HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, VI, livre I

Chapitre 5

 Chapitre 5

[6,1,5] δὲ λόγος καὶ χρόνος καὶ κίνησις πῶς; Πρῶτον δὲ περὶ τοῦ λόγου, εἰ βούλει {μετρεῖται μὲν γάρ}. Ἀλλὰ <λόγος, ὢν <τοσόσδε ἐστί{ν} — 〈μετρεῖται μὲν <γάρ〉 — δὲ λόγος, οὐ ποσόν· σημαντικὸν γάρ, ὥσπερ τὸ ὄνομα καὶ τὸ ῥῆμα. Ὕλη δ´ αὐτοῦ ἀήρ, ὥσπερ καὶ τούτων· καὶ γὰρ σύγκειται ἐξ αὐτῶν· δὲ πληγὴ μᾶλλον λόγος, καὶ οὐχ πληγὴ ἁπλῶς, ἀλλ´ τύπωσις γιγνομένη, ὥσπερ μορφοῦσα· μᾶλλον οὖν ποίησις καὶ ποίησις σημαντική. Τὴν δὴ κίνησιν ταύτην κατὰ τὴν πληγὴν ποίησιν μᾶλλον ἂν εὐλόγως τις θεῖτο, τὴν δὲ ἀντικειμένως πάθος, ἑκάστην ἄλλου μὲν ποίησιν, ἄλλου δὲ πάθος, ποίησιν εἰς τὸ ὑποκείμενον, πάθημα δ´ ἐν τῷ ὑποκειμένῳ. Εἰ δὲ μὴ κατὰ τὴν πληγὴν φωνή, ἀλλὰ καὶ κατὰ τὸν ἀέρα, δύο ἂν εἴη καὶ οὐ μία κατηγορία ἐκ τῆς σημαντικῆς, εἰ συσσημαντικὸν ἐκείνης τῆς κατηγορίας. δὲ χρόνος, εἰ μὲν κατὰ τὸ μετροῦν λαμβάνοιτο, τί ποτε τὸ μετροῦν ληπτέον· γὰρ ψυχὴ τὸ νῦν. Εἰ δὲ κατὰ τὸ μετρούμενον, κατὰ μὲν τὸ τοσόσδε εἶναι, οἷον ἐνιαύσιος, ἔστω ποσόν, κατὰ μέντοι τὸ χρόνος εἶναι φύσις τις ἄλλη· τὸ γὰρ τοσόνδε ἄλλο ὂν τοσόνδε ἐστίν. Οὐ γὰρ δὴ ποσότης χρόνος· δὲ ποσότης οὐκ ἐφαπτομένη ἄλλου αὐτὸ τοῦτο ἂν εἴη τὸ κυρίως ποσόν. Εἰ δὲ τὰ μετέχοντα πάντα τοῦ ποσοῦ ποσὰ θεῖτο, καὶ οὐσία ἔσται τὸ αὐτὸ καὶ ποσόν. <Τὸ δὲ ἴσον καὶ ἄνισον ἴδιον εἶναι <τοῦ ποσοῦ ἐπ´ αὐτοῦ ληπτέον, οὐ τῶν μετεχόντων, ἀλλ´ κατὰ συμβεβηκός, οὐχ αὐτὰ ἐκεῖνα, ὥσπερ τρίπηχυς ποσός, συνῃρημένος καὶ οὗτος οὐκ εἰς γένος ἕν, ἀλλ´ ὑφ´ ἓν καὶ μίαν κατηγορίαν. [6,1,5] Quant à la parole, au temps et au mouvement, quel rapport ont-ils avec la quantité? Considérons d'abord la parole. On la mesure. A ce titre la parole est une quantité, mais ce n'est pas en tant qu'elle est parole : car son essence est de signifier quelque chose, comme le font le nom et le verbe. L'air est la matière de la parole, comme il l'est du nom et du verbe, qui composent le langage. La parole est principalement une impulsion imprimée à l'air, mais ce n'est pas une simple impulsion : étant articulée, elle façonne l'air en quelque sorte; par conséquent, elle est un acte, mais un acte expressif. On pourrait raisonnablement dire que ce mouvement et cette impulsion sont une action, et que le mouvement qui suit est une modification, ou plutôt que le premier mouvement est une action d'une chose, et le second mouvement une modification d'une autre, ou bien que l'action se rapporte au sujet et que la modification est dans le sujet. Si la parole consistait, non dans l'impulsion, mais dans l'air, il y aurait alors deux choses et non plus une seule catégorie qui résulterait du caractère significatif de l'impulsion expressive. Passons au temps. S'il existe dans ce qui mesure, il faut examiner ce qui mesure : c'est sans doute l'âme ou l'instant présent. S'il existe dans ce qui est mesuré, il est une quantité en tant qu'il a telle quantité, qu'il est une année, par exemple ; mais, en tant qu'il est le temps, il a une autre nature : car ce qui a telle quantité sans être par son essence une quantité n'en a pas moins telle quantité. En effet, le temps n'est pas une quantité. La quantité, lors même qu'elle n'est pas unie à une autre chose, n'en est pas moins essentiellement la quantité. Quant à cette assertion que la propriété de la quantité est d'être égale et inégale, cette propriété appartient à la quantité même, et non aux objets qui participent à la quantité, à moins que ce ne soit par accident, en tant que l'on ne considère pas ces objets en eux-mêmes : un objet de trois coudées, par exemple, est une quantité en tant qu'on le prend dans son ensemble; mais il ne forme pas un genre avec la quantité même ; seulement il est ramené avec elle à une espèce d'unité, à une catégorie commune.


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Dernière mise à jour : 10/06/2010