[82] (82a) τεττάρων γὰρ ὄντων γενῶν ἐξ ὧν συμπέπηγεν τὸ σῶμα, γῆς πυρὸς ὕδατός τε καὶ
ἀέρος, τούτων ἡ παρὰ φύσιν πλεονεξία καὶ ἔνδεια καὶ τῆς χώρας μετάστασις ἐξ οἰκείας ἐπ᾽
ἀλλοτρίαν γιγνομένη, πυρός τε αὖ καὶ τῶν ἑτέρων ἐπειδὴ γένη πλείονα ἑνὸς ὄντα τυγχάνει,
τὸ μὴ προσῆκον ἕκαστον ἑαυτῷ προσλαμβάνειν, καὶ πάνθ᾽ ὅσα τοιαῦτα, στάσεις καὶ
νόσους παρέχει· παρὰ φύσιν γὰρ ἑκάστου γιγνομένου καὶ μεθισταμένου θερμαίνεται
μὲν ὅσα ἂν πρότερον ψύχηται, (82b) ξηρὰ δὲ ὄντα εἰς ὕστερον γίγνεται νοτερά, καὶ
κοῦφα δὴ καὶ βαρέα, καὶ πάσας πάντῃ μεταβολὰς δέχεται. μόνως γὰρ δή, φαμέν,
ταὐτὸν ταὐτῷ κατὰ ταὐτὸν καὶ ὡσαύτως καὶ ἀνὰ λόγον προσγιγνόμενον καὶ
ἀπογιγνόμενον ἐάσει ταὐτὸν ὂν αὑτῷ σῶν καὶ ὑγιὲς μένειν· ὃ δ᾽ ἂν πλημμελήσῃ τι
τούτων ἐκτὸς ἀπιὸν ἢ προσιόν, ἀλλοιότητας παμποικίλας καὶ νόσους φθοράς τε
ἀπείρους παρέξεται.
Δευτέρων δὴ συστάσεων αὖ κατὰ φύσιν συνεστηκυιῶν, (82c) δευτέρα κατανόησις
νοσημάτων τῷ βουλομένῳ γίγνεται συννοῆσαι. μυελοῦ γὰρ ἐξ ἐκείνων ὀστοῦ τε καὶ
σαρκὸς καὶ νεύρου συμπαγέντος, ἔτι τε αἵματος ἄλλον μὲν τρόπον, ἐκ δὲ τῶν αὐτῶν
γεγονότος, τῶν μὲν ἄλλων τὰ πλεῖστα ᾗπερ τὰ πρόσθεν, τὰ δὲ μέγιστα τῶν
νοσημάτων τῇδε χαλεπὰ συμπέπτωκεν· ὅταν ἀνάπαλιν ἡ γένεσις τούτων πορεύηται,
τότε ταῦτα διαφθείρεται. κατὰ φύσιν γὰρ σάρκες μὲν καὶ νεῦρα ἐξ αἵματος γίγνεται,
νεῦρον μὲν ἐξ ἰνῶν διὰ τὴν συγγένειαν, (82d) σάρκες δὲ ἀπὸ τοῦ παγέντος ὃ πήγνυται
χωριζόμενον ἰνῶν· τὸ δὲ ἀπὸ τῶν νεύρων καὶ σαρκῶν ἀπιὸν αὖ γλίσχρον καὶ λιπαρὸν
ἅμα μὲν τὴν σάρκα κολλᾷ πρὸς τὴν τῶν ὀστῶν φύσιν αὐτό τε τὸ περὶ τὸν μυελὸν
ὀστοῦν τρέφον αὔξει, τὸ δ᾽ αὖ διὰ τὴν πυκνότητα τῶν ὀστῶν διηθούμενον
καθαρώτατον γένος τῶν τριγώνων λειότατόν τε καὶ λιπαρώτατον, λειβόμενον ἀπὸ
τῶν ὀστῶν καὶ στάζον, ἄρδει τὸν (82e) μυελόν. καὶ κατὰ ταῦτα μὲν γιγνομένων
ἑκάστων ὑγίεια συμβαίνει τὰ πολλά· νόσοι δέ, ὅταν ἐναντίως. ὅταν γὰρ τηκομένη
σὰρξ ἀνάπαλιν εἰς τὰς φλέβας τὴν τηκεδόνα ἐξιῇ, τότε μετὰ πνεύματος αἷμα πολύ τε
καὶ παντοδαπὸν ἐν ταῖς φλεψὶ χρώμασι καὶ πικρότησι ποικιλλόμενον, ἔτι δὲ ὀξείαις
καὶ ἁλμυραῖς δυνάμεσι, χολὰς καὶ ἰχῶρας καὶ φλέγματα παντοῖα ἴσχει· παλιναίρετα
γὰρ πάντα γεγονότα καὶ διεφθαρμένα τό τε αἷμα αὐτὸ πρῶτον διόλλυσι,
| [82] Comme il y a quatre genres qui entrent dans la composition des corps,
la terre, le feu, l’eau et l’air, lorsque, contrairement à la nature, ils sont
en excès ou en défaut, ou qu’ils passent de la place qui leur est propre
dans une place étrangère, ou encore, parce que le feu et les autres
éléments ont plus d’une variété, lorsque l’un d’eux reçoit en lui la
variété qui ne lui convient pas, ou qu’il arrive quelque autre accident
