HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Électre

Vers 950-999

  Vers 950-999

[950] ἀπεστέρηκε καὶ μόνα λελείμμεθον.
ἐγὼ δἕως μὲν τὸν κασίγνητον βίῳ
θάλλοντἔτεἰσήκουον, εἶχον ἐλπίδας
φόνου ποταὐτὸν πράκτορἵξεσθαι πατρός·
νῦν δἡνίκοὐκέτἔστιν, εἰς σὲ δὴ βλέπω,
955 ὅπως τὸν αὐτόχειρα πατρῴου φόνου
ξὺν τῇδἀδελφῇ μὴ κατοκνήσεις κτανεῖν
Αἴγισθον· οὐδὲν γάρ σε δεῖ κρύπτειν μἔτι.
ποῖ γὰρ μενεῖς ῥᾴθυμος, εἰς τίνἐλπίδων
βλέψασἔτὀρθήν; πάρεστι μὲν στένειν
960 πλούτου πατρῴου κτῆσιν ἐστερημένῃ,
πάρεστι δἀλγεῖν ἐς τοσόνδε τοῦ χρόνου
ἄλεκτρα γηράσκουσαν ἀνυμέναιά τε.
καὶ τῶνδε μέντοι μηκέτἐλπίσῃς ὅπως
τεύξει ποτ᾽· οὐ γὰρ ὧδἄβουλός ἐστἀνὴρ
965 Αἴγισθος ὥστε σόν ποτ κἀμὸν γένος
βλαστεῖν ἐᾶσαι, πημονὴν αὑτῷ σαφῆ.
ἀλλἢν ἐπίσπῃ τοῖς ἐμοῖς βουλεύμασιν,
πρῶτον μὲν εὐσέβειαν ἐκ πατρὸς κάτω
θανόντος οἴσει τοῦ κασιγνήτου θἅμα·
970 ἔπειτα δ᾽, ὥσπερ ἐξέφυς, ἐλευθέρα
καλεῖ τὸ λοιπὸν καὶ γάμων ἐπαξίων
τεύξει· φιλεῖ γὰρ πρὸς τὰ χρηστὰ πᾶς ὁρᾶν.
λόγων γε μὴν εὔκλειαν οὐχ ὁρᾷς ὅσην
σαυτῇ τε κἀμοὶ προσβαλεῖς πεισθεῖσἐμοί;
975 τίς γάρ ποτἀστῶν ξένων ἡμᾶς ἰδὼν
τοιοῖσδἐπαίνοις οὐχὶ δεξιώσεται·
ἴδεσθε τώδε τὼ κασιγνήτω, φίλοι,
τὸν πατρῷον οἶκον ἐξεσωσάτην,
τοῖσιν ἐχθροῖς εὖ βεβηκόσιν ποτὲ
980 ψυχῆς ἀφειδήσαντε προὐστήτην φόνου·
τούτω φιλεῖν χρή, τώδε χρὴ πάντας σέβειν,
τώδἔν θἑορταῖς ἔν τε πανδήμῳ πόλει
τιμᾶν ἅπαντας οὕνεκἀνδρείας χρεών.
τοιαῦτά τοι νὼ πᾶς τις ἐξερεῖ βροτῶν,
985 ζώσαιν θανούσαιν θὥστε μὴκλιπεῖν κλέος.
ἀλλ᾽, φίλη, πείσθητι, συμπόνει πατρί,
σύγκαμνἀδελφῷ, παῦσον ἐκ κακῶν ἐμέ,
παῦσον δὲ σαυτήν, τοῦτο γιγνώσκουσὅτι
ζῆν αἰσχρὸν αἰσχρῶς τοῖς καλῶς πεφυκόσιν.
990 (Χορός)
ἐν τοῖς τοιούτοις ἐστὶν προμηθία
καὶ τῷ λέγοντι καὶ κλύοντι σύμμαχος.
(Χρυσόθεμις)
καὶ πρίν γε φωνεῖν, γυναῖκες, εἰ φρενῶν
ἐτύγχαναὕτη μὴ κακῶν, ἐσῴζετἂν
τὴν εὐλάβειαν, ὥσπερ οὐχὶ σῴζεται.
995 ποῖ γάρ ποτἐμβλέψασα τοιοῦτον θράσος
αὐτή θὁπλίζει κἄμὑπηρετεῖν καλεῖς;
οὐκ εἰσορᾷς; γυνὴ μὲν οὐδἀνὴρ ἔφυς,
σθένεις δἔλασσον τῶν ἐναντίων χερί.
δαίμων δὲ τοῖς μὲν εὐτυχεῖ καθἡμέραν,
[950] Hadès les a fauchés et nous a laissées seules.
Moi, tant que j'entendais dire que notre frère
Était en vie, j'avais l'espoir qu'il vengerait
Le mort de notre père. Or il n'est plus ! Aussi,
Je regarde vers toi : aidée par moi, celui
Qui égorgea notre père sera tué
Lui-même, Égisthe : allons, pas d'hésitation !
Voilà, c'est dit, car je n'ai plus rien à cacher.
Tu as assez dormi ! Et pour quel maigre gain !
Crois-tu que l'espoir est au bout de ce chemin ?
Tu n'as plus qu'à gémir sur ta splendeur d'antan :
Ton seul bien maintenant est de vieillir, très seule,
Sans nuits d'amour, sans mariage ! Et ces plaisirs-là,
Ne pense pas qu'Égisthe ait la naïveté
De te les accorder, car il redoute fort
Que de toi, comme de moi, surgisse une race
Qui ne serait qu'hostilité à son égard.
Mais si tu consens à me suivre, alors, sache
Que dans son souterrain, ton père appréciera
Ta piété, ton frère aussi ; tu seras libre
De disposer des biens conférés par ton sang ;
Tu pourras te lier à un digne parti.
Notre renommée sera brillante entre toutes.
Les citoyens, les étrangers nous tresseront
D'élogieux lauriers, on parlera de nous
En ces termes : « Voyez, mes amis, ces deux sœurs,
Elles ont redoré la maison de leur père.
Alors que le succès paraissait tout acquis
À leurs ennemis, elles leur ont fait payer
Le prix du sang, au mépris de leur propre vie.
Dans nos fêtes, dans nos rassemblements civiques
Nous devons honorer leur virile énergie. »
Voilà ce qu'on dira de nous sur cette terre.
Dans la vie, dans la mort, notre gloire sera
Intacte. Ma chérie, écoute-moi, agis
Pour la cause de notre père, et celle aussi
De notre frère, inlassablement, et mets fin
À mes tourments, aux tiens, apprends qu'il est ignoble
Pour des cœurs biens nés que de vivre dans la fange.
LE CORYPHÉE
Dans un tel débat, il faut pour celui qui parle
Ou qui écoute s'envelopper de prudence.
CHRYSOTHÉMIS
Amies, si son esprit n'était pas si défaillant,
Elle aurait fait preuve d'un peu plus de raison.
Avant de parler, mais elle ne l'a pas fait.
Mais que t'arrive-il pour avoir tant d'audace,
Et m'enrôler dans ton projet ? Regarde-toi,
Tu es une femme, pas un homme ! Et ton bras
N'est pas assez puissant contre nos ennemis.
Aujourd'hui, ils sont favorisés par la fortune ;


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Dernière mise à jour : 13/04/2006