HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Les opinions des philosophes, livre I

Page 881

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[1,881] Οὐδὲ γὰρ θεὸς δύναται πᾶν ποιεῖν· ἐπεί τοί γε, εἰ θεὸς (881a) ἔστι, ποιείτω τὴν χιόνα μέλαιναν τὸ δὲ πῦρ ψυχρὸν τὸν δὲ καθήμενον ὀρθὸν καὶ τὸ ἐναντίον. Καὶ γὰρ Πλάτων μεγαλόφωνος εἰπών « θεὸς ἔπλασε τὸν κόσμον πρὸς ἑαυτὸν ὑπόδειγμα » ὄζει λήρου βεκκεσελήνου κατά γε τοὺς τῆς ἀρχαίας κωμῳδίας ποιητάς· πῶς γὰρ αὑτῷ ἀτενίζων ἔπλασεν; πῶς σφαιροειδῆ τὸν θεόν, ὄντα ταπεινότερον ἀνθρώπου; δ´ Ἀναξαγόρας φησὶν ὡς « Εἱστήκει κατ´ ἀρχὰς τὰ σώματα, νοῦς δὲ αὐτὰ διεκόσμησε θεοῦ καὶ τὰς γενέσεις τῶν ὅλων ἐποίησεν. » δὲ Πλάτων οὐχ ἑστηκότα ὑπέθετο τὰ πρῶτα σώματα, ἀτάκτως δὲ κινούμενα· « Διὸ καὶ θεός, φησίν, ἐπιστήσας ὡς τάξις ἀταξίας ἐστὶ βελτίων, διεκόσμησε ταῦτα. » (881b) Κοινῶς οὖν ἁμαρτάνουσιν ἀμφότεροι, ὅτι τὸν θεὸν ἐποίησαν ἐπιστρεφόμενον τῶν ἀνθρωπίνων καὶ τούτου χάριν τὸν κόσμον κατασκευάζοντα· τὸ γὰρ μακάριον καὶ ἄφθαρτον ζῷον συμπεπληρωμένον τε πᾶσι τοῖς ἀγαθοῖς καὶ κακοῦ παντὸς ἄδεκτον, ὅλον ὂν περὶ τὴν συνοχὴν τῆς ἰδίας εὐδαιμονίας τε καὶ ἀφθαρσίας, ἀνεπιστρεφές ἐστι τῶν ἀνθρωπίνων πραγμάτων· κακοδαίμων δ´ ἂν εἴη ἐργάτου δίκην καὶ τέκτονος ἀχθοφορῶν καὶ μεριμνῶν εἰς τὴν τοῦ κόσμου κατασκευήν. Καὶ πάλιν (881c) θεὸς ὃν λέγουσιν ἤτοι τὸν ἔμπροσθεν αἰῶνα οὐκ ἦν, ὅτ´ ἦν ἀκίνητα τὰ σώματα ἀτάκτως ἐκινεῖτο, ἐκοιμᾶτο ἐγρηγόρει οὐδέτερον τούτων. Καὶ οὔτε τὸ πρῶτον ἔστι δέξασθαι, γὰρ θεὸς αἰώνιος· οὔτε τὸ δεύτερον, εἰ γὰρ ἐκοιμᾶτο ἐξ αἰῶνος θεός, ἐτεθνήκει· αἰώνιος γὰρ ὕπνος θάνατός ἐστιν· ἀλλ´ οὐδὲ δεκτικὸς ὕπνου θεός, τὸ γὰρ ἀθάνατον τοῦ θεοῦ καὶ τὸ ἐγγὺς θανάτου πολὺ κεχώρισται. Εἰ δ´ ἦν θεὸς ἐγρηγορώς, ἤτοι ἐνέλειπεν εἰς εὐδαιμονίαν ἐπεπλήρωτο ἐν μακαριότητι· καὶ οὔτε κατὰ τὸ πρῶτον μακάριός ἐστιν θεός, τὸ γὰρ ἐλλεῖπον εἰς εὐδαιμονίαν οὐ μακάριον· οὔτε κατὰ τὸ δεύτερον, μηδὲν γὰρ ἐλλείπων κεναῖς ἔμελλεν ἐπιχειρεῖν πράξεσι. Πῶς δέ, εἴπερ (881d) θεὸς ἔστι καὶ τῇ τούτου φροντίδι τὰ κατ´ ἄνθρωπον οἰκονομεῖται, τὸ μὲν κίβδηλον εὐτυχεῖ τὸ δ´ ἀστεῖον τἀναντία πάσχει; Ἀγαμέμνων τε γάρ, « Ἀμφότερον βασιλεύς τ´ ἀγαθὸς κρατερός τ´ αἰχμητής », ὑπὸ μοιχοῦ καὶ μοιχάδος ἡττηθεὶς ἐδολοφονήθη· καὶ τούτου δὲ συγγενὴς Ἡρακλῆς πολλὰ τῶν ἐπιλυμαινομένων τὸν ἀνθρώπινον βίον καθάρας ὑπὸ Δηιανείρας φαρμακευθεὶς ἐδολοφονήθη. Θαλῆς νοῦν τοῦ κόσμου θεόν. Ἀναξίμανδρος τοὺς ἀστέρας οὐρανίους θεούς. Δημόκριτος νοῦν τὸν θεόν, ἐμπυροειδῆ τὴν τοῦ κόσμου ψυχήν. (881e) Πυθαγόρας τῶν ἀρχῶν τὴν μὲν μονάδα θεὸν καὶ τἀγαθόν, ἥτις ἐστὶν τοῦ ἑνὸς φύσις, αὐτὸς νοῦς· τὴν δ´ ἀόριστον δυάδα δαίμονα καὶ τὸ κακόν, περὶ ἥν ἐστι τὸ ὑλικὸν πλῆθος. {Ἔστι δὲ καὶ ὁρατὸς κόσμος.