[8,7] ΠΡΟΒΛΗΜΑ Ζ
Περὶ συμβόλων Πυθαγορικῶν, ἐν οἷς παρεκελεύοντο χελιδόνα οἰκίᾳ
μὴ δέχεσθαι καὶ τὰ στρώματα συνταράττειν εὐθὺς ἀναστάντας.
Σύλλας ὁ Καρχηδόνιος εἰς Ῥώμην ἀφικομένῳ μοι
διὰ χρόνου τὸ ὑποδεκτικόν, ὡς Ῥωμαῖοι καλοῦσιν, καταγγείλας
δεῖπνον ἄλλους τε τῶν ἑταίρων παρέλαβεν οὐ
πολλοὺς καὶ Μοδεράτου τινὰ τοῦ Πυθαγορικοῦ μαθητήν,
ὄνομα Λεύκιον, ἀπὸ Τυρρηνίας. οὗτος οὖν ὁρῶν Φιλῖνον
τὸν ἡμέτερον ἐμψύχων ἀπεχόμενον, οἷον εἰκός, εἰς τοὺς
Πυθαγόρου λόγους προήχθη· καὶ Τυρρηνὸν ἀπέφηνεν, οὐ
πατρόθεν, ὥσπερ ἕτεροί τινες, ἀλλ´ αὐτὸν ἐν Τυρρηνίᾳ καὶ
γεγονέναι καὶ τεθράφθαι καὶ πεπαιδεῦσθαι τὸν Πυθαγόραν
ἰσχυριζόμενος οὐχ ἥκιστα τοῖς συμβόλοις, οἷόν
ἐστι καὶ τὸ συνταράττειν ἀναστάντας ἐξ εὐνῆς τὰ στρώματα
καὶ χύτρας τύπον ἀρθείσης ἐν σποδῷ μὴ ἀπολείπειν
ἀλλὰ συγχεῖν καὶ χελιδόνας οἰκίᾳ μὴ δέχεσθαι μηδὲ
σάρον ὑπερβαίνειν μηδὲ γαμψώνυχον οἴκοι τρέφειν· ταῦτα
γὰρ ἔφη τῶν Πυθαγορικῶν λεγόντων καὶ γραφόντων
μόνους ἔργῳ Τυρρηνοὺς ἐξευλαβεῖσθαι καὶ φυλάττειν.
Λεχθέντων δὲ τούτων ὑπὸ τοῦ Λευκίου, μάλιστα
τὸ τῶν χελιδόνων ἀτοπίαν ἔχειν ἐδόκει, ζῷον ἀσινὲς καὶ
φιλάνθρωπον εἴργεσθαι τοῖς γαμψωνύχοις ὁμοίως, ἀγριωτάτοις
οὖσιν καὶ φονικωτάτοις· καὶ γὰρ ᾧ μόνῳ τινὲς τῶν
παλαιῶν ᾤοντο λύειν τὸ σύμβολον, ὡς πρὸς τοὺς διαβόλους
καὶ ψιθύρους τῶν συνήθων ᾐνιγμένον, οὐδ´ αὐτὸς
ὁ Λεύκιος ἐδοκίμαζεν· ψιθυρισμοῦ μὲν γὰρ ἥκιστα χελιδόνι
μέτεστι, λαλιᾶς δὲ καὶ πολυφωνίας οὐ μᾶλλον
ἢ κίτταις καὶ πέρδιξι καὶ ἀλεκτορίσιν. ’ἆρ´ οὖν‘ ὁ
Σύλλας ἔφη ’διὰ τὸν μῦθον τὸν περὶ τὴν παιδοφονίαν ἀφοσιοῦνται
τὰς χελιδόνας, ἄπωθεν ἡμᾶς πρὸς ἐκεῖνα τὰ
πάθη διαβάλλοντες, ἐξ ὧν τὸν Τηρέα καὶ τὰς γυναῖκας
τὰ μὲν δρᾶσαι τὰ δὲ παθεῖν ἄθεσμα καὶ σχέτλια λέγουσι,
καὶ μέχρι νῦν Δαυλίδας ὀνομάζουσιν τὰς ὄρνιθας, Γοργίας
δ´ ὁ σοφιστής, χελιδόνος ἀφείσης ἐπ´ αὐτὸν ἀπόπατον, ἀναβλέψας
πρὸς αὐτήν ‘οὐ καλὰ ταῦτ´’ εἶπεν, ‘ὦ Φιλομήλα’;
ἢ καὶ τοῦτο κενόν ἐστιν; τὴν γὰρ ἀηδόνα, ταῖς αὐταῖς
τραγῳδίαις ἔνοχον οὖσαν, οὐκ ἀπείργουσιν οὐδὲ ξενηλατοῦσιν.‘
’Ἴσως‘ ἔφην ἐγώ ’καὶ ταῦτ´ ἔχει λόγον, ὦ Σύλλα.