de cette espèce, c’est alors que se produisent les désordres et les
maladies. Lorsqu’en effet un genre change de nature et de position,
les parties qui auparavant étaient froides deviennent chaudes, celles
qui étaient sèches deviennent humides par la suite, celles qui étaient
légères ou pesantes deviennent le contraire, et elles subissent tous les
changements dans tous les sens. En fait nous affirmons que c’est
seulement lorsque la même chose s’ajoute à la même chose ou s’en
sépare dans le même sens, de la même manière et en due proportion,
qu’elle peut, restant identique à elle-même, demeurer saine et bien
portante. Ce qui manque à une de ces règles, soit en se retirant d’un
élément, soit en s’y ajoutant, produira toutes sortes d’altérations, des
maladies et des destructions sans nombre.
Mais comme il y a aussi des compositions secondaires formées par la
nature, il y a une seconde classe de maladies à considérer par ceux
qui veulent se rendre maîtres de la question. Puisqu’en fait la moelle,
les os, la chair et les nerfs sont composés des éléments nommés plus
haut et que le sang aussi est formé des mêmes éléments, quoique
d’une autre manière, la majeure partie des maladies arrivent comme
il a été dit précédemment, mais les plus graves qui puissent nous
affliger nous viennent de la cause que voici : c’est que ces
compositions se corrompent, quand elles se forment à rebours de
l’ordre naturel. En effet, dans l’ordre naturel, les chairs et les nerfs
naissent du sang, les nerfs des fibres auxquelles ils ressemblent, et les
chairs du résidu qui se coagule en se séparant des fibres. Des nerfs et
de la chair naît à son tour cette matière visqueuse et grasse qui sert à
la fois à coller la chair à la structure des os et à nourrir et faire croître
l’os qui enclôt la moelle, tandis que l’espèce la plus pure, la plus lisse
et la plus brillante des triangles, filtrant à travers l’épaisseur des os,
s’en écoule et en dégoutte pour arroser la moelle. Quand tout se passe
ainsi, il en résulte le plus souvent la santé ; la maladie, dans le cas
contraire. En effet, quand la chair se vicie et renvoie sa putréfaction
dans les veines, elles se remplissent alors, en même temps que d’air,
d’un sang abondant, de composition variée, dont les couleurs et
l’amertume sont très diverses, ainsi que les qualités acides et salées,
et qui charrie de la bile, des sérosités et des phlegmes de toute sorte.
Car toutes ces sécrétions qui se font à rebours de la règle et sont le
produit de la corruption commencent d’abord par empoisonner le
sang lui-même,
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