HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Électre

Vers 900-949

  Vers 900-949

[900] τύμβου προσεῖρπον ἆσσον· ἐσχάτης δὁρῶ
πυρᾶς νεώρη βόστρυχον τετμημένον·
κεὐθὺς τάλαινὡς εἶδον, ἐμπαίει τί μοι
ψυχῇ σύνηθες ὄμμα, φιλτάτου βροτῶν
πάντων Ὀρέστου τοῦθὁρᾶν τεκμήριον·
905 καὶ χερσὶ βαστάσασα δυσφημῶ μὲν οὔ,
χαρᾷ δὲ πίμπλημεὐθὺς ὄμμα δακρύων.
καὶ νῦν θὁμοίως καὶ τότἐξεπίσταμαι
μή του τόδἀγλάϊσμα πλὴν κείνου μολεῖν·
τῷ γὰρ προσήκει πλήν γἐμοῦ καὶ σοῦ τόδε;
910 κἀγὼ μὲν οὐκ ἔδρασα, τοῦτἐπίσταμαι,
οὐδαὖ σύ· πῶς γάρ; γε μηδὲ πρὸς θεοὺς
ἔξεστἀκλαύστῳ τῆσδἀποστῆναι στέγης.
ἀλλοὐδὲ μὲν δὴ μητρὸς οὔθ νοῦς φιλεῖ
τοιαῦτα πράσσειν οὔτε δρῶσἐλάνθανἄν·
915 ἀλλἔστὈρέστου ταῦτα τἀπιτύμβια.
ἀλλ᾽, φίλη, θάρσυνε· τοῖς αὐτοῖσί τοι
οὐχ αὑτὸς αἰεὶ δαιμόνων παραστατεῖ.
νῷν ἦν τὰ πρόσθεν στυγνός· δὲ νῦν ἴσως
πολλῶν ὑπάρξει κῦρος ἡμέρα καλῶν.
920 (Ἠλέκτρα)
φεῦ, τῆς ἀνοίας ὥς σἐποικτίρω πάλαι.
(Χρυσόθεμις)
τί δἔστιν; οὐ πρὸς ἡδονὴν λέγω τάδε;
(Ἠλέκτρα)
οὐκ οἶσθὅποι γῆς οὐδὅποι γνώμης φέρει.
(Χρυσόθεμις)
πῶς δοὐκ ἐγὼ κάτοιδ γεἶδον ἐμφανῶς;
(Ἠλέκτρα)
τέθνηκεν, τάλαινα, τἀκείνου δέ σοι
925 σωτήριἔρρει· μηδὲν εἰς κεῖνόν γὅρα.
(Χρυσόθεμις)
οἴμοι τάλαινα· τοῦ τάδἤκουσας βροτῶν;
(Ἠλέκτρα)
τοῦ πλησίον παρόντος, ἡνίκὤλλυτο.
(Χρυσόθεμις)
καὶ ποῦστιν οὗτος; θαῦμά τοί μὑπέρχεται.
(Ἠλέκτρα)
κατοἶκον, ἡδὺς οὐδὲ μητρὶ δυσχερής.
930 (Χρυσόθεμις)
οἴμοι τάλαινα· τοῦ γὰρ ἀνθρώπων ποτἦν
τὰ πολλὰ πατρὸς πρὸς τάφον κτερίσματα;
(Ἠλέκτρα)
οἶμαι μάλιστἔγωγε τοῦ τεθνηκότος
μνημεῖὈρέστου ταῦτα προσθεῖναί τινα.
(Χρυσόθεμις)
δυστυχής· ἐγὼ δὲ σὺν χαρᾷ λόγους
935 τοιούσδἔχουσἔσπευδον, οὐκ εἰδυῖἄρα
ἵνἦμεν ἄτης· ἀλλὰ νῦν, ὅθἱκόμην,
τά τὄντα πρόσθεν ἄλλα θεὑρίσκω κακά.
(Ἠλέκτρα)
οὕτως ἔχει σοι ταῦτ᾽· ἐὰν δέ μοι πίθῃ,
τῆς νῦν παρούσης πημονῆς λύσεις βάρος.
940 (Χρυσόθεμις)
τοὺς θανόντας ἐξαναστήσω ποτέ;
(Ἠλέκτρα)
οὐκ ἔσθ γεἶπον· οὐ γὰρ ὧδἄφρων ἔφυν.
(Χρυσόθεμις)
τί γὰρ κελεύεις ὧν ἐγὼ φερέγγυος;
(Ἠλέκτρα)
τλῆναί σε δρῶσαν ἃν ἐγὼ παραινέσω.
(Χρυσόθεμις)
ἀλλεἴ τις ὠφέλειά γ᾽, οὐκ ἀπώσομαι.
945 (Ἠλέκτρα)
ὅρα, πόνου τοι χωρὶς οὐδὲν εὐτυχεῖ.
(Χρυσόθεμις)
ὁρῶ. ξυνοίσω πᾶν ὅσονπερ ἂν σθένω.
(Ἠλέκτρα)
ἄκουε δή νυν βεβούλευμαι ποεῖν.
παρουσίαν μὲν οἶσθα καὶ σύ που φίλων
ὡς οὔτις ἡμῖν ἔστιν, ἀλλἍιδης λαβὼν
[900] Au plus près du tombeau. C'est alors qu'au sommet
Du tertre, mon regard tomba sur une mèche
De cheveux fraîchement coupée ! À cette vue,
Un visage familier me vint à l'esprit :
Celui que j'aime tant, Oreste : cette boucle,
