[18] (1) Ἥψατο δὲ καὶ τῆς περὶ τὸν οὐρανὸν πραγματείας οὔτε
ἀκριβῶς οὔτε παντάπασιν ἀθεωρήτως. (2) Ῥωμύλου γὰρ βασιλεύοντος ἀλόγως ἐχρῶντο τοῖς
μησὶ καὶ ἀτάκτως, τοὺς μὲν οὐδὲ εἴκοσιν ἡμερῶν, τοὺς δὲ πέντε καὶ τριάκοντα,
τοὺς δὲ πλειόνων λογιζόμενοι, τῆς δὲ γινομένης ἀνωμαλίας περὶ τὴν σελήνην καὶ
τὸν ἥλιον ἔννοιαν οὐκ ἔχοντες, ἀλλ´ ἓν φυλάττοντες μόνον, ὅπως ἑξήκοντα καὶ
τριακοσίων ἡμερῶν ὁ ἐνιαυτὸς ἔσται. (3) Νομᾶς δὲ τὸ παράλλαγμα τῆς ἀνωμαλίας ἡμερῶν
ἕνδεκα γίνεσθαι λογιζόμενος, ὡς τοῦ μὲν σεληνιακοῦ τριακοσίας πεντήκοντα
τέσσαρας ἔχοντος ἡμέρας, τοῦ δὲ ἡλιακοῦ τριακοσίας ἑξήκοντα πέντε, τὰς ἕνδεκα
ταύτας ἡμέρας διπλασιάζων ἐπήγαγε παρ´ ἐνιαυτὸν ἐπὶ τῷ Φεβρουαρίῳ μηνὶ τὸν
ἐμβόλιμον, ὑπὸ Ῥωμαίων Μερκηδῖνον καλούμενον, εἴκοσι καὶ δυοῖν ἡμερῶν ὄντα. (4) καὶ
τοῦτο μὲν αὐτῷ τὸ ἴαμα τῆς ἀνωμαλίας μειζόνων ἔμελλεν ἰαμάτων δεήσεσθαι.
(5) Μετεκίνησε δὲ καὶ τὴν τάξιν τῶν μηνῶν· τὸν γὰρ Μάρτιον πρῶτον ὄντα τρίτον ἔταξε,
πρῶτον δὲ τὸν Ἰανουάριον, ὃς ἦν ἑνδέκατος ἐπὶ Ῥωμύλου, δωδέκατος δὲ καὶ
τελευταῖος ὁ Φεβρουάριος, ᾧ νῦν δευτέρῳ χρῶνται. (6) πολλοὶ δέ εἰσιν οἳ καὶ
προστεθῆναι τούτους ὑπὸ Νομᾶ τοὺς μῆνας λέγουσι, τόν τε Ἰανουάριον καὶ τὸν
Φεβρουάριον, ἐξ ἀρχῆς δὲ χρῆσθαι δέκα μόνον εἰς τὸν ἐνιαυτόν, ὡς ἔνιοι τῶν
βαρβάρων τρισί, καὶ τῶν Ἑλλήνων Ἀρκάδες μὲν τέσσαρσιν, ἓξ δὲ Ἀκαρνᾶνες,
(7) Αἰγυπτίοις δὲ μηνιαῖος ἦν ὁ ἐνιαυτός, εἶτα τετράμηνος, ὥς φασι. διὸ καὶ νεωτάτην
χώραν οἰκοῦντες ἀρχαιότατοι δοκοῦσιν εἶναι καὶ πλῆθος ἀμήχανον ἐτῶν ἐπὶ ταῖς
γενεαλογίαις καταφέρουσιν, ἅτε δὴ τοὺς μῆνας εἰς ἐτῶν ἀριθμὸν τιθέμενοι.
| [18] (1) Il toucha aussi à l'étude de l'astronomie; et, s’il ne s'y montra pas très exact, il prouva
du moins qu’il n’était pas dépourvu de connaissances sur cette matière. (2) Sous le règne de
Romulus, on ne suivait pour les mois aucune règle ni aucun ordre: les uns n’avaient même pas
vingt jours; d’autres en avaient trente-cinq et quelquefois davantage. On n’avait aucune idée de
l’inégalité des cours du soleil et de la lune; on observait seulement une règle, faire une année
de trois cent soixante-cinq jours. (3) Numa ayant reconnu que cette inégalité était une différence
de onze jours, puisque l'année lunaire était de trois cent cinquante-quatre jours, et l'année
solaire de trois cent soixante-cinq, il doubla ces onze jours, et en fit un mois séparé qu’il
intercala, tous les deux ans, après celui de février. Ce mois intercalaire de vingt-deux jours est
appelé par les Romains Mercedinus. (4) Mais le remède qu’il apporta à cette inégalité devait
exiger dans la suite de bien plus grandes réformes. (5) Il établit un nouvel ordre dans les mois.
Celui de mars était le premier de l’année, il en fit le troisième, et mit à sa place janvier, qui,
sous Romulus, était le onzième; février était le douzième et le dernier, il devint le second et
l'est resté. (6) Cependant beaucoup d'auteurs disent que janvier et février furent ajoutés par
Numa, et qu’avant lui l’année n’était que de dix mois, comme elle n'en a que trois chez certains
peuples barbares, et en Grèce quatre chez les Arcadiens et six chez les Acarnanes. (7) Les
Égyptiens eurent d’abord des années d’un mois, ensuite de quatre. C'est la raison pour laquelle
les habitants de ce pays passent pour être très anciens et que leurs généalogies s'étendent sur un
nombre inconcevable d’années, étant donné qu’ils comptent les mois pour des années.
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