σκόπει δὲ μὴ πρῶτον μέν, ᾧ λόγῳ τὸ γαμψώνυχον οὐ
προσίενται, τούτῳ καὶ ἡ χελιδὼν ἀδοξεῖ παρ´ αὐτοῖς·
σαρκοφάγος γάρ ἐστιν καὶ μάλιστα τοὺς τέττιγας, ἱεροὺς
καὶ μουσικοὺς ὄντας, ἀποκτίννυσι καὶ σιτεῖται· καὶ πρόσγειος
αὐτῆς ἡ πτῆσίς ἐστιν, τὰ μικρὰ καὶ λεπτὰ τῶν
ζῴων ἀγρευούσης, ὥς φησιν Ἀριστοτέλης. ἔπειτα
μόνη τῶν ὁμωροφίων ἀσύμβολος ἐνοικεῖ καὶ ἀτελὴς
ἐνδιαιτᾶται· καίτοι ὅ γε πελαργὸς οὔτε σκέπης μετέχων
οὔτ´ ἀλέας οὔτ´ ἀδείας τινὸς ἢ βοηθείας παρ´ ἡμῖν ἐπίβαθρόν
τι τῆς διαίτης δίδωσιν, τὰ γὰρ ἐπίβουλα καὶ
πολέμια τῶν ἀνθρώπων, φρύνους καὶ ὄφεις, ἀναιρεῖ περιιών·
ἡ δὲ πάντων τυχοῦσα τούτων, ὅταν ἐκθρέψῃ καὶ
τελειώσῃ τοὺς νεοσσούς, ἄπεισιν ἀχάριστος γενομένη καὶ
ἄπιστος. | ὃ δὲ δεινότατόν ἐστι, μόνα τῶν συνοίκων μυῖα
καὶ χελιδὼν οὐχ ἡμεροῦται πρὸς ἄνθρωπον οὐδ´ ἀνέχεται
ψαῦσιν οὐδ´ ὁμιλίαν οὐδὲ κοινωνίαν ἔργου τινὸς ἢ παιδιᾶς,
ἡ μὲν μυῖα φοβουμένη τῷ πάσχειν κακῶς καὶ διασοβεῖσθαι
πολλάκις, ἡ δὲ χελιδὼν τῷ φύσει μισάνθρωπος εἶναι
καὶ δι´ ἀπιστίαν ἀτιθάσευτος ἀεὶ καὶ ὕποπτος·
εἴπερ οὖν δεῖ τὰ τοιαῦτα μὴ κατ´ εὐθυωρίαν ἀλλ´ ἀνακλάσαντας
ὥσπερ ἐμφάσεις ἑτέρων ἐν ἑτέροις θεωρεῖν, παράδειγμα
τὰς χελιδόνας τοῦ ἀβεβαίου καὶ ἀχαρίστου θέμενος οὐκ ἐᾷ
τοὺς ἕνεκα καιροῦ προσφερομένους καὶ ὑποδυομένους ποιεῖσθαι
συνήθεις ἐπὶ πλέον, ἑστίας καὶ οἴκου καὶ τῶν ἁγιωτάτων
μεταδιδόντας.‘
Ταῦτ´ εἰπὼν ἐγώ μοι δοκῶ ποιῆσαι λόγων ἄδειαν·
εὐθαρσῶς γὰρ ἤδη τοῖς ἄλλοις συμβόλοις προσῆγον, ἠθικὰς
ἐπιεικῶς ποιούμενοι τὰς λύσεις αὐτῶν. τῆς μὲν γὰρ
χύτρας τὸν τύπον ἔφη Φιλῖνος ἀφανίζειν αὐτοὺς διδάσκοντας
ὅτι δεῖ μηδὲν ὀργῆς ἔνδηλον ἀπολείπειν ἴχνος,
ἀλλ´ ὅταν ἀναζέσασα παύσηται καὶ καταστῇ, πᾶσαν ἐξαληλίφθαι
μνησικακίαν. ἡ δὲ τῶν στρωμάτων συντάραξις
ἐνίοις μὲν ἐδόκει μηθὲν ἔχειν ἀποκεκρυμμένον, ἀλλ´ αὐτόθεν
φαίνεσθαι τὸ μὴ πρέπον, ἀνδρὶ συγκεκοιμημένης
γαμετῆς χώραν ὁρᾶσθαι καὶ τύπον ὥσπερ ἐκμαγεῖον ἀπολειπόμενον.
