HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 72

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[72] καὶ ὅσα ἂν φαντάσματα (72a) ὀφθῇ, πάντα λογισμῷ διελέσθαι ὅπῃ τι σημαίνει καὶ ὅτῳ
μέλλοντος παρελθόντος παρόντος κακοῦ ἀγαθοῦ· τοῦ δὲ μανέντος ἔτι τε ἐν
τούτῳ μένοντος οὐκ ἔργον τὰ φανέντα καὶ φωνηθέντα ὑφἑαυτοῦ κρίνειν, ἀλλεὖ καὶ
πάλαι λέγεται τὸ πράττειν καὶ γνῶναι τά τε αὑτοῦ καὶ ἑαυτὸν σώφρονι μόνῳ
προσήκειν. ὅθεν δὴ καὶ τὸ τῶν προφητῶν γένος ἐπὶ (72b) ταῖς ἐνθέοις μαντείαις
κριτὰς ἐπικαθιστάναι νόμος· οὓς μάντεις αὐτοὺς ὀνομάζουσίν τινες, τὸ πᾶν
ἠγνοηκότες ὅτι τῆς διαἰνιγμῶν οὗτοι φήμης καὶ φαντάσεως ὑποκριταί, καὶ οὔτι
μάντεις, προφῆται δὲ μαντευομένων δικαιότατα ὀνομάζοιντἄν.
μὲν οὖν φύσις ἥπατος διὰ ταῦτα τοιαύτη τε καὶ ἐν τόπῳ λέγομεν πέφυκε, χάριν
μαντικῆς· καὶ ἔτι μὲν δὴ ζῶντος ἑκάστου τὸ τοιοῦτον σημεῖα ἐναργέστερα ἔχει,
στερηθὲν δὲ τοῦ ζῆν γέγονε τυφλὸν καὶ τὰ μαντεῖα ἀμυδρότερα (72c) ἔσχεν τοῦ τι
σαφὲς σημαίνειν. δαὖ τοῦ γείτονος αὐτῷ σύστασις καὶ ἕδρα σπλάγχνου γέγονεν ἐξ
ἀριστερᾶς χάριν ἐκείνου, τοῦ παρέχειν αὐτὸ λαμπρὸν ἀεὶ καὶ καθαρόν, οἷον κατόπτρῳ
παρεσκευασμένον καὶ ἕτοιμον ἀεὶ παρακείμενον ἐκμαγεῖον. διὸ δὴ καὶ ὅταν τινὲς
ἀκαθαρσίαι γίγνωνται διὰ νόσους σώματος περὶ τὸ ἧπαρ, πάντα σπληνὸς
καθαίρουσα αὐτὰ δέχεται μανότης, ἅτε κοίλου καὶ ἀναίμου ὑφανθέντος· (72d) ὅθεν
πληρούμενος τῶν ἀποκαθαιρομένων μέγας καὶ ὕπουλος αὐξάνεται, καὶ πάλιν, ὅταν
καθαρθῇ τὸ σῶμα, ταπεινούμενος εἰς ταὐτὸν συνίζει.
Τὰ μὲν οὖν περὶ ψυχῆς, ὅσον θνητὸν ἔχει καὶ ὅσον θεῖον, καὶ ὅπῃ καὶ μεθὧν καὶ δι
χωρὶς ᾠκίσθη, τὸ μὲν ἀληθὲς ὡς εἴρηται, θεοῦ συμφήσαντος τότἂν οὕτως μόνως
διισχυριζοίμεθα· τό γε μὴν εἰκὸς ἡμῖν εἰρῆσθαι, καὶ νῦν καὶ ἔτι μᾶλλον ἀνασκοποῦσι
διακινδυνευτέον τὸ φάναι καὶ πεφάσθω. (72e) τὸ δἑξῆς δὴ τούτοισιν κατὰ ταὐτὰ
μεταδιωκτέον· ἦν δὲ τὸ τοῦ σώματος ἐπίλοιπον γέγονεν. ἐκ δὴ λογισμοῦ τοιοῦδε
συνίστασθαι μάλιστἂν αὐτὸ πάντων πρέποι. τὴν ἐσομένην ἐν ἡμῖν ποτῶν καὶ
ἐδεστῶν ἀκολασίαν ᾔδεσαν οἱ συντιθέντες ἡμῶν τὸ γένος, καὶ ὅτι τοῦ μετρίου καὶ
ἀναγκαίου διὰ μαργότητα πολλῷ χρησοίμεθα πλέονι· ἵνοὖν μὴ φθορὰ διὰ νόσους
ὀξεῖα γίγνοιτο
[72] de soumettre à l’épreuve du raisonnement toutes les visions aperçues et
de chercher comment et à qui elles annoncent un mal ou un bien
futur, passé ou présent. Mais quand un homme est dans le délire et
qu’il n’en est pas encore revenu, ce n’est pas à lui à juger ses propres
visions et ses propres paroles et le vieux dicton a raison qui affirme
qu il n’appartient qu’au sage de faire ses propres affaires et de se
connaître soi-même. C’est pourquoi la loi a institué la race des
prophètes pour juger les prédictions inspirées par les dieux. On leur
donne parfois le nom de devins : c’est ignorer totalement qu’ils sont
des interprètes des paroles et des visions mystérieuses, mais non pas
des devins : le nom qui leur convient le mieux est celui de prophètes
des choses révélées par la divination.
Voilà pour quelle raison le foie a la nature et la place que nous
disons ; c’est pour la divination. Ajoutons que c’est dans le corps
vivant qu’il donne les signes les plus clairs. Privé de la vie, il devient
aveugle et ses oracles sont trop obscurs pour avoir une signification
précise. Quant au viscère voisin, il a été fabriqué et placé à gauche en
vue du foie, pour le tenir toujours brillant et pur, comme une éponge
disposée en vue du miroir et toujours prête pour l’essuyer. C’est
pourquoi, lorsque des impuretés s’amassent autour du foie par suite
des maladies du corps, la substance poreuse de la rate les absorbe et
les nettoie, parce qu’elle est tissée d’une matière creuse et exsangue.
Il s’ensuit que, lorsqu’elle se remplit de ces rebuts, elle grossit et
s’envenime, et qu’au rebours, quand le corps est purgé, elle se réduit
et retombe à son volume normal.
En ce qui regarde l’âme, ce qu’elle a de mortel et ce qu’elle a de divin,
comment, en quelle compagnie et pour quelle raison ses deux parties
ont été logées séparément, avons-nous dit la vérité ? Pour l’affirmer,
il faudrait que Dieu confirmât notre dire. Mais que nous ayons dit ce
qui est vraisemblable, dès à présent et après un examen encore plus
approfondi, nous pouvons nous hasarder à l’affirmer. Affirmons-le
donc. Maintenant il faut poursuivre de la même façon la suite de
notre sujet, c’est-à-dire la formation du reste du corps. Voici d’après
quel raisonnement il conviendrait surtout de l’expliquer. Les auteurs
de notre espèce avaient prévu quelle serait notre intempérance à
l’égard du boire et du manger et que, par gourmandise, nous
consommerions beaucoup plus que la mesure et le besoin ne
l’exigeraient. Aussi, pour éviter que les maladies ne détruisissent
rapidement la race mortelle


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Dernière mise à jour : 4/11/2005