HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Propos de table, livre VI

Chapitre 9

  Chapitre 9

[6,9] ΠΡΟΒΛΗΜΑ Θ Διὰ τί ποιητὴς ἐπὶ μὲν τῶν ἄλλων ὑγρῶν τοῖς ἰδίοις ἐπιθέτοις χρῆται, μόνον δὲ τὸ ἔλαιον ὑγρὸν καλεῖ Ἠπορήθη ποτὲ καὶ διὰ τί πολλῶν ὑγρῶν ὄντων τὰ μὲν ἄλλα τοῖς ἰδίοις ἐπιθέτοις ποιητὴς εἴωθε κοσμεῖν, τὸ γάλα τε λευκὸν καὶ τὸ μέλι χλωρὸν καὶ τὸν οἶνον ἐρυθρὸν καλῶν, τὸ δ´ ἔλαιον ἀπὸ κοινοῦ τοῦ πᾶσι συμβεβηκότος μόνον ἐπιεικῶς ὑγρὸν προσαγορεύει. εἰς τοῦτ´ ἐλέχθη, ὅτι ὡς γλυκύτατόν ἐστι τὸ δι´ ὅλου γλυκὺ καὶ λευκότατον τὸ δι´ ὅλου λευκόν, δι´ ὅλου δὲ τοιοῦτόν ἐστιν, μηδὲν ἐμμέμικται τῆς ἐναντίας φύσεως, οὕτω δὴ καὶ {τὸ} ὑγρὸν μάλιστα ῥητέον, οὗ μηθὲν μέρος ξηρόν ἐστι· τοῦτο δὲ τῷ ἐλαίῳ συμβέβηκεν. Πρῶτον μὲν λειότης αὐτοῦ τὴν ὁμαλότητα τῶν μορίων ἐπιδείκνυται· | δι´ ὅλου γὰρ αὑτῷ συμπαθεῖ πρὸς τὴν ψαῦσιν. ἔπειτα τῇ ὄψει παρέχει καθαρώτατον ἐνοπτρίσασθαι· τραχὺ γὰρ οὐδὲν ἔνεστιν ὥστε διασπᾶν τὴν ἀνταύγειαν, ἀλλ´ ἀπὸ παντὸς μέρους δι´ ὑγρότητα καὶ σμικρότατον ἀνακλᾷ τὸ φῶς ἐπὶ τὴν ὄψιν· ὥσπερ αὖ τοὐναντίον τὸ γάλα τῶν ὑγρῶν μόνον οὐκ ἐσοπτρίζει, πολλῆς ἀναμεμιγμένης αὐτῷ γεώδους οὐσίας. ἔτι δὲ κινούμενον ἥκιστα ψοφεῖ τῶν ὑγρῶν· ὑγρὸν γάρ ἐστι δι´ ὅλου· τῶν δ´ ἄλλων ἐν τῷ ῥεῖν καὶ φέρεσθαι τὰ σκληρὰ καὶ γεώδη μέρη προσκρούσεις λαμβάνοντα καὶ πληγὰς ψοφεῖ διὰ τραχύτητα. καὶ μὴν μόνον ἄκρα{τη}τον διαμένει καὶ ἄμικτον· ἔστι γὰρ πυκνότατον· οὐ γὰρ ἔχει μεταξὺ τῶν ξηρῶν καὶ γεωδῶν ἐν αὑτῷ μερῶν κενώματα καὶ πόρους, οἷς δέξεται τὸ παρεμπῖπτον, ἀλλὰ δι´ ὁμοιότητα τῶν μερῶν εὐάρμοστόν ἐστιν καὶ συνεχές· ὅταν δ´ ἀφρίζῃ τὸ ἔλαιον, οὐ δέχεται τὸ πνεῦμα διὰ λεπτότητα καὶ συνέχειαν. τοῦτο δ´ αἴτιον καὶ τοῦ τρέφεσθαι τὸ πῦρ ὑπ´ αὐτοῦ· τρέφεται μὲν γὰρ οὐδενὶ πλὴν ὑγρῷ, καὶ τοῦτο μόνον καυστόν ἐστιν· ἐκ γοῦν τῶν ξύλων μὲν ἀὴρ ἄπεισι καπνὸς γενόμενος, τὸ δὲ γεῶδες ἐκτεφρωθὲν ὑπολείπεται, μόνον δ´ ὑπὸ τοῦ πυρὸς τὸ νοτερὸν ἀναλοῦται, τούτῳ γὰρ τρέφεσθαι πέφυκεν· ὕδωρ μὲν οὖν καὶ οἶνος καὶ τὰ λοιπά, πολλοῦ μετέχοντα τοῦ θολεροῦ καὶ γεώδους, ἐμπίπτοντα τὴν φλόγα διασπᾷ καὶ τῇ τραχύτητι καὶ τῷ βάρει θλίβει καὶ κατασβέννυσι, τὸ δ´ ἔλαιον, ὅτι μάλιστ´ εἰλικρινῶς ὑγρόν ἐστι, διὰ λεπτότητα μεταβάλλει καὶ κρατούμενον ἐκπυροῦται. μέγιστον δ´ αὐτοῦ τῆς ὑγρότητος τεκμήριον ἐπὶ πλεῖστον ἐξ ὀλιγίστου διανομὴ καὶ χύσις· οὔτε γὰρ μέλιτος οὔθ´ ὕδατος οὔτ´ ἄλλου τινὸς ὑγροῦ βραχὺς οὕτως ὄγκος ἐπίδοσιν λαμβάνει τοσαύτην, ἀλλ´ εὐθὺς ἐπιλείπων καταναλίσκεται διὰ ξηρότητα· τὸ δ´ ἔλαιον, ὅλκιμον πανταχῆ καὶ μαλακόν, ἄγεται περὶ τὸ σῶμα χριομένοις καὶ συνεπιρρεῖ πορρωτάτω δι´ ὑγρότητα τῶν μερῶν μηκυνομένων, ὥστε καὶ παραμένειν δυσεξίτηλον. ὕδατι μὲν γὰρ βρεχθὲν ἱμάτιον ἀποξηραίνεται ῥᾳδίως, ἐλαίου δὲ κηλῖδας οὐ τῆς τυχούσης ἐστὶ πραγματείας ἐκκαθᾶραι· μάλιστα γὰρ ἐνδύεται τῷ μάλιστα λεπτὸν καὶ ὑγρὸν εἶναι· καὶ γὰρ οἶνον κεκραμένον δυσχερέστερον ἐξαιροῦσι τῶν ἱματίων, ὡς Ἀριστοτέλης ( 874a 30) φησίν, ὅτι λεπτότερός ἐστι καὶ μᾶλλον ἐνδύεται τοῖς πόροις. [6,9] QUESTION IX : Pourquoi le Poète, en parlant des autres liquides, emploie des épithètes spéciales, et ne donne à l'huile que celle de "humide." PERSONNAGES DU DIALOGUE : PLUTARQUE - AUTRES ASSISTANTS. 1. Un jour fut posée aussi cette question : Pourquoi, existant un grand nombre de liquides, le Poète orne-t-il habituellement les autres d'épithètes particulières : disant que le lait est blanc; le miel, doré; le vin, vermeil; et pourquoi a-t-il bien soin de ne désigner l'huile que par la propriété qui lui est commune avec tous les autres? Pourquoi l'appelle-t-il simplement « humide «? A cela il fut répondu, que souverainement doux est ce qui l'est dans son essence, souverainement blanc ce qui l'est dans toutes ses parties; et qu'un objet a complétement telle ou telle qualification lorsqu'il ne s'y mêle rien de nature contraire : que l'on doit aussi appeler souverainement humide une substance dont aucune partie n'est sèche. C'est, en effet, ce qui arrive à l'huile. 