} Σωκράτης καὶ Πλάτων τὸ ἕν, τὸ μονοφυὲς καὶ αὐτοφυές, τὸ μοναδικόν, τὸ ὄντως ἀγαθόν· πάντα δὲ τὰ τοιαῦτα τῶν ὀνομάτων εἰς τὸν νοῦν σπεύδει· νοῦς οὖν θεός, χωριστὸν εἶδος, τουτέστι τὸ ἀμιγὲς πάσης ὕλης μηδενὶ παθητῷ συμπεπλεγμένον. Ἀριστοτέλης τὸν μὲν ἀνωτάτω θεὸν εἶδος χωριστὸν (881f) ἐπιβεβηκότα τῇ σφαίρᾳ τοῦ παντός, ἥτις ἐστὶν αἰθέριον σῶμα, τὸ πέμπτον ὑπ´ αὐτοῦ καλούμενον· διῃρημένου δὲ τούτου κατὰ σφαίρας, τῇ μὲν φύσει συναφεῖς τῷ λόγῳ δὲ κεχωρισμένας, ἑκάστην οἴεται τῶν σφαιρῶν ζῷον εἶναι σύνθετον ἐκ σώματος καὶ ψυχῆς, ὧν τὸ μὲν σῶμά ἐστιν αἰθέριον κινούμενον κυκλοφορικῶς, ψυχὴ δὲ λόγος ἀκίνητος αἴτιος τῆς κινήσεως κατ´ ἐνέργειαν. Οἱ Στωικοὶ νοερὸν θεὸν ἀποφαίνονται, πῦρ τεχνικὸν ὁδῷ βαδίζον ἐπὶ γένεσιν κόσμου, ἐμπεριειληφὸς πάντας τοὺς σπερματικοὺς λόγους, καθ´ οὓς ἕκαστα καθ´ εἱμαρμένην γίνεται· [1,881] Dieu, disent-ils, ne peut pas tout faire, ou s'il le peut comme Dieu, (881a) qu'il fasse donc que la neige soit noire, que le feu soit froid, qu'un homme assis soit debout, ou qu'un homme debout soit assis. Car Platon, qui emploie ordinairement des expressions pompeuses, en disant que Dieu a formé le monde d'après l'idée exemplaire qu'il avait en lui-même, ne répète en cela que de vieilles rapsodies dignes des poètes de l'ancienne comédie. En effet, comment Dieu, en se regardant lui-même, formait-il le monde? ou comment donne-t-il à Dieu une forme sphérique, et le fait-il ainsi inférieur à l'homme? Anaxagore dit qu'au commencement les corps étaient sans mouvement, mais que l'intelligence divine les mit tous en ordre, et leur donna la naissance. Platon a supposé que les corps n'étaient pas en repos, mais qu'ils avaient un mouvement irrégulier, et que Dieu, jugeant l'ordre préférable à la confusion, leur donna la disposition qu'ils ont actuellement. (881b) Mais ils se trompent l'un et l'autre, en ce qu'ils veulent que Dieu s'occupe des choses humaines, et que ce soit par ce motif qu'il a formé le monde. Un être heureux et exempt de toute altération, à qui il ne manque aucun bien, incapable de tout mal, dont l'existence est dans sa propre félicité et dans son immutabilité, ne peut pas s'embarrasser des choses humaines. Il serait malheureux si, comme un ouvrier ou un architecte, il se fatiguait et se tourmentait à la construction du monde. (881c) D'ailleurs, ou ce dieu d'Anaxagore n'existait point avant les siècles, quand les corps n'avaient pas de mouvement, ou qu'ils erraient sans ordre; ou bien il dormait, ou il veillait, ou enfin il ne faisait ni l'un ni l'autre. La première supposition est inadmissible, puisque Dieu est éternel. La seconde ne l'est