ὁ δὲ Σύλλας μᾶλλον εἴκαζε κοιμήσεως μεθημερινῆς
ἀποτροπὴν εἶναι τὸ σύμβολον, ἀναιρουμένης ἕωθεν
εὐθὺς τῆς πρὸς τὸν ὕπνον παρασκευῆς· ὡς νυκτὸς ἀναπαύεσθαι
δεῖν, ἡμέρας δὲ πράττειν ἀναστάντας καὶ μὴ
περιορᾶν οἷον ἴχνος πτώματος· οὐδὲν γὰρ ἀνδρὸς ὄφελος
καθεύδοντος, ὥσπερ οὐδὲ τεθνηκότος. τούτοις δὲ συμμαρτυρεῖν
ἐδόκει καὶ τὸ παρεγγυᾶν τοὺς Πυθαγορικοὺς
τοῖς ἑταίροις μηδενὸς ἀφαιρεῖν βάρος, συνεπιτιθέναι δὲ
καὶ συνεπιφορτίζειν, ὡς μηδεμίαν σχολὴν μηδὲ ῥᾳστώνην
ἀποδεχομένους.
| [8,7] QUESTION VII.
Sur les préceptes symboliques de Pythagore, par lesquels il était
recommandé de ne pas recevoir d'hirondelle dans sa maison, et de
mettre ses couvertures en désordre aussitôt qu'on s'est levé de son lit.
PERSONNAGES DU DIALOGUE :
SYLLA - LUCIUS - PLUTARQUE - PHILINUS.
1. Sylla le Carthaginois, lorsque je fus de retour à
Rome après une longue absence, m'offrit ce que les Romains
appellent «le souper de la bienvenue». Il y convia
un nombre restreint de ses amis, entre autres un disciple
du pythagoricien Modératus, nommé Lucius et originaire
de Toscane. Ce Lucius donc, voyant que notre ami Philinus
s'abstenait de chairs qui eussent eu vie, se laissa, tout naturellement,
aller à faire mention de Pythagore. Il démontra
que ce philosophe était Toscan, non pas d'origine, comme
le veulent quelques-uns, mais par lui-même, attendu qu'il
était né en Toscane, qu'il y avait été nourri et élevé. Lucius
s'appuyait principalement sur les emblèmes pythagoriciens :
par exemple sur celui qui recommande de mettre ses couvertures
en désordre aussitôt qu'on est levé; de ne laisser
sur la cendre aucune empreinte de la marmite quand celle-ci
a été enlevée, et de brouiller la cendre à cet endroit; de
ne point recevoir d'hirondelle dans sa maison; de ne point
sauter par-dessus des balayures; de ne point nourrir chez
soi de bêtes à ongles crochus. "Toutes ces prescriptions,
disait Lucius, sont dans la bouche et dans les écrits des
Pythagoriciens; mais, en fait, il n'y a que les Toscans qui les
observent avec scrupule et qui en maintiennent la pratique."
2. De tout ce que venait de dire Lucius, la défense relative
aux hirondelles nous sembla être ce qu'il y avait de
plus inexplicable. Pourquoi un oiseau inoffensif, ami de
l'homme, était-il frappé de la même proscription que les
bêtes à ongles crochus, qui sont les plus sauvages et les
plus meurtrières ! L'unique interprétation que les Anciens
croyaient pouvoir donner de cet emblème, en y voyant une
allusion aux familiers qui calomnient et qui chuchotent
sourdement, n'était pas acceptée de Lucius lui-même, attendu
que l'hirondelle n'a point l'habitude de murmurer tout bas :
elle est plutôt jaseuse et criarde, bien qu'elle le soit moins
que la pie, que la perdrix et que le coq. «Serait-ce, dit alors
Sylla, à cause de la fable qui nous représente le meurtre
d'un fils, que les Pythagoriciens ont en horreur les hirondelles?
Veulent-ils nous faire détester de loin ces excès dont
Térée, dont sa femme et sa soeur furent les auteurs ou les
victimes d'une manière si criminelle et si affreuse, excès qui
ont fait conserver, aujourd'hui encore, à ces oiseaux le nom
de Daulides?» (A ce même instant, une hirondelle laissait
tomber sa fiente sur le sophiste Gorgias : "Voilà qui n'est
pas beau du tout, Philomèle" s'écria-t-il, en levant les
yeux en l'air du côté de l'oiseau.) Ou bien est-ce là une
autre inconséquence? Car le rossignol, qui joue un rôle
dans la même aventure tragique, n'est point proscrit par
eux, et ils ne le bannissent pas de leur toit hospitalier.