2. Premièrement, l'uni de sa surface prouve l'égalité de toutes ses parties : car l'huile est toujours constante à produire au toucher la même sensation. Ensuite elle offre à la vue le plus limpide miroir. Il n'y a en elle aucune aspérité qui disperse la réflexion de la lumière ; et celle-ci, quelque petite qu'elle soit, est, à cause de l'humidité, renvoyée à nos yeux de tous les points de la surface de ce liquide. Au contraire le lait, et le lait seul, ne peut point refléter une image, parce qu'il est mélangé d'une grande quantité de substances terreuses. Autre propriété de l'huile : c'est elle qui fait le moins de bruit quand on la remue, parce que dans toute sa substance elle n'est qu'humidité. Les autres liquides, quand ils coulent et sont en mouvement, déterminent le choc de parties dures et terreuses qui, à cause de leur solidité, font du bruit en se heurtant. L'huile, en outre, demeure essentiellement simple et étrangère à tout mélange, parce qu'elle est d'une grande densité, n'ayant point entre ses parties sèches et terreuses de pores et de vides pour recevoir ce qui tombe. En même temps ses différentes parties, grâce à leur homogénéité, se joignent parfaitement et forment un tout continu. Quand l'huile est en écume, elle ne donne pas entrée à l'air, parce que ses molécules sont contiguës et ont une extrême ténuité. C'est ce qui est cause, aussi, qu'elle alimente le feu; et le feu se nourrit exclusivement de substances humides, les seules qui soient inflammables. Quand on brûle du bois, l'air qu'il contient s'en va en fumée, et les parties terreuses forment un résidu qui est la cendre. Les liquides seuls se consument entièrement par le feu, dont ils sont l'aliment naturel. L'eau, le vin, et les autres breuvages, sont chargés de beaucoup de terre et de limon : de sorte que quand ils tombent sur la flamme ils la divisent, et par l'effet de leurs aspérités et de leur lourdeur ils l'étouffent et l'éteignent. Mais l'huile, dont la liqueur est d'une limpidité irréprochable, se décompose à cause de sa subtilité même; et, saisie qu'elle est par le feu, elle s'enflamme aussitôt. 3. Une preuve très frappante de l'humidité de l'huile, c'est le prodigieux espace que peut en occuper une petite goutte en se répandant. Il n'y a ni miel, ni eau, ni autre liquide quelconque, dont une aussi petite quantité puisse se développer autant, et tous s'évaporent et disparaissent aussitôt, en raison de leur sécheresse. L'huile est ductile en divers sens et parfaitement moelleuse; elle se laisse conduire par tout le corps quand on s'en frotte. Elle coule le plus loin possible à cause de l'humidité de ses molécules qui s'allongent: de sorte qu'elle demeure sans qu'on puisse l'enlever facilement. Trempez un vêtement dans l'eau, il se séchera sans aucune difficulté; mais nettoyer des taches produites par l'huile n'est pas une petite affaire : car la ténuité extrême et l'humidité de cette substance font qu'elle pénètre fort avant. Le vin trempé d'eau est également plus difficile à ôter de dessus les étoffes, à ce que dit Aristote, parce qu'il est plus délié et qu'il s'insinue davantage dans les pores.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005