HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Propos de table, livre VI

Chapitre 10

  Chapitre 10

[6,10] ΠΡΟΒΛΗΜΑ Ι Τίς αἰτία, δι´ ἣν ψαθυρὰ γίνεται ταχὺ τὰ ἐκ συκῆς κρεμαννύμενα τῶν ἱερείων Ἀριστίωνος εὐημέρει παρὰ τοῖς δειπνοῦσι μάγειρος, ὡς τά τ´ ἄλλα χαριέντως ὀψοποιήσας καὶ τὸν ἄρτι τῷ Ἡρακλεῖ τεθυμένον ἀλεκτρυόνα παραθεὶς ἁπαλὸν ὥσπερ χθιζόν, νεαρὸν ὄντα καὶ πρόσφατον. εἰπόντος οὖν τοῦ Ἀριστίωνος, ὅτι τοῦτο γίνεται ταχέως, εἰ σφαγεὶς εὐθὺς ἀπὸ συκῆς κρεμασθείη, τὴν αἰτίαν ἐζητοῦμεν. ὅτι μὲν δὴ πνεῦμα τῆς συκῆς ἄπεισιν ἰσχυρὸν καὶ σφοδρόν, τ´ ὄσφρησις ἐκμαρτυρεῖ καὶ τὸ περὶ τῶν ταύρων λεγόμενον, ὡς ἄρα συκῇ προσδεθεὶς χαλεπώτατος ἡσυχίαν ἄγει καὶ ψαύσεως ἀνέχεται καὶ ὅλως ἀφίησι τὸν θυμὸν ὥσπερ ἀπομαραινόμενον. τὴν δὲ πλείστην αἰτίαν καὶ δύναμιν δριμύτης εἶχεν· τὸ γὰρ φυτὸν ἁπάντων ὀπωδέστατον, ὥστε καὶ τὸ σῦκον αὐτὸ καὶ τὸ ξύλον καὶ τὸ θρῖον ἀναπεπλῆσθαι· | διὸ καιόμενόν τε τῷ καπνῷ δάκνει μάλιστα καὶ κατακαυθέντος τέφρα ῥυπτικωτάτην παρέχει κονίαν. ταὐτὰ δὲ πάντα θερμότητος· καὶ τὴν πῆξιν ἐμποιεῖν τῷ γάλακτι τὸν ὀπὸν οἴονταί τινες οὐ σκαληνίᾳ σχημάτων περιπλέκοντα καὶ κολλῶντα τὰ τραχέα μέρη τοῦ γάλακτος, ἐκθλιβομένων ἐπιπολῆς τῶν λείων καὶ περιφερῶν, ἀλλὰ {καὶ} ὑπὸ θερμότητος ἐκτήκοντα τοῦ ὑγροῦ τὸ ἀσύστατον καὶ ὑδατῶδες. τεκμήριον δὲ καὶ τὸ ἄχρηστον γλυκὺ εἶναι τὸν ὀρόν, ἀλλὰ πομάτων φαυλότατον· οὐ γὰρ τὸ λεῖον ὑπὸ τῶν σκαληνῶν, ἀλλὰ τὸ ψυχρὸν ἐξανέστη καὶ ἄπεπτον ὑπὸ τῆς θερμότητος· καὶ πρὸς τοῦτο συνεργοῦσιν οἱ ἅλες, θερμοὶ γάρ εἰσι, πρὸς δὲ τὴν λεγομένην περιπλοκὴν καὶ σύνδεσιν ἀντιπράττουσι {διάλυσιν}, διαλύειν γὰρ μάλιστα πεφύκασι. θερμὸν οὖν πνεῦμα καὶ δριμὺ καὶ τμητικὸν ἀφίησιν συκῆ, καὶ τοῦτο θρύπτει καὶ πεπαίνει τὴν σάρκα τοῦ ὄρνιθος. τὸ αὐτὸ δὲ πάσχει καὶ πυρῶν ἐντεθεὶς σωρῷ καὶ νίτρῳ συνημένος, ὑπὸ θερμότητος. ὅτι δ´ πυρὸς ἔχει τι θερμόν, τεκμαίρονται τοῖς ἀμφορεῦσιν, ὧν ἐντιθεμένων εἰς σιρὸν ἐξαναλίσκεται ταχέως οἶνος. [6,10] QUESTION X : Pourquoi la chair des victimes ne tarde pas à devenir tendre lorsqu'on la suspend à des branches de figuier. PERSONNAGES DU DIALOGUE : ARISTION - PLUTARQUE - AUTRES ASSISTANTS. 1. Le cuisinier d'Aristion recevait les compliments de ceux qui dînaient ensemble chez son maître, parce que, entre autres plats exquis de son métier ayant servi un coq sacrifié récemment à Hercule, il avait su le conserver aussi frais, aussi nouveau, aussi tendre, que si ce coq eût été tué depuis deux jours. Aristion ayant dit que la chose se fait sans peine si à l'instant même où l'on a égorgé l'animal on le suspend aux branches d'un figuier, nous cherchions la cause d'un tel fait. Qu'il s'exhale du figuier des émanations fortes et violentes, c'est ce qu'attestent et le témoignage des sens et cette tradition accréditée sur les taureaux, qu'attaché à un figuier, le plus difficile d'entre eux devient tranquille : il souffre qu'on le touche, et perd entièrement sa férocité, comme s'il était frappé d'une langueur soudaine. Mais on en attribuait surtout la cause et l'effet à l'acrimonie du bois. De tous Ies arbres, le figuier est celui dont le bois est le plus abondant en suc: à ce point, que la figue même et le tronc et les branches en sont tout remplis. Aussi, quand on y met le feu, rend-il une fumée très âcre; et lorsqu'il est brûlé, sa cendre donne un résidu éminemment détersif. Ce sont autant d'indices de sa chaleur. Quelques-uns pensent aussi que le suc du figuier fait cailler le lait. Non que, en raison de l'irrégularité de la forme affectée par les différentes parties du lait, ce suc les rapproche et les fasse adhérer en poussant à la surface celles qui sont unies et sphériques; mais c'est que, par sa chaleur, ce suc met en dissolution ce qui dans le lait est aqueux et plus difficile à se coaguler. Une autre preuve encore, c'est qu'un tel suc, malgré toute sa douceur, ne sert à aucun usage, et donne le plus détestable des breuvages. Ce n'est pas l'irrégularité des molécules qui détermine la cohésion entre les parties lisses, c'est la chaleur qui rapproche ce qui est froid et cru. A cela contribue aussi le sel, attendu qu'il est chaud ; mais, contrairement à ce qu'on dit de sa propriété prétendue de resserrer et de rapprocher, le sel est de sa nature essentiellement actif pour dissoudre. Le figuier donc exhale un esprit chaud, âcre, incisif : et c'est cet esprit qui attendrit et rend mûre la chair du volatile. L'effet serait le même, à enterrer le coq dans un tas de blé ou à le confire dans du nitre : ce serait toujours la chaleur qui agirait. La preuve que le blé a quelque chose de chaud est fournie par les amphores. Si on les enfouit dans du blé, le vin qu'elles renferment est consumé au bout de très peu de temps.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005