Gage de son retour, je la pris en silence,
Religieusement, et m'effondrai en larmes.
À présent, comme alors, je suis plus que certaine
Que cette offrande est bel et bien venue de lui.
Car qui d'autre peut en faire, à part toi ou moi ?
Or je n'ai rien donné, la chose est évidente,
Et toi non plus, d'ailleurs, toi qui ne peux quitter
Le palais sans avoir à souffrir mille morts.
Ma mère ? j'en doute : ce n'est pas dans sa manière,
Quelle idée saugrenue d'agir à notre insu ?
Non, il s'agit, c'est sûr, d'un hommage d'Oreste.
Courage, ma chérie ! Les forces supérieures
Ne se rangent pas toujours du même côté.
Autrefois, le sort nous était défavorable,
Mais peut-être en ce jour, la joie va nous surprendre.
ÉLECTRE
Ah ! ton esprit chavire, et j'ai pitié de toi.
CHRYSOTHÉMIS
Tu n'es pas heureuse après ce que je t'ai dit ?
ÉLECTRE
Tu ne sais plus bien où vont tes pas, ta raison.
CHRYSOTHÉMIS
Comment ! Je ne sais pas ce que j'ai vu vraiment ?
ÉLECTRE
Ma pauvre, il est mort ! Sache que ce n'est pas lui
Qui nous sauvera ! Non, rien ne viendra de lui.
CHRYSOTHÉMIS
Malheur à moi ! Mais qui t'a appris la nouvelle ?
ÉLECTRE
Un homme a été le témoin de son trépas.
CHRYSOTHÉMIS
Où est-il, ce quidam ? Je suis saisie d'effroi.
ÉLECTRE
Au palais, où ma mère est à ses petits soins.
CHRYSOTHÉMIS
Ah ! malheur à moi ! Mais alors, de qui proviennent
Les offrandes couvrant le tombeau paternel ?
ÉLECTRE
Selon moi, on les a déposées en mémoire
Du mort, qui ne serait autre que notre Oreste.
CHRYSOTHÉMIS
Fatalité ! Et moi qui, débordant de joie,
N'avait qu'une hâte : annoncer cette nouvelle.
Je n'avais pas eu vent du désastre. J'arrive,
Et découvre de nouveaux malheurs aux anciens.
ÉLECTRE
C'est ton point de vue. Mais si tu m'écoutes bien,
Le poids des maux qui nous minent s'apaisera.
CHRYSOTHÉMIS
Aurais-je le devoir de rendre vie aux morts ?
ÉLECTRE
Je n'ai pas dit cela, je ne suis pas si folle.
CHRYSOTHÉMIS
Que puis-je faire qui soit de ma compétence ?
ÉLECTRE
Ose réaliser ce que je prescrirai.
CHRYSOTHÉMIS
Si la chose est utile, alors, je suis d'accord.
ÉLECTRE
Prends garde toutefois : on n'obtient rien sans peine.
CHRYSOTHÉMIS
Sois-en sûr, je t'aiderai de toutes mes forces.
ÉLECTRE
Tends l'oreille, je vais te dire mes desseins.
Tu ne le sais que trop, nous n'avons plus d'amis :


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Dernière mise à jour : 13/04/2006