HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Électre

Vers 650-699

  Vers 650-699

[650] ἀλλὧδέ μαἰεὶ ζῶσαν ἀβλαβεῖ βίῳ
δόμους Ἀτρειδῶν σκῆπτρά τἀμφέπειν τάδε,
φίλοισί τε ξυνοῦσαν οἷς ξύνειμι νῦν
εὐημεροῦσαν καὶ τέκνων ὅσων ἐμοὶ
δύσνοια μὴ πρόσεστιν λύπη πικρά.
655 ταῦτ᾽, ΛύκειἌπολλον, ἵλεως κλύων
δὸς πᾶσιν ἡμῖν ὥσπερ ἐξαιτούμεθα.
τὰ δἄλλα πάντα καὶ σιωπώσης ἐμοῦ
ἐπαξιῶ σε δαίμονὄντἐξειδέναι·
τοὺς ἐκ Διὸς γὰρ εἰκός ἐστι πάνθὁρᾶν.
660 (Παιδαγωγός)
ξέναι γυναῖκες, πῶς ἂν εἰδείην σαφῶς
εἰ τοῦ τυράννου δώματΑἰγίσθου τάδε;
(Χορός)
τάδἐστίν, ξέν᾽· αὐτὸς ᾔκασας καλῶς.
(Παιδαγωγός)
καὶ δάμαρτα τήνδἐπεικάζων κυρῶ
κείνου; πρέπει γὰρ ὡς τύραννος εἰσορᾶν.
665 (Χορός)
μάλιστα πάντων· ἥδε σοι κείνη πάρα.
(Παιδαγωγός)
χαῖρ᾽, ἄνασσα· σοὶ φέρων ἥκω λόγους
ἡδεῖς φίλου παρἀνδρὸς Αἰγίσθῳ θὁμοῦ.
(Κλυταιμνήστρα)
ἐδεξάμην τὸ ῥηθέν· εἰδέναι δέ σου
πρώτιστα χρῄζω τίς σἀπέστειλεν βροτῶν.
670 (Παιδαγωγός)
Φανοτεὺς Φωκεύς, πρᾶγμα πορσύνων μέγα.
(Κλυταιμνήστρα)
τὸ ποῖον, ξέν᾽; εἰπέ· παρὰ φίλου γὰρ ὢν
ἀνδρός, σάφοἶδα, προσφιλεῖς λέξεις λόγους.
(Παιδαγωγός)
τέθνηκ᾽ (Ὀρέστηςἐν βραχεῖ ξυνθεὶς λέγω.
(Ἠλέκτρα)
οἲγὼ τάλαιν᾽, ὄλωλα τῇδἐν ἡμέρᾳ.
675 (Κλυταιμνήστρα)
τί φής, τί φής, ξεῖνε; μὴ ταύτης κλύε.
(Παιδαγωγός)
θανόντὈρέστην νῦν τε καὶ πάλαι λέγω.
(Ἠλέκτρα)
ἀπωλόμην δύστηνος, οὐδέν εἰμἔτι.
(Κλυταιμνήστρα)
σὺ μὲν τὰ σαυτῆς πρᾶσσ᾽, ἐμοὶ δὲ σύ, ξένε,
τἀληθὲς εἰπέ, τῷ τρόπῳ διόλλυται;
680 (Παιδαγωγός)
κἀπεμπόμην πρὸς ταῦτα καὶ τὸ πᾶν φράσω.
κεῖνος γὰρ ἐλθὼν εἰς τὸ κλεινὸν Ἑλλάδος
πρόσχημἀγῶνος Δελφικῶν ἄθλων χάριν,
ὅτᾔσθετἀνδρὸς ὀρθίων κηρυγμάτων
δρόμον προκηρύξαντος, οὗ πρώτη κρίσις,
685 εἰσῆλθε λαμπρός, πᾶσι τοῖς ἐκεῖ σέβας·
δρόμου δἰσώσας τἀφέσει τὰ τέρματα
νίκης ἔχων ἐξῆλθε πάντιμον γέρας.
χὤπως μὲν ἐν πολλοῖσι παῦρά σοι λέγω
οὐκ οἶδα τοιοῦδἀνδρὸς ἔργα καὶ κράτη·
690 ἓν δἴσθ᾽· ὅσων γὰρ εἰσεκήρυξαν βραβῆς
{δρόμων διαύλων πένταθλ νομίζεται,}
τούτων ἐνεγκὼν πάντα τἀπινίκια
ὠλβίζετ᾽, Ἀργεῖος μὲν ἀνακαλούμενος,
ὄνομα δὈρέστης, τοῦ τὸ κλεινὸν Ἑλλάδος
695 Ἀγαμέμνονος στράτευμἀγείραντός ποτε.
καὶ ταῦτα μὲν τοιαῦθ᾽· ὅταν δέ τις θεῶν
βλάπτῃ, δύναιτἂν οὐδἂν ἰσχύων φυγεῖν.
κεῖνος γὰρ ἄλλης ἡμέρας, ὅθἱππικῶν
ἦν ἡλίου τέλλοντος ὠκύπους ἀγών,
[650] Tranquille en ce palais, gardant ferme le sceptre
Des Atrides, heureuse auprès des gens qui m'aiment,
Auprès de ceux de mes enfants que ma personne
Ne répugne point, ceux qui, à mon égard
