[17] (1) Τῶν δὲ ἄλλων αὐτοῦ πολιτευμάτων ἡ
κατὰ τέχνας διανομὴ τοῦ πλήθους μάλιστα θαυμάζεται. (2) τῆς γὰρ πόλεως ἐκ δυεῖν
γενῶν, ὥσπερ εἴρηται, συνεστάναι δοκούσης, διεστώσης δὲ μᾶλλον καὶ μηδενὶ τρόπῳ
μιᾶς γενέσθαι βουλομένης μηδὲ οἷον ἐξαλεῖψαι τὴν ἑτερότητα καὶ διαφοράν, ἀλλὰ
συγκρούσεις ἀπαύστους καὶ φιλονεικίας τῶν μερῶν ἐχούσης, διανοηθεὶς ὅτι καὶ τῶν
σωμάτων τὰ φύσει δύσμικτα καὶ σκληρὰ καταθραύοντες καὶ διαιροῦντες
ἀναμιγνύουσιν, ὑπὸ μικρότητος ἀλλήλοις συμβαίνοντα μᾶλλον, ἔγνω κατατεμεῖν τομὰς
πλείονας τὸ σύμπαν πλῆθος· ἐκ δὲ τούτων εἰς ἑτέρας ἐμβαλὼν διαφορὰς τὴν πρώτην
ἐκείνην καὶ μεγάλην ἀφανίσαι ταῖς ἐλάττοσιν ἐνδιασπαρεῖσαν. (3) ἦν δὲ ἡ διανομὴ κατὰ
τὰς τέχνας, αὐλητῶν, χρυσοχόων, τεκτόνων, βαφέων, σκυτοτόμων, σκυτοδεψῶν,
χαλκέων, κεραμέων. τὰς δὲ λοιπὰς τέχνας εἰς ταὐτὸ συναγαγὼν ἓν αὐτῶν ἐκ πασῶν
ἀπέδειξε σύστημα. (4) κοινωνίας δὲ καὶ συνόδους καὶ θεῶν τιμὰς ἀποδοὺς ἑκάστῳ γένει
πρεπούσας, τότε πρῶτον ἐκ τῆς πόλεως ἀνεῖλε τὸ λέγεσθαι καὶ νομίζεσθαι τοὺς μὲν
Σαβίνους, τοὺς δὲ Ῥωμαίους, καὶ τοὺς μὲν Τατίου, τοὺς δὲ Ῥωμύλου πολίτας, ὥστε
τὴν διαίρεσιν εὐαρμοστίαν καὶ ἀνάμιξιν πάντων γενέσθαι πρὸς πάντας. (5) Ἐπαινεῖται
δὲ τῶν πολιτικῶν αὐτοῦ καὶ τὸ περὶ τὸν νόμον διόρθωμα τὸν διδόντα τοῖς πατράσι
τοὺς παῖδας πιπράσκειν, ὑπεξελομένου τοὺς γεγαμηκότας, εἰ τοῦ πατρὸς ἐπαινοῦντος
καὶ κελεύοντος ὁ γάμος γένοιτο. δεινὸν γὰρ ἡγεῖτο τὴν ὡς ἐλευθέρῳ γεγαμημένην
γυναῖκα δούλῳ συνοικεῖν.
| [17] (1) Celle de ses institutions qu’on admire le plus, c’est la division qu’il fit du peuple selon
les métiers. (2) La ville, comme nous l’avons déjà dit, était composée de deux nations, ou
plutôt séparée en deux nations, qui ne voulaient absolument ni se réunir, ni effacer les
différences qui en faisaient comme deux peuples étrangers l’un à l’autre, et engendraient chaque
jour parmi eux des querelles et des débats interminables. Quand on veut unir des corps solides
qui naturellement ne peuvent se mêler ensemble, on les brise, on les réduit en petites parties qui
s’incorporent facilement. Numa, d’après cet exemple, pour faire disparaître cette grande et
principale cause de division entre les deux peuples, et la disséminer en quelque sorte dans
plusieurs petites parties, distribua tout le peuple en plusieurs corps, séparés chacun par des
intérêts particuliers. (3) Il le répartit donc en divers métiers, de flûtistes, d’orfèvres, de
charpentiers, de teinturiers, de cordonniers, de tanneurs, de forgerons et de potiers. Quant aux
autres métiers, il les réunit tous en un seul corps et en forma une corporation unique. (4) Puis il
institua des assemblées et des fêtes, ainsi que des cérémonies religieuses propres à chaque
groupe. Par là il fut le premier qui bannit de Rome cet esprit de parti qui faisait penser et dire
aux uns qu’ils étaient Sabins, aux autres qu’ils étaient Romains, à ceux-ci qu’ils étaient sujets
de Tatius, à ceux-là qu’ils avaient pour roi Romulus. Ainsi, cette nouvelle division opéra
réellement le mélange, et un mélange harmonieux, de l'ensemble des citoyens. (5) On loue
encore celle de ses ordonnances par laquelle il réforma la loi qui autorisait les pères à vendre
leurs enfants. Il y mit une exception en faveur de ceux qui se seraient mariés avec le
consentement ou sur l’ordre de leur père, car il jugeait intolérable qu’une femme qui avait
épousé un homme libre se trouvât tout à coup mariée à un esclave.
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