HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Oedipe à Colone

Vers 1200-1299

  Vers 1200-1299

[1200] ἔχεις γὰρ οὐχὶ βαιὰ τἀνθυμήματα,
τῶν σῶν ἀδέρκτων ὀμμάτων τητώμενος.
ἀλλἡμὶν εἶκε· λιπαρεῖν γὰρ οὐ καλὸν
δίκαια προσχρῄζουσιν, οὐδαὐτὸν μὲν εὖ
πάσχειν, παθόντα δοὐκ ἐπίστασθαι τίνειν.
1205 (Οἰδίπους) τέκνον, βαρεῖαν ἡδονὴν νικᾶτέ με
λέγοντες· ἔστω δοὖν ὅπως ὑμῖν φίλον.
μόνον, ξέν᾽, εἴπερ κεῖνος ὧδἐλεύσεται,
μηδεὶς κρατείτω τῆς ἐμῆς ψυχῆς ποτε.
(Θησεύς)
ἅπαξ τὰ τοιαῦτ᾽, οὐχὶ δὶς χρῄζω κλύειν,
πρέσβυ. κομπεῖν δοὐχὶ βούλομαι· σὺ δὢν
1210 σῶς ἴσθ᾽, ἐάν περ κἀμέ τις σῴζῃ θεῶν.
(Χορός)
ὅστις τοῦ πλέονος μέρους χρῄζει τοῦ μετρίου παρεὶς
ζώειν, σκαιοσύναν φυλάσσων
ἐν ἐμοὶ κατάδηλος ἔσται.
1215 ἐπεὶ πολλὰ μὲν αἱ μακραὶ ἁμέραι κατέθεντο δὴ
λύπας ἐγγυτέρω, τὰ τέρποντα δοὐκ ἂν ἴδοις ὅπου,
ὅταν τις ἐς πλέον πέσῃ
1220 τοῦ δέοντος· δἐπίκουρος ἰσοτέλεστος,
Ἄϊδος ὅτε μοῖρἀνυμέναιος
ἄλυρος ἄχορος ἀναπέφηνε,
θάνατος ἐς τελευτάν.
1225 μὴ φῦναι τὸν ἅπαντα νικᾷ λόγον· τὸ δ᾽, ἐπεὶ φανῇ,
βῆναι κεῖθεν ὅθεν περ ἥκει,
πολὺ δεύτερον, ὡς τάχιστα.
1230 ὡς εὖτἂν τὸ νέον παρῇ κούφας ἀφροσύνας φέρον,
τίς πλαγὰ πολύμοχθος ἔξω; τίς οὐ καμάτων ἔνι;
φθόνος, στάσεις, ἔρις, μάχαι
1235 καὶ φόνοι· τό τε κατάμεμπτον ἐπιλέλογχε
πύματον ἀκρατὲς ἀπροσόμιλον
γῆρας ἄφιλον, ἵνα πρόπαντα
κακὰ κακῶν ξυνοικεῖ.
ἐν τλάμων ὅδ᾽, οὐκ ἐγὼ μόνος,
1240 πάντοθεν βόρειος ὥς τις
ἀκτὰ κυματοπλὴξ χειμερία κλονεῖται,
ὣς καὶ τόνδε κατἄκρας
δειναὶ κυματοαγεῖς
ἆται κλονέουσιν ἀεὶ ξυνοῦσαι,
1245 αἱ μὲν ἀπἀελίου δυσμᾶν,
αἱ δἀνατέλλοντος·
αἱ δἀνὰ μέσσαν ἀκτῖν᾽,
αἱ δἐννυχιᾶν ἀπὸΡιπᾶν.
(Ἀντιγόνη)
καὶ μὴν ὅδἡμῖν, ὡς ἔοικεν, ξένος
[1200] Tu en as une preuve terrible dans la perte de tes yeux. Il ne convient
pas de laisser prier longtemps ceux qui demandent des choses justes,
et quand on a reçu un bienfait de n'en pas témoigner sa reconnaissance.
OEDIPE. Ma fille, vos paroles remportent sur moi un triomphe
dont je gémis ; mais qu'il soit ainsi que vous le désirez. Seulement, ô
Thésée, s'il vient ici, ne souffre pas qu'on s'empare de ma personne.
THÉSÉE. O vieillard , il suffisait de me l'avoir demandé une fois.
Je ne veux pas vanter ma puissance; mais sache que tu es en sûreté,
tant qu'un dieu veillera sur mes jours.
