[3,3,7] Καὶ ὅτι δὲ τὰ βελτίω, καὶ τὰ χείρω. Ἐπεὶ πῶς ἂν εἴη τι χεῖρον ἐν
πολυειδεῖ μὴ ὄντος βελτίονος, ἢ πῶς τὸ βέλτιον μὴ χείρονος; Ὥστε οὐκ
αἰτιατέον τὸ χεῖρον ἐν τῷ βελτίονι, ἀλλὰ ἀποδεκτέον τὸ βέλτιον, ὅτι ἔδωκεν
ἑαυτοῦ τῷ χείρονι. Ὅλως δὲ οἱ ἀναιρεῖν ἀξιοῦντες τὸ χεῖρον ἐν τῷ παντὶ
ἀναιροῦσι πρόνοιαν αὐτήν. Τίνος γὰρ ἔσται; Οὐ γὰρ δὴ αὐτῆς οὐδὲ τοῦ
βελτίονος· ἐπεὶ καὶ τὴν ἄνω πρόνοιαν ὀνομάζοντες πρὸς τὸ κάτω λέγομεν. Τὸ
μὲν γὰρ εἰς ἓν πάντα ἀρχή, ἐν ᾗ ὁμοῦ πάντα καὶ ὅλον πάντα. Πρόεισι δὲ ἤδη
ἐκ ταύτης ἕκαστα μενούσης ἐκείνης ἔνδον οἷον ἐκ ῥίζης μιᾶς ἑστώσης αὐτῆς
ἐν αὐτῇ· τὰ δὲ ἐξήνθησεν εἰς πλῆθος μεμερισμένον εἴδωλον ἕκαστον ἐκείνου
φέρον, ἄλλο δὲ ἐν ἄλλῳ ἐνταῦθα ἤδη ἐγίγνετο καὶ ἦν τὰ μὲν πλησίον τῆς
ῥίζης, τὰ δὲ προιόντα εἰς τὸ πόρρω ἐσχίζετο καὶ μέχρις οἷον κλάδων καὶ
ἄκρων καὶ καρπῶν καὶ φύλλων· καὶ τὰ μὲν ἔμενεν ἀεί, τὰ δὲ ἐγίνετο ἀεί, οἱ
καρποὶ καὶ τὰ φύλλα· καὶ τὰ γινόμενα ἀεὶ εἶχε τοὺς τῶν ἐπάνω λόγους ἐν
αὐτοῖς οἷον μικρὰ δένδρα βουληθέντα εἶναι, καὶ εἰ ἐγέννησε πρὶν φθαρῆναι,
τὸ ἐγγὺς ἐγέννα μόνον. Τὰ δὲ διάκενα οἷον τῶν κλάδων ἐπληροῦτο ἐκ τῶν αὖ
ἐκ τῆς ῥίζης καὶ αὐτῶν ἄλλον τρόπον πεφυκότων, ἐξ ὧν καὶ ἔπασχε τὰ ἄκρα
τῶν κλάδων, ὡς ἐκ τοῦ πλησίον οἴεσθαι τὸ πάθος ἰέναι μόνον· τὸ δὲ κατὰ τὴν
ἀρχὴν αὖ τὸ μὲν ἔπασχε, τὸ δὲ ἐποίει, ἡ δὲ ἀρχὴ ἀνήρτητο καὶ αὐτή.
Πόρρωθεν μὲν γὰρ ἐλθόντα ἄλλα τὰ ποιοῦντα εἰς ἄλληλα, ἐξ ἀρχῆς δὲ ἀπὸ τοῦ
αὐτοῦ, οἷον εἰ ἀδελφοὶ δρῷέν τι ἀλλήλους ὅμοιοι γενόμενοι ἐκ τῶν αὐτῶν
ὁρμηθέντες τῶν πεποιηκότων.
| [3,3,7] C'est parce qu'il y a dans le monde des choses meilleures qu'il y en a
aussi de pires. Comment, dans ce qui est varié, le pire peut-il exister
sans le meilleur, ou le meilleur sans le pire? Il ne faut donc pas
accuser le meilleur à cause de l'existence du pire, mais se réjouir de la
présence du meilleur parce qu'il communique un peu de sa perfection au
pire. Vouloir anéantir le pire dans le monde, c'est anéantir la Providence
même. A quoi peut-elle, en effet, s'appliquer {si on anéantit le
pire} ? Ce n'est pas à elle-même, ni au meilleur : car, lorsque nous
parlons de la Providence suprême, nous l'appelons suprême par rapport à ce
qui lui est inférieur. Le principe {suprême} est en effet ce à quoi toutes
choses se rapportent, ce en quoi toutes existent simultanément,
constituant ainsi le tout. Toutes choses procèdent de ce principe, tandis
qu'il demeure renfermé en lui-même. C'est ainsi que, d'une seule racine,
qui demeure en elle–même, sortent une foule de parties, qui offrent
chacune sous une forme différente l'image de leur principe de ces parties,
les unes touchent à la racine, les autres, s'en éloignant, se divisent et
se subdivisent jusqu'aux rameaux, aux branches, aux feuilles et aux fruits
; les unes demeurent {comme les rameaux}, les autres sont dans un devenir
perpétuel, comme les feuilles et les fruits. Les parties qui sont dans un
devenir perpétuel renferment en elles-mêmes les raisons {séminales} des
parties dont elles procèdent {et qui demeurent} ; elles semblent disposées
à être elles–mêmes de petits arbres ; si elles engendraient avant de
périr, elles n'engendreraient que ce qui est près d'elles. Quant aux
parties {qui demeurent et} qui sont creuses, telles que les rameaux, elles
reçoivent de la racine, la sève qui doit les remplir : car elles ont une
nature différente {de celle des feuilles, des fleurs et des fruits}. Il en
résulte que les extrémités des rameaux éprouvent des passions {des
modifications} qu'elles paraissent ne tenir que des parties voisines ; les
parties qui touchent à la racine sont passives d'un côté et actives de
l'autre ; le principe est lui-même lié à tout. Les parties différent de
plus en plus les unes des autres dans leurs relations à mesure qu'elles
s'éloignent davantage de la racine, quoiqu'elles sortent toutes du même
principe. Tels sont les rapports qu'ont entre eux des frères qui se
ressemblent parce qu'ils sont nés des mêmes parents.
|