[1,3,3] Εἰπὼν δὲ καὶ αὐτὸς, ὁπόσον προὔβη τὰ τῆς οἰκουμένης εἰς γνῶσιν
τοῖς μετ' Ἀλέξανδρον καὶ κατ' αὐτὸν ἤδη, μεταβέβηκεν ἐπὶ τὸν περὶ
τοῦ σχήματος λόγον, οὐχὶ περὶ τοῦ τῆς οἰκουμένης, ὅπερ ἦν
οἰκειότερον τῷ περὶ αὐτῆς λόγῳ, ἀλλὰ τοῦ τῆς συμπάσης γῆς· δεῖ μὲν
γὰρ καὶ τούτου μνησθῆναι, μὴ ἀτάκτως δέ. Εἰπὼν οὖν ὅτι σφαιροειδὴς
ἡ σύμπασα, οὐχ ὡς ἐκ τόρνου δέ, ἀλλ' ἔχει τινὰς ἀνωμαλίας, ἐπιφέρει
τὸ πλῆθος τῶν ἐν μέρει μετασχηματισμῶν αὐτῆς, οἳ συμβαίνουσιν ἔκ
τε ὕδατος καὶ πυρὸς καὶ σεισμῶν καὶ ἀναφυσημάτων καὶ ἄλλων
τοιούτων, οὐδ' ἐνταῦθα τὴν τάξιν φυλάττων. Τὸ μὲν γὰρ σφαιροειδὲς
περὶ ὅλην τὴν γῆν ἀπὸ τῆς τοῦ ὅλου ἕξεως συμβαίνει, οἱ δὲ τοιοῦτοι
μετασχηματισμοὶ τὴν μὲν ὅλην γῆν οὐδὲν ἐξαλλάττουσιν (ἐν γὰρ τοῖς
μεγάλοις ἐναφανίζεται τὰ οὕτω μικρά), τῆς δὲ οἰκουμένης διαθέσεις
ἑτέρας καὶ ἑτέρας τινὰς ἀπεργάζονται καὶ τὰς προσεχεῖς αἰτίας ἄλλας
καὶ ἄλλας ἔχουσι.
| [1,3,3] 3. Autre chose encore : de l'exposé des progrès faits dans la
connaissance de la terre habitée postérieurement à Alexandre et de son
vivant déjà, Ératosthène passe à la discussion scientifique de la figure de
la terre, mais non plus seulement de la terre habitée, ce qui eût été
pourtant plus rationnel dans un traité dont la terre habitée était l'objet
spécial: la figure qu'il entreprend de décrire embrasse la terre entière.
Nous ne voulons pas dire que ce côté général de la question dût être
absolument négligé, mais il fallait ne le traiter qu'en son lieu et place.
Ératosthène nous montre donc la terre, la terre entière, affectant la forme
d'une sphère, non pas à vrai dire d'une sphère faite au tour : il constate
que sa surface présente mainte inégalité sensible. Mais à ce propos il
allègue la quantité infinie d'altérations partielles que ladite figure éprouve
par le fait des eaux, du feu, des tremblements ou secousses intérieures,
des exhalaisons de vapeurs et d'autres causes analogues. Or, ici encore,
il méconnaît l'ordre logique, car la forme sphéroïdale pour la terre entière
résulte de la constitution même de l'univers, et les changements partiels
qu'il cite ne sauraient altérer en rien la figure générale de la terre, de si
imperceptibles accidents disparaissant naturellement dans une si grande
masse : tout ce qu'ils peuvent faire, c'est de modifier dans sa disposition
telle ou telle partie de notre terre habitée, les différentes causes qui les
produisent étant toujours purement locales.
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