était remarquable et la valeur manifeste. Il remonta le 
moral des Syracusains et les empêcha de se laisser abattre par les événements. 
Ce n'était pas leur courage, disait-il, qui avait été vaincu ; c'était leur 
manque de discipline qui leur avait fait tort ; d'ailleurs ils ne s'étaient pas 
montrés aussi inférieurs qu'on pouvait s'y attendre, surtout si l'on tenait 
compte qu'ils avaient eu à se mesurer avec les mieux entraînés des Grecs, comme 
des novices, pouvait-on dire, avec des artisans accomplis. Leur insuccès 
s'expliquait également par le manque d'unité dans le commandement (ils avaient 
jusqu'à quinze stratèges), par le désordre et l'insubordination de la multitude. 
En se contentant d'un petit nombre de stratèges expérimentés, en profitant de 
l'hiver pour recruter des hoplites, en fournissant des armes aux hommes qui en 
manquaient pour accroître le nombre des combattants, en astreignant les troupes 
à un entraînement complet, on devait s'attendre à vaincre l'ennemi. Le courage, 
ils l'avaient déjà ; la bonne tenue au combat s'y ajouterait. Ces deux qualités 
se développeraient la discipline avec la pratique du danger ; le courage par la 
confiance dans leur habileté qui les enhardirait. Il fallait en conséquence ne 
choisir qu'un petit nombre de stratèges, munis de pleins pouvoirs et s'engager 
par serment envers eux à les laisser exercer le commandement sans contrôle. De 
la sorte le secret des opérations serait mieux gardé, tout serait mieux ordonné 
et exécuté sans délai.
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