HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVII-1

Chapitre 19

  Chapitre 19

[17a,19] Ἐν δὲ τῇ μεσογείῳ τῇ ὑπὲρ τοῦ Σεβεννυτικοῦ καὶ Φατνιτικοῦ στόματος Ξόις ἐστὶ καὶ νῆσος καὶ πόλις ἐν τῷ Σεβεννυτικῷ νομῷ. ἔστι δὲ καὶ Ἑρμοῦ πόλις καὶ Λύκου πόλις καὶ Μένδης, ὅπου τὸν Πᾶνα τιμῶσι καὶ τῶν ζῴων τράγον· ὡς δὲ Πίνδαρός φησιν, οἱ τράγοι ἐνταῦθα γυναιξὶ μίγνυνται. πλησίον δὲ Μένδητος καὶ Διὸς πόλις καὶ αἱ περὶ αὐτὴν λίμναι καὶ Λεοντόπολις· εἶτ´ ἀπωτέρω Βούσιρις πόλις ἐν τῷ Βουσιρίτῃ νομῷ καὶ Κυνὸς πόλις. φησὶ δ´ Ἐρατοσθένης κοινὸν μὲν εἶναι τοῖς βαρβάροις πᾶσιν ἔθος τὴν ξενηλασίαν, τοὺς δ´ Αἰγυπτίους ἐλέγχεσθαι διὰ τῶν περὶ τὸν Βούσιριν μεμυθευμένων ἐν τῷ Βουσιρίτῃ νομῷ, διαβάλλειν τὴν ἀξενίαν βουλομένων τοῦ τόπου τούτου τῶν ὕστερον, οὐ βασιλέως μὰ Δία οὐδὲ τυράννου γενομένου τινὸς Βουσίριδος· προσεπιφημισθῆναι δὲ καὶ τὸΑἴγυπτόνδ´ ἰέναι δολιχὴν ὁδὸν ἀργαλέην τε,“ προσλαμβάνοντος πρὸς τοῦτο πάμπολυ καὶ τοῦ ἀλιμένου καὶ τοῦ μηδὲ τὸν ὄντα λιμένα ἀνεῖσθαι τὸν πρὸς τῇ Φάρῳ, φρουρεῖσθαι δ´ ὑπὸ βουκόλων λῃστῶν ἐπιτιθεμένων τοῖς προσορμιζομένοις, Καρχηδονίους δὲ καταποντοῦν εἴ τις τῶν ξένων εἰς Σαρδὼ παραπλεύσειεν ἐπὶ στήλας· διὰ δὲ ταῦτ´ ἀπιστεῖσθαι τὰ πολλὰ τῶν ἑσπερίων· καὶ τοὺς Πέρσας δὲ κακῶς ἡγεῖσθαι τοῖς πρέσβεσι τὰς δοὺς κύκλῳ καὶ διὰ δυσκόλων. [17a,19] Dans l'intérieur des terres, au-dessus des bouches Sébennytique et Phatnitique, mais dans les limites du nome Sébennytique, se trouvent l'île et la ville de Xoïs. On y remarque également Hermopolis, Lycopolis et cette Mendès, dont les habitants adorent, en fait de divinités, le dieu Pan ; et en fait d'animaux sacrés, le bouc, les boucs y ayant même, si l'on en croit Pindare, commerce avec les femmes. Les environs de Mendès maintenant nous offrent Diospolis avec sa ceinture de marais et Léontopolis ; puis un peu plus loin se présente la ville de Busiris en plein nome Busirite, précédant celle de Cynopolis. Eratosthène prétend que la xénélasie, c'est-à-dire la proscription de l'étranger, était une coutume commune à tous les peuples barbares ; qu'en ce qui concerne les Egyptiens l'accusation repose surtout sur le mythe sanglant dont Busiris est le héros et le nome Busirite le théâtre ; mais que ce mythe, d'origine évidemment moderne, paraît être l'oeuvre de gens qui, pour se venger d'avoir été mal accueillis par les habitants dudit nome, auront voulu dénoncer et flétrir leur caractère inhospitalier, vu que jamais, au grand jamais, il n'a existé de roi ni de tyran du nom de Busiris ; que le vers d'Homère, ce vers tant de fois cité : «Aller en Egypte ! voyage long et pénible !» (Od. IV, 483) a dû contribuer singulièrement aussi à accréditer l'accusation, rapproché de cette double circonstance que la côte d'Egypte est dépourvue d'abris et que son seul port naturel, le port de Pharos, est demeuré longtemps fermé par suite de la consigne donnée à ces bandes de bouviers ou de brigands, pour mieux dire, de s'opposer par la force à toute tentative de débarquement ; mais qu'il ne faut pas oublier que les Carthaginois, de leur côté, coulaient à fond impitoyablement tout navire étranger qu'ils rencontraient naviguant dans leurs parages et se dirigeant, soit vers l'île de Sardaigne, soit vers les Colonnes {d'Hercule}, et que c'est même là ce qui explique comment la plupart des renseignements sur les contrées occidentales de la terre sont si peu dignes de foi ; qu'enfin les Perses avaient soin d'égarer les ambassadeurs qu'on leur envoyait en les promenant dans des labyrinthes sans issue ou dans des chemins impraticables.


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Dernière mise à jour : 31/01/2008