Ne nourrisse aucune amertume. Ô Apollon
Lycien, sois propice, et exauce mes vœux,
Tels qu'ils sont formulés. Le reste, je le tais :
Et comme tu es dieu, rien ne peut t'échapper.
Aux fils issus de Zeus, les yeux sont grands ouverts.
{Le Précepteur entre.}
LE PRÉCEPTEUR
Ô femmes, pourriez-vous me renseigner ? Ici
Se dresse le palais d'Égisthe, le monarque ?
LE CORYPHÉE
C'est exact, étranger : tu ne t'es pas trompé.
LE PRÉCEPTEUR (se tournant vers Clytemnestre)
Et je crois deviner que devant moi, se tient
Son épouse ? Son port royal est si flagrant.
LE CORYPHÉE
Oui, tout à fait ! C'est bien elle qui te fait face.
LE PRÉCEPTEUR
Reine, je te salue ! J'ai pour toi et pour le roi,
De la part d'un ami, d'agréables nouvelles.
CLYTEMNESTRE
Je consens à cela. Mais au fait, qui t'envoie ?
LE PRÉCEPTEUR
C'est Phanotée le Phocidien : c'est très urgent !
CLYTEMNESTRE
Qu'est-ce, dis-moi ? Ce message émanant d'un homme
Qui est de nos amis devrait être amical.
LE PRÉCEPTEUR
Je serai le plus bref possible : Oreste est mort.
ÉLECTRE
Le malheur me confond ! Tout est perdu pour moi !
CLYTEMNESTRE
Que dis-tu, étranger ? N'écoute pas celle-là !
LE PRÉCEPTEUR
Oreste est mort ; je l'ai dit et je le répète.
ÉLECTRE
Quelle horreur pour moi ! Je suis anéantie !
CLYTEMNESTRE (à Électre)
Toi, ne te mêle pas de ces affaires-là !
(au précepteur) Toi étranger, dis-moi, comment a-t-il péri ?
LE PRÉCEPTEUR
Je vais tout t'expliquer, telle est ma mission.
Il était venu à Delphes pour concourir
Aux jeux qui font la gloire de toute l'Hellade.
Sitôt que le héraut, de sa voix si puissante,
Eût annoncé la course à pied - première épreuve -,
Il entra, magnifique, au point d'émerveiller
Le public. La course confirma sa prestance,
Et il sortit vainqueur et le front couronné.
Ah ! comment relater en quelques pauvres phrases
Ses exploits triomphaux. Sache avant tout cela :
Il remporta le prix dans chaque discipline,
À la course, au pantathle. Il eut le privilège
D'être acclamé dès que son nom retentissait :
« C'est Oreste, cet Argien, le fils d'Agamemnon,
Celui qui commanda la grande armée des Grecs. »
Voilà quels sont les faits. Mais lorsqu'un dieu, soudain,
Nous décoche ses traits, aucune force humaine
Ne peut lui résister. Le lendemain, à l'aube,
Allait se disputer l'épreuve de la course


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Dernière mise à jour : 13/04/2006