pas moins : si Dieu eût dormi depuis l'éternité, il serait mort ; car un sommeil éternel n'est pas différent de la mort. Bien plus, Dieu est incapable de sommeil : l'immortalité divine et un état très voisin de la mort sont deux choses incompatibles. Si Dieu était éveillé, ou il manquait quelque chose à sa félicité, ou il était parfaitement heureux. Dans la première supposition, il n'eût pas été heureux ; celui au bonheur duquel il manque quelque chose n'est point heureux. Dans la seconde, il ne l'est pas davantage, puisque, n'ayant besoin de rien, il va s'embarrasser de soins inutiles. (881d) Enfin, s'il est Dieu, et qu'il gouverne par sa providence les choses humaines, comment se fait-il que les méchants soient heureux ici-bas, et les gens de bien malheureux? Agamemnon, "Qui fut aussi bon roi que guerrier courageux", est tué par un homme et une femme adultères ; et Hercule, l'auteur de la race de ce prince, après avoir délivré le genre humain des fléaux qui le ravageaient, est trahi et empoisonné par Déjanire. Thalès dit que Dieu est l'âme du monde ; Anaximandre, que les astres sont les dieux célestes ; Démocrite, que Dieu est un esprit igné, et qu'il est l'âme du monde. (881e) Pythagore dit que des deux principes, l'unité est Dieu et le premier bien, qu'elle est la nature de l'âme, l'âme elle-même ; et que la dyade, infinie de sa nature, est le mauvais génie qui produit la multitude des êtres matériels, et qu'elle est le monde visible. Socrate et Platon ont dit que Dieu est un, qu'il n'a qu'en lui-même le principe de son existence, qu'il est l'unité et le véritable bien. Tous ces attributs se rapportent à l'intelligence. Ainsi Dieu est un esprit, une forme séparée et distincte de toute matière, qui n'est mêlée à rien de passible. Aristote croit que le Dieu suprême est une forme distincte (881f) de toute autre, qu'il est placé au-dessus de la sphère de l'univers, laquelle est une substance éthérée, qu'il appelle quintessence. Cette substance étant divisée en sphères, qui, jointes par la nature, sont séparées par la raison, il dit que chaque sphère est un animal composé de corps et d'âme; que le corps est d'une nature éthérée, et se meut circulairement ; et l'âme, un être raisonnable qui, immobile en soi, est par son énergie le principe du mouvement. Les stoïciens disent assez généralement que Dieu est un feu artiste, qui procède avec méthode à la formation du monde, et contient en lui toutes les raisons séminales d'après lesquelles le Destin donne naissance à tous les êtres.


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Dernière mise à jour : 25/10/2007