3. — Peut-être, dis-je alors, cette exception aussi
est-elle raisonnée. Mais voyez pourtant, au préalable, si
le motif pour lequel les Pythagoriciens proscrivent tout ce
qui a des ongles crochus, n'est pas également celui pour
lequel l'hirondelle est elle-même en discrédit à leurs yeux.
Car c'est un oiseau carnivore : ce sont particulièrement les
cigales, sacrées pour nous et harmonieuses, que l'hirondelle
met à mort et qu'elle mange. Elle vole en rasant la terre,
faisant la chasse aux animaux petits et minces, comme dit Aristote.
De plus, c'est le seul hôte logé sous nos toits qui ne nous paye
rien, et qui y séjourne exempt de toute contribution.
La cigogne, au contraire, bien que de nous elle
ne reçoive ni le couvert, ni la chaleur, ni aucune espèce de
sécurité ou d'assistance, la cigogne, dis-je, paye en quelque
sorte le loyer de la terre où elle pose. Elle détruit à la
ronde les animaux qui font une guerre secrète ou déclarée à
l'homme : je veux parler des crapauds et des reptiles.
L'hirondelle, qui jouit chez nous de tous les avantages
dont j'ai parlé, prend la fuite quand elle a fait éclore ses
petits et qu'elle les a élevés. Elle ne nous témoigne aucune
reconnaissance, et nous n'avons plus de ses nouvelles.
Singularité tout à fait étrange : de tous les animaux qui habitent
chez nous, la mouche et l'hirondelle seules ne s'apprivoisent
point avec l'homme, ne se laissent pas toucher par
lui, et ne partagent en aucune façon sa société, ses habitudes,
ses jeux. En ce qui regarde la mouche c'est un sentiment
de crainte, parce qu'on la maltraite et qu'on la chasse
souvent; mais de la part de l'hirondelle, il y a éloignement
pour l'homme; et parce qu'elle se méfie elle devient
soupçonneuse et incapable d'être apprivoisée.
«Si donc il faut tenir compte de ces observations, non
pas d'une manière directe, mais par rapprochement, et s'il
est permis de tirer de certains êtres des inductions relatives
à d'autres, on comprend que Pythagore ait posé l'hirondelle
comme le symbole de l'inconstance et de l'ingratitude.
A ce titre, il ne veut pas que ceux qui viennent nous
trouver et qui s'introduisent chez nous pour s'y ménager
une installation commode, soient admis plus longtemps
que de raison à notre familiarité, à notre foyer, dans notre
demeure, ni qu'ils nous obligent à partager avec eux ce
que nous avons de plus sacré.»
4. Je crois bien que mes paroles dissipèrent les craintes
que tous auraient pu éprouver à dire leur avis. Car avec
une confiance entière on attaqua la discussion touchant les
autres emblèmes, et l'on proposa pour les expliquer des
interprétations suffisamment morales. Par exemple, dit
Philinus, vouloir que l'on fasse disparaître l'empreinte formée
par la marmite, c'est nous enseigner qu'il ne faut
laisser subsister aucune trace de ressentiment, et que quand
la colère a cessé de bouillonner et s'est adoucie , on doit
effacer de son âme tout souvenir malveillant.» Pour ce qui
est de mettre ses couvertures en désordre, quelques-uns
pensèrent que cette prescription n'a rien de mystérieux, et
qu'elle se fait comprendre de soi. Elle indique qu'il n'est
pas convenable à un époux, quand sa femme a couché avec
lui, de laisser voir la place et en quelque sorte la forme de
la personne restées empreintes dans le lit. Sylla supposait
que cet emblème constitue plutôt une défense de se coucher
pendant le jour. Enlever dès le matin les préparatifs
de ce qui est nécessaire pour le sommeil, c'est reconnaître
qu'il faut reposer la nuit, mais qu'on doit se lever pour
travailler le jour; c'est ne pas souffrir qu'il reste une sorte
de trace de cadavre : en ce sens qu'un homme endormi n'est
pas plus utile que s'il était mort. Cette opinion semblait
confirmée par le précepte que donnent les Pythagoriciens
à leurs adeptes, de n'enlever à personne son fardeau, et
d'aider seulement à le prendre et à le charger sur les
épaules : montrant par là qu'ils n'admettent jamais le
désoeuvrement et la paresse.
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