LE CHOEUR. Quiconque veut prolonger la courte durée de sa vie
me paraît bien insensé; car souvent les jours, en se multipliant, ne
font qu'approcher de nous les chagrins. Appelez de vos voeux une
longue vie, à peine y trouverez-vous quelque charme; et quand parait
la parque, qui ne connaît ni l'hyménée, ni les chants, ni les
danses, alors enfin la mort apporte un dernier remède à nos maux,
en nous conduisant tous également aux enfers.
Le mieux pour l'homme serait de ne pas naître; le second degré
du bonheur de rentrer au plus tôt dans le néant d'où il serait sorti.
En effet, sitôt qu'arrive la jeunesse apportant avec elle l'imprudence
et la folie, que de travaux, que de peines viennent fondre sur elle !
Les meurtres, la discorde, les querelles, les combats et l'envie ; la
vieillesse arrive enfin , la veillesse odieuse, débile, inabordable, sans
amis, et qui rassemble en elle tous les maux.
Cet infortuné est parvenu ainsi que nous à ce terme fatal. Comme
un rocher, sur le rivage du nord, est battu de tous côtés par les ondes
et la tempête, ainsi des malheurs affreux viennent sans cesse à flots
pressés l'assaillir de toutes parts, les uns des contrées où finit le jour,
les autres des rivages de l'aurore, ceux-ci des pays que le soleil brûle
de ses feux , ceux-là des monts Riphées, séjour de la nuit.
ANTIGONE. Mon père, voici, je crois,
[1250] ἀνδρῶν γε μοῦνος, πάτερ, διὄμματος
ἀστακτὶ λείβων δάκρυον ὧδὁδοιπορεῖ.
(Οἰδίπους) τίς οὗτος;
-- ὅνπερ καὶ πάλαι κατείχομεν
γνώμῃ, πάρεστι δεῦρο (Πολυνείκης) ὅδε.
(Πολυνείκης)
οἴμοι, τί δράσω; πότερα τἀμαυτοῦ κακὰ
1255 πρόσθεν δακρύσω, παῖδες, τὰ τοῦδὁρῶν
πατρὸς γέροντος; ὃς ξένης ἐπὶ χθονὸς
σὺν σφῷν ἐφηύρηκἐνθάδἐκβεβλημένον
ἐσθῆτι σὺν τοιᾷδε, τῆς δυσφιλὴς
γέρων γέροντι συγκατῴκηκεν πίνος
1260 πλευρὰν μαραίνων, κρατὶ δὀμματοστερεῖ
κόμη διαὔρας ἀκτένιστος ᾄσσεται·
ἀδελφὰ δ᾽, ὡς ἔοικε, τούτοισιν φορεῖ
τὰ τῆς ταλαίνης νηδύος θρεπτήρια.
ἁγὼ πανώλης ὄψἄγαν ἐκμανθάνω·
1265 καὶ μαρτυρῶ κάκιστος ἀνθρώπων τροφαῖς
ταῖς σαῖσιν ἥκειν· τἀμὰ μὴξ ἄλλων πύθῃ.
ἀλλἔστι γὰρ καὶ Ζηνὶ σύνθακος θρόνων
Αἰδὼς ἐπἔργοις πᾶσι, καὶ πρὸς σοί, πάτερ,
παρασταθήτω· τῶν γὰρ ἡμαρτημένων
1270 ἄκη μέν ἐστι, προσφορὰ δοὐκ ἔστἔτι.
τί σιγᾷς;
φώνησον, πάτερ, τι· μή μἀποστραφῇς.
οὐδἀνταμείβει μοὐδέν, ἀλλἀτιμάσας
πέμψεις ἄναυδος, οὐδ μηνίεις φράσας;
1275 σπέρματἀνδρὸς τοῦδ᾽, ἐμαὶ δὁμαίμονες,
πειράσατἀλλὑμεῖς γε κινῆσαι πατρὸς
τὸ δυσπρόσοιστον κἀπροσήγορον στόμα,
ὡς μή μἄτιμον, τοῦ θεοῦ γε προστάτην,
οὕτως ἀφῇ με μηδὲν ἀντειπὼν ἔπος.
(Ἀντιγόνη)
1280 λέγ᾽, ταλαίπωρ᾽, αὐτὸς ὧν χρείᾳ πάρει·
τὰ πολλὰ γάρ τοι ῥήματ τέρψαντά τι,
δυσχεράναντ κατοικτίσαντά πως,
παρέσχε φωνὴν τοῖς ἀφωνήτοις τινά.
(Πολυνείκης)
ἀλλἐξερῶ· καλῶς γὰρ ἐξηγεῖ σύ μοι·
1285 πρῶτον μὲν αὐτὸν τὸν θεὸν ποιούμενος
ἀρωγόν, ἔνθεν μὧδἀνέστησεν μολεῖν
τῆσδε τῆς γῆς κοίρανος, διδοὺς ἐμοὶ
λέξαι τἀκοῦσαί τἀσφαλεῖ σὺν ἐξόδῳ.
καὶ ταῦτἀφὑμῶν, ξένοι, βουλήσομαι
1290 καὶ ταῖνδἀδελφαῖν καὶ πατρὸς κυρεῖν ἐμοί.
δἦλθον, ἤδη σοι θέλω λέξαι, πάτερ.
γῆς ἐκ πατρῴας ἐξελήλαμαι φυγάς,
τοῖς σοῖς πανάρχοις οὕνεκἐνθακεῖν θρόνοις
γονῇ πεφυκὼς ἠξίουν γεραίτερος.
1295 ἀνθὧν μἘτεοκλῆς, ὢν φύσει νεώτερος,
γῆς ἐξέωσεν, οὔτε νικήσας λόγῳ
οὔτεἰς ἔλεγχον χειρὸς οὐδἔργου μολών,
πόλιν δὲ πείσας. ὧν ἐγὼ μάλιστα μὲν
τὴν σὴν ἐρινὺν αἰτίαν εἶναι λέγω.
[1250] cet étranger qui approche vers nous seul, et les yeux
baignés de larmes.
OEDIPE. Quel est-il?
ANTIGONE. Celui que nous avions soupçonné, c'est Polynice.
POLYNICE. Hélas! que faire? O mes sœurs, dois-je pleurer d'abord
nies propres malheurs, on ceux d'un père, de ce vieillard qui est devant
mes yeux? Je le retrouve ici avec vous relégué sur une terre
étrangère, couvert de cet indigne vêtement, qui vieillissant avec lui
déshonore ses membres de ses bileux lambeaux; son front, privé de
la lumière, n'est protégé que par des cheveux épars, agités par le
vent; sans doute les aliments qui soutiennent sa triste existence
répondent à ce que je vois. Fils dénaturé, je l'apprends trop tard ; et
j'atteste en voyant ta misère que je suis le plus coupable des hommes;
oui, je fais moi-même cet aveu. Mais Zeus a fait asseoir la clémence
sur son trône ; qu'elle soit aussi à tes côtés , ô mon père. Mes
fautes peuvent se réparer, et ne sauraient plus s'accroître. Quoi ! tu
te tais! Parle, mon père, parle; ne te détourne pas de moi. Tu ne
ne réponds rien; me renverras-tu ainsi avec dédain, sans m'adresser
une parole, sans dire le motif de la colère? Filles d'OEdipe, mes
soeurs, joignez-vous à moi pour obtenir d'un père qu'il rompe ce cruel
silence; qu'il ne renvoie pas ainsi avec mépris le suppliant d'un
dieu, sans lui répondre une parole.
ANTIGONE. Dis, infortuné, le sujet qui t'amène. Souvent de longs
discours, soit qu'ils plaisent, soit qu'ils offensent, soit qu'ils excitent
la pitié, forcent à parler ceux qui s'obstinaient à se taire.
POLYNICE. Eh bien, j'obéis à ce sage conseil, et d'abord j'invoque
la protection du dieu dont je viens de quitter l'autel sur la foi du roi
de cette contrée, qui m'a promis que je pourrais converser et partir
sans rien craindre. Puissiez-vous, ô étrangers, ainsi que vous, mes
soeurs, et toi, mon père, m'accorder la méme bienveillance! Voici,
mon père, ce qui m'amène ici. Je suis banni de ma patrie pour avoir
voulu m'asseoir sur ton trône, où m'appelait le droit de la naissance.
Au mépris de ce droit sacré, Étéocle, môn jeune frère, m'a chassé
de ma patrie , et s'il l'a emporté sur moi, ce n'est point par son éloquence,
sa valeur ou ses exploits, mais par ses intrigues auprès des
Thébains. Je reconnais l'accomplissement de tes imprécations,


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Dernière mise à jour